Manipulant les références geek, Tom Dearie insuffle la magie dans ses aplats. Nous avons pris l’illustration qu’il a créée pour KIBLIND Bla Bla Bla comme une porte d’entrée vers son royaume mental, et nous avons discuté avec celui qui met sa science au service de la fiction.
Si vous pensiez que l’âge adulte éloignait l’imagination, c’était sans compter sur Tom Dearie. Lorsqu’il dessine, c’est comme s’il vidait sa trousse sur la table, mais au lieu de stylos et crayons en tous genres, ce sont ses influences qu’il répand.
Sous-couvert de la douceur de ses lignes, l’illustrateur anglais parvient à faire décoller l’imaginaire sans jamais se faire oublier. Créant son monde fantastique au fil de ses illustrations et bandes-dessinées, il enchante par ses couleurs et nous transporte dans les contrées de ses idées.
Hello Tom ! Tu présentes ton illustration pour le thème Bla Bla Bla comme une ode aux petites discussions du quotidien dans l’espace public. Fais-tu partie de ceux qui aiment écouter secrètement les bavardages des inconnus ?
C’est toujours amusant de surprendre quelque chose de croustillant qui n’était peut-être pas destiné à vos oreilles. Je sais que beaucoup d’écrivain·es aiment travailler dans les cafés pour pouvoir saisir les bavardages et trouver l’inspiration, alors écouter les conversations dans l’espace public peut être un passe-temps très fructueux !
Dans ton illustration, les bavardages ne sont que des points de suspension. Pourquoi ne pas avoir écrit ?
Pour moi, le bavardage portait moins sur le contenu des conversations que sur la manière dont l’espace public est rempli d’une chaîne continue de petites communications qui construisent la bande sonore d’une communauté.
Plus généralement dans ton travail, tu dessines tantôt des scènes très inspirées du réel, tantôt des situations magiques avec des personnages imaginaires. Qu’est-ce qui t’inspire ?
Je construis de plus en plus mon propre monde magique. J’aime lire de la science-fiction et du fantastique, en particulier les auteur.ices qui se situent à l’intersection des deux. J’ai toujours trouvé que la lecture était le meilleur moyen de trouver l’inspiration, car c’est un processus de création d’images depuis notre propre imagination.
Quelle est ta méthode de travail en général ?
Je dessine souvent sur de grands carnets de croquis et je m’amuse à laisser les choses venir naturellement, remplissant les pages de toutes sortes de gribouillis aléatoires. Ces gribouillis deviennent les matières premières de mon travail ultérieur. Lorsqu’il s’agit de réaliser une œuvre finie, je développe les dessins et les colorie numériquement.
Lorsque tu crées, tu préfères entendre le brouhaha des gens autour ou tu as besoin de silence ?
Lorsque je dessine toute la journée, je ne peux tolérer le silence que pendant un certain temps. Je travaille sur une route très fréquentée et il y a toujours du brouhaha à l’extérieur de ma fenêtre. Parfois même, cela ne suffit pas, alors la musique et les podcasts sont essentiels.
Peux-tu nous citer 3 projets qui ont été marquants pour toi et nous dire pourquoi ?
Les projets qui se distinguent vraiment pour moi sont mes projets de bandes dessinées. J’ai été chargé de réaliser une courte bande dessinée pour Métal Hurlant, intitulée « La Corbeille » et publiée dans le numéro 7.
Ma bande dessinée F is for Fire a remporté le Grand Prix de la bande dessinée courte aux Komikus Awards à Lodz, en Pologne.
Enfin, je travaille depuis un an sur une bande dessinée pour enfants pour un éditeur londonien. C’est une énorme courbe d’apprentissage pour moi mais également une expérience fantastique.
