[Festival] Mirage 2020

Une fois de plus, le Mirage Festival vient montrer qui est le boss en matière d’art numérique et de nouvelles technologies. Ne se satisfaisant plus de cette bonne vieille Terre, il s’attaque désormais à ce qu’il y a tout autour. Asseyez vous bien confortablement à côté d’Elon Musk, le voyage en « Cosmogonie »  aura lieu pas si loin de chez vous du 11 au 15 mars.

On doit bien le reconnaitre, l’inconnu est toujours vachement plus excitant que son contraire. Et dans la liste des choses inconnues qui ont le pouvoir de nous faire fantasmer sévère se place en très bonne position le cosmos. Terre de légendes et d’imaginaire, l’espace a inspiré de tout temps les artistes, musiciens, réalisateurs, écrivains, scientifiques et philosophes. Encore mieux que de les inspirer, elle les a influencé et continue de le faire aujourd’hui. Parmi ceux qui essayent de percer les mystères de l’au delà, des artistes de différentes nationalités ont répondu un grand oui à l’invitation du Mirage Festival où ils se feront le plaisir d’exposer leurs dernières trouvailles. Il sera possible de déambuler au milieu de leurs installations et de celles de artistes issus de la création émergente à partir du mercredi 11 mars pour la soirée d’inauguration du festival, et du jeudi au dimanche aux Subsistances à Lyon. Pendant ces trois jours, des installations de réalité augmentée viendront définitivement brouiller les pistes entre vrai et fictif.

Pour continuer de nous contenter et de nous envoyer loin dans la voie lactée, le Mirage Festival a tout prévu avec des talks, ateliers, tables rondes, visites commentées et des rencontres professionnelles tournés autour de la thématique de cette édition. La soirée de clôture du festival à Grrrnd Zero sera elle assurée par Ossia, Zoë Mc Pherson, Somaticae et Warzou, des artistes qui se serviront de la musique comme du parfait moyen d’échapper au monde réel.

On vous présente 5 des 40 projets qu’il sera possible de voir au Mirage Festival et qui nous permettront de toucher du doigt nos rêves de conquête spatiale.


☾ Sound reveries of trips we won’t go on (Western Arabia Terra) – Flavien Théry (FR)
-> Exploration sonore d’un détail de la surface martienne

Il apparaît aujourd’hui que les voyages spatiaux dont nous avons pu rêver ne seront effectués que par des machines, nous laissant dans la nostalgie d’un imaginaire de la « conquête spatiale ». Il nous faut accepter que l’exploration de ces nouveaux mondes ne se vivra que par procuration. Ce dispositif propose de s’engager dans une « exploration sonore », à distance, d’un détail de la surface de Mars, en déplaçant un curseur sur une image satellite au moyen de deux commandes manuelles. Cette « lecture » ponctuelle du terrain détermine la production de sons musicaux par
le biais d’un synthétiseur analogique, dont le réglage des paramètres peut être ajusté par l’expérimentateur, et dont l’esthétique sonore nous renvoie directement au cinéma de science-fiction du milieu du 20e siècle.


☾ Displuvium – fragmentin (CH)
-> Installation météorologique

« Displuvium est une installation qui interroge le désir de contrôle de l’humain sur son environnement naturel, en particulier sur les phénomènes météorologiques. Depuis les années 1940, certains nuages sont modifiés chimiquement par des gouvernements et autres institutions pour influencer les pluies. Dans cette installation, les gouttes d’eau du bassin sont générées par de minuscules buses sous- marines et deux écrans affichent une carte des évènements météorologiques historiques : qu’ils aient été altérés par l’Homme ou non. L’œuvre vise à montrer le lien entre l’Homme et la nature, tout en illustrant la facilité avec laquelle il est possible d’influencer des phénomènes naturels grâce aux technologies. »

 

☾ Noise Signal Silence – Quadrature (DE)
-> Installation contrôlée par les fréquences spatiales

« Dans la continuité de leurs recherches sur la physique et l’exploration de l’espace, le collectif berlinois Quadrature présente une installation poétique et minimaliste, qui nous livre un aperçu de l’ immensité de l’espace. Reliée à une antenne, l’installation reçoit en temps réel des spectres de fréquences issues des vibrations spatiales. Ces vibrations proviennent d’objets pénétrants dans l’atmosphère terrestre, que ce soit des météorites, des pièces de satellites ou toutes sortes d’ovni. Les bras de l’installation se balancent en fonction de l’intensité des ondes reçues et viennent frapper des petites plaques de laiton, interprétant ainsi une délicate symphonie murmurée par les astres. »

 

☾ Orbihedron – Evelina Domnitch – Dimitry Gelfand (NL)
-> Représentation du comportement lumineux d’un trou noir

« Dans Orbihedron un vortex est créé au sein d’un bassin rempli d’eau. Ce vortex émet des rafales prismatiques de lumière évoquant l’ergosphère, une région radieuse qui entoure les trous noirs en rotation. Agissant comme une lentille, un faisceau de lumière blanc tourbillonne sur le sol du bassin et projette une ombre circulaire. La lumière est avalée par le trou noir, comme le prédit la relativité générale, tout autant qu’elle s’échappe de celui-ci, ainsi que le démontrent les lois de la physique quantique. Orbihedron nous offre ainsi un portail inimaginable sur un espace temps déformé et sur son principe holographique. L’installation livre une double interprétation du phénomène de gravité, une double lecture essentielle pour comprendre le fonctionnement d’un trou noir et les origines du cosmos. »

☾ Sphère – Gregor Göttfert (AT) – Florian Kofler (IT) –
-> Installation interactive et contemplative

« Sphère est une installation dans laquelle une sphère scintillante semble flotter dans l’espace. Placés sur son arc, des capteurs optiques tournent autour de l’objet et scrutent l’environnement à la manière d’un radar. L’image, volontairement distordue et compressée, apparaît sur la surface phosphorescente de la sphère comme une représentation décolorée de l’espace et du temps. Lorsqu’il est projeté, le reflet du spectateur n’est que temporaire et faiblement reconnaissable. Dans Sphère, les distorsions des facteurs temps et espace façonnent l’aspect visuel de l’installation, faisant de l’œuvre une invitation à la contemplation et à la réflexion autour de nos existences au sein d’un tout, d’une sphère. »

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