Pour sa 25è édition, le festival lyonnais Woodstower se pare de ses plus beaux atours : un de line-up aux petits oignons, une nouvelle scène ambiance 90’s, et toujours de nombreuses animations ludiques pour fêter le dernier week-end d’août de la meilleure des façons. Pour vous faire patienter jusque là, on a discuté un brin avec Maxime Noly, directeur du Woodstower. Attention spoiler : vous ne voudrez pas manquer ça.
Quatre jours de concerts live avec la fine fleur de la scène rap et électro, des auto-tamponneuses, une tyrolienne géante, des karaokés, des ateliers créatifs en tout genre, le tout les pieds dans l’eau dans un parc classé à 20 minutes de Lyon ? Oui, ça flaire le bonheur et c’est ce que nous réserve la 25ème édition du festival Woodstower, qui revient dans toute sa splendeur au Grand Parc Miribel Jonage du jeudi 29 août au dimanche 1er septembre.
Pour un festival, fêter sa 25ème édition, c’est presque émouvant. Et pour atteindre cette pérennité, il s’en est passé, des choses. On a pris le temps de discuter têtes d’affiches, engagements écologiques, capacité d’adaptation et identité visuelle – signée pour la 3e fois cette année par KIBLIND – avec le directeur du Woodstower, Maxime Noly. On avait déjà envie d’y aller, maintenant, on a hâte.
Bonjour Maxime ! La 25ème édition de Woodstower, c’est pour dans quelques semaines, alors ça fait quoi le quart de siècle ?
C’est une étape majeure ! On est très peu de festivals sur le territoire à atteindre cette longévité. On est très fiers car cela démontre que malgré les difficultés auxquelles peut faire face un festival, on a toujours su s’adapter.
Depuis la première édition en 1998, le festival ne cesse de grandir et de se réinventer, malgré certaines éditions compromises à cause des caprices de la météo, voire annulées – comme en 2020 à cause du Covid qui n’a pas épargné le monde du festival – comment expliquer cette pérennité ?
La capacité à se remettre en question et à prendre des risques maîtrisés. Lorsque l’on subit des échecs, il faut savoir réagir, ne pas se laisser abattre. Cela passe par le lien avec nos partenaires mais surtout par une forte solidarité dans l’équipe pour trouver des solutions ensemble. On a su le faire en 2014 pour revenir à un format plus modeste après une édition 2013 très perturbée par la météo. En 2021 également après le Covid pour proposer une forme différente mais qui ne trichait pas. Et cette année encore après l’édition chaotique de 2023.
On a toujours gardé nos fondamentaux pendant ces évolutions : l’éco-responsabilité, l’expérience collective en dehors des concerts et la jeunesse. C’est un point essentiel pour fidéliser son public et lui garantir une proposition à la hauteur de ce qu’il attend en venant chez nous. On a aussi su prendre des risques au bon moment. Pour nos 20 ans, quand on fait venir NTM et qu’on passe sur 3 soirs, c’est un tournant majeur car on fait le plus gros cachet de l’histoire du festival et que le budget double par rapport à l’édition précédente. Et c’est réussi puisque l’édition fait un record de fréquentation avec le premier samedi complet de notre histoire.
Le Woodstower fait partie du top cinq des festivals détenteurs de la mention d’éco-festival. Est-ce que c’est difficile d’allier écologie et grand rassemblement festif ?
C’est une attention constante dans la production de l’événement, une sensibilisation des équipes quotidienne pour que nous soyons les meilleur·es possibles sur ces sujets. Cela demande de la recherche, de la réflexion, mais c’est une conviction pour nous donc on ne le fait pas avec difficulté. On a d’ailleurs une charte éthique au sein de l’association qui est un socle commun aux équipes, bénévoles, prestataires, artistes. On sait qu’on veut garder une taille humaine pour rester cohérent avec ces engagements donc ça conditionne certaines opportunités de programmation ou de développement. C’est aussi un coût important que l’on s’impose en voulant limiter notre impact sur l’environnement : eau potable gratuite et suppression de bouteilles en plastique au bar, toilettes sèches à 100% (qui sont plus coûteuses que les toilettes chimiques), mise en place de vaisselle consignée…
25 éditions ça permet aussi de voir l’évolution de l’identité visuelle du festival, comment s’est-elle construite ?
Il y a eu plusieurs phases en fonction des équipes du festival et des graphistes avec lesquel·le·s on travaillait. À l’arrivée au Grand Parc, il y a eu cette période onirique et festive autour d’un personnage qui venait faire la fête dans les champs. On a ensuite commencé à travailler une série de détournement de visuels célèbres avec les Beatles, le CRS, Bambi, le géant vert. Ce sont des affiches qui ont beaucoup marqué les esprits car elles parlaient à plusieurs générations de publics.
On a ensuite eu un triptyque de textures colorées réalisé par Julien Saniel qui était dans quelque chose de plus abstrait mais qui rendait bien la dimension festive du festival. Puis Julien nous a proposé un nouveau triptyque avec un objet totem: un visage avec des lunettes de soleil, une glace et une banane. C’était une formidable occasion de décliner toute cette identité sur le festival et de plonger le public dans un univers total.
C’est après Covid qu’on a démarré la collaboration avec KIBLIND sur une édition 2021 un peu spéciale qui a lancé un visuel basé sur une photo, dont on a repris en partie l’idée en 2022 avec une photo et un objet totem (le ticket). Depuis on a voulu insister sur l’univers, la destination Woodstower avec deux visuels très foisonnants qui retranscrivent l’effervescence du projet.
Comment celle de cette année a- t-elle été pensée ?
Dans la même lignée que 2023 avec cette idée que quand tu viens à Woodstower tu pars en voyage. On a voulu représenter cette richesse de propositions que tu peux trouver chez nous avec la musique, le jeu, l’humour, les spectacles, les auto-tamponneuses, etc. C’est une manière de dire au public: » Venez chez nous, vous allez bien vous amuser, au-delà des concerts« .
Qu’est-ce que que tu peux nous dire de l’édition à venir du 29 août au 1er septembre ?
C’est un peu l’édition de la revanche. On est sortis très frustrés de 2023 car on était partis pour faire la plus belle édition de notre histoire et la météo a tout gâché. On espère donc pouvoir vivre un festival plein et intense avec le public au rendez-vous. Il y a des moments forts qui s’annoncent. La venue de Booba qui est un artiste légendaire, rare, pour un de ses 4 concerts en France en 2024 et un dernier passage à Lyon en 2016. Notre nouvelle scène, la Boum, une immersion régressive dans les années 90 avec tubes intemporels, quart d’heure américain et concours de karaoké. Et aussi la dernière année de notre célèbre Boiler Vroom, les auto-tamponneuses gratuites du festival. On retrouvera bien sûr plein de pépites musicales pas forcément connues du grand public mais qui font les belles heures des nuits du festival: Kabeaushé, Twende Pamoja, Yanka, Ireke.
Qu’est-ce que tu imagines pour les 25 prochains rendez-vous qui occuperont notre dernier week-end d’août ?
J’imagine que le climat va être encore plus impacté qu’il ne l’est aujourd’hui et que l’on va devoir s’adapter à des conditions imprévisibles. Mais comme je l’ai dit plus haut, on a toujours su s’adapter donc on continuera à proposer au public le meilleur du rap et de l’électro avec plein d’animations décalées dans ce magnifique écrin du Grand Parc et embarquer les festivaliers pour la destination Woodstower.