Les amoureux de la musique indépendante ont trouvé un nouveau fief, il s’agit du jeune festival This Is Not A Love Song à Nîmes. Du 29 au 31.05, La Paloma et l’association gardoise Come On People ont biberonnés les milliers de festivaliers venus pour la nouba de l’année à coups de bonnes doses d’euphorie. Petit rappel des faits ci-dessous.
Ce weekend, il fallait trainer son rucksack jusqu’à Nimes pour pouvoir vivre la sublime communion entre la fine fleur de la musique indépendante et une cohue d’utopistes surexcités. Paloma, géante structure de fer alambiquée terrée au sein de la zone industrielle de Nîmes, a accueilli du 29 au 31.06 le festival This Is Not A Love Song et s’est habillée d’un tapis de fleurs pour l’occasion. La venue en masse de France et d’ailleurs de troupeaux de mélomanes assoiffés nous a démontré l’ampleur du petit festival gardois, comparé, trois ans seulement après son lancement, au géant Primavera. L’effervescence est palpable et se comprend au premier coup d’oeil de la programmation annonçant Swans, Foxygen, Interpol, Allah Las, Caribou, The Oh Sees ou encore The Soft Moon.C’est autour d’une hystérie collective que l’édition 2015 de TINALS a fait naître de grandes espérances autant du côté de la presse indé que des spectateurs. Le rassemblement a débuté avec l’armée de décibels envoyée par les tauliers Swans aux premiers venus. C’est ensuite le fantasque Dan Deacon qui sortit son épingle du jeu ce vendredi avec ses brandiloquants bidouillages électroniques qui n’ont pas tarder à envoyer tout le monde au tapis. Shamir, confirma, lui, son statut de nouveau phénomène, en alternant ballades et titres déjà cultes avec la frivolité qui lui est propre, tandis que les très attendus Caribou remportèrent, sans surprise, les honneurs de la foule. Le deuxième jour de festival fût marqué par la venue du relax et gentillement nonchalant Only Real, souvent comparé à Mac DeMarco, qui a enveloppé les festivaliers de bonnes ondes avec ses riffs vaporeux. Un son peu gracieux lors du concert d’Ariel Pink, problème technique récurrent, fût ensuite vite oublié lorsque les français de Grand Blanc prirent possession de la scène intérieure de Paloma, transformée alors en temple monastique habité par le charisme énigmatique du chanteur.
La dernière soirée s’apparente au passage à un autre espace temps en un claquement de doigts, représenté par l’enchainement du concert d’Unknown Mortal Orchestra où le chanteur nous berce de sa voix à la fois candide et éraillée à l’ambiance post-industrielle du concert de The Soft Moon, live brut à la Kraftwerk. Et ce n’est pas la prestation sous acide de Foxygen, joyeux bordel auquel on ne s’attendait pas, qui nous renvoya à la réalité. Le meneur Sam France, complètement perché, s’entoure de choristes survoltées et de compagnons de scène en transe pour faire vivre aux festivaliers un moment hors du temps.
TINALS, c’est en fait une démultiplication constante des émotions, l’occasion de vivre le live autrement et surtout la preuve que la musique indépendante gagne plus que jamais du terrain.