Stuff : les canevas de Canevas Fatal

Avec sa marque Canevas Fatal, le nantais Gauvain Manhattan remet au goût du jour celui qu’on laissait jusque là rouiller au fond de l’armoire normande de mamie : le canevas.

Mais si, vous savez, cette toile écrue souvent habillée de tournesols ou de gibiers qui trône fièrement au fond de l’allée « Loisirs Créatifs » du bric à brac du coin. Eh bien Gauvain lui, a décidé qu’il allait lui donner une seconde jeunesse. Depuis 9 ans maintenant, cet ex-étudiant des Beaux-Arts a produit des dizaines et des dizaines de canevas en édition limitée, illustrés par autant d’artistes contemporains. Il nous raconte tout ça ici.

Salut Gauvain. Peux-tu nous dire comment as-tu commencé la pratique du canevas ? 

J’ai commencé le canevas en 2012 quand j’étais au Beaux Arts. Au début je les collectionnais pour décorer mon salon, mais quand j’ai capté le potentiel créatif caché dans ces toiles, j’en ai fait un de mes sujets de travail principaux !

Canevas Pyrotechnic par Clémence Gouy

À quel moment t’es-tu dit que tu allais créer les tiens ? 

Après plusieurs années à manipuler de vieux canevas moches, je me suis demandé pourquoi personne n’avait jamais pensé à en faire des beaux. Il y a pas mal d’autres artistes qui font de la retouche de toiles existantes mais personne n’avait testé d’imprimer ses propres visuels qui donneraient envie de broder et de l’afficher fièrement au mur. Le lancement de ce projet fut laborieux car il fallait trouver des personnes capables d’imprimer ce genre de toile trouée mais on a finalement pu trouver une recette qui fonctionne.

Comment sont travaillées les illustrations des canevas, ya t’il des contraintes particulières liées au format ? 

Effectivement, on demande aux artistes de respecter quelques contraintes techniques afin que chaque canevas soit agréable à broder même pour les novices. Pour cela, il faut éviter au maximum les détails qui seraient trop fins et qui pourraient induire les gens en erreur. À l’inverse de faire un visuel assez fourni pour ne pas avoir des zones de remplissage interminables. On demande aussi de limiter à une douzaine les couleurs employées dans l’illustration pour que cela reste lisible et que chaque nuance soit facilement identifiable. Le plus souvent on demande de travailler en aplats et d’éviter les lignes et les cernés qui sont un calvaire à broder !

Comment sélectionnes-tu les illustrateur.rice.s avec qui tu collabores ? 

On s’occupe de la sélection collégialement avec Marie Boiseau, ma compagne. Tout d’abord, il faut que l’univers graphique de l’artiste nous plaise et se démarque dans son trait. Ensuite, on regarde si son style serait facilement adaptable au medium canevas et si les contraintes sus nommées pourront être respectées sans dénaturer son travail. On prend alors contact avec la personne pour voir si le projet lui plait et l’inspire et si ça matche, on est trop contents ! Ainsi, on a pu travailler avec des étudiant.e.s en illu comme avec des superstars de la BD et on est ravis de pouvoir proposer une grande diversité dans les styles que l’on propose. 

À l’époque, les canevas reprenaient souvent les mêmes dessins. Est-ce qu’il y a un canevas vintage en particulier qui t’a marqué ? 

Pas particulièrement non, il y en avait quelques uns chez une de mes mamies que j’ai récupérés quand j’ai démarré ma collection mais ils étaient plutôt quelconques. L’un d’eux m’a d’ailleurs servi pour ma toute première expérimentation sur toile à canevas. Il représentait deux cerfs dans la neige, à la place, j’ai mis une grosse explosion. 

Canevas « étagères à chiens » par Clémence Sauvage

As-tu envie de diversifier cette activité et de t’attaquer à d’autres supports textiles ? 

Autant je peux prétendre à un certain niveau d’expertise en canevas, autant dans les autres domaines de mercerie … c’est moins ma tasse de thé. Et puis il y a encore tant à faire avec le canevas !

Tu sembles avoir beaucoup d’activités à côté de Canevas Fatal, peux-tu nous expliquer tes diverses casquettes ? 

Oui, bien que Canevas Fatal me prend de plus en plus de temps, j’ai également d’autres projets en parallèle. Mon activité de plasticien tourne aussi autour du canevas évidemment ! Je récupère de vieilles toiles déjà brodées pour y insérer des éléments et des personnages de jeux vidéos. Je rebrode dans le canevas afin que l’intégration soit la plus subtile possible et qu’on ne remarque pas forcément mon intervention de prime abord. Et je fais également un peu d’illustration et de BD quand j’ai le temps.

Canevas Pâquerette par Megaelod

Pour le final tuto : peux-tu résumer en quelques lignes la méthodo pour faire un canevas ? 

La technique est vraiment très simple, ça s’appelle le demi point et c’est probablement la méthode de broderie la plus basique qui soit ! Il faut tout simplement partir depuis l’arrière de la toile avec son aiguille et passer et repasser en faisant des points en diagonale, toujours dans le même sens. Ce n’est pas très explicite dit comme ça mais on a également tourné un tuto vidéo pour vous donner tous les conseils pour bien débuter !  Le mieux quand on démarre c’est d’éviter les zones toutes fines ou les grands aplats très laborieux et plutôt débuter avec des parties de taille moyenne et progresser couleur par couleur.

LE TUTO :

CANEVAS FATAL

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