On vous exhibait dans notre dernier magazine de la folle couverture réalisée par Raisa Álava pour le fanzine Wobby. Car on ne pouvait décidément pas s’arrêter en si bon chemin, on vous présente aujourd’hui le style de dessin franc du collier et sacrément obsédant de l’illustratrice espagnole, construit autour de références de BD, de personnages survoltés et d’une peur du vide certaine. Mais c’est encore elle qui en parle le mieux.
Hello Raisa, peux-tu nous dire comment es-tu devenue illustratrice ?
Je dessine depuis petite et je n’ai jamais arrêté. J’ai décidé d’étudier les Beaux Arts à l’université de Bilbao et plus tard, j’ai obtenu un diplôme en illustration et bande-dessinée à Elisava (Barcelone) pour me spécialiser dans les choses que j’aime le plus. En 2017, j’ai commencé timidement à colorer mes dessins. Avant que je découvre Photoshop, je dessinais toujours en noir et blanc en utilisant des techniques plus traditionnelles comme la gravure et la sérigraphie. Le fait de passer au digital a apaisé mes peurs et j’ai enfin osé donner des couleurs à mes dessins. J’ai décidé de ne vraiment me consacrer qu’à l’illustration il y a trois ans, pour travailler sur plus de projets éditoriaux. C’est un superbe challenge que de créer une imagerie autour de la pensée ou du texte de quelqu’un d’autre.
Comment travailles-tu une illustration en général ?
Généralement, je dessine avec un crayon Rotring, ensuite, je le scanne et le colore en digital, mais parfois, je fais tout ça directement sur Photoshop. A moins que le client ne me demande de le faire, je ne fais pas d’esquisses. Je commencer par dessiner la composition et ensuite, je remplis les parties vides. Ce n’est jamais assez rempli pour moi, alors parfois, j’ai du mal à m’arrêter, c’est l’étape la plus compliquée pour moi.
Peux-tu nous parler de 2 ou 3 projets en illustration qui ont vraiment été importants pour toi ?
Pour moi, chaque projet est spécial et j’apprends beaucoup quand je ne fais rien. La semaine dernière, Folio Society a publié le livre Philip K. Dick, The Complete Short Stories, dont j’ai eu la chance d’illustrer une des histoires. C’était très spécial pour moi, parce que j’adore Philip K Dick et je n’avais jamais réalisé de dessin traitant de science fiction avant ça. J’étais très honorée.
Le deuxième projet que j’aimerais citer ici, est une illustration que j’ai faite pour El Pais à propos de la pandémie et de comment celle-ci a réussi à rendre la technologie encore plus indispensable dans nos vies.
Le troisième projet est la couverture que j’ai dessiné pour Wobby Magazine, j’adore travailler sur des objets quand je sais qu’ils vont être imprimés en risographie, et ce magazine en particulier excelle dans l’art de la riso.
