Partenariat : Cabaret Vert x Emilie Gleason

Le Cabaret Vert est connu pour sa programmation musicale depuis belle lurette, mais saviez-vous que le festival carolo (oui, oui, c’est comme ça qu’on l’appelle) propose également une programmation dédiée à la bande dessinée ?

Pour sublimer cette section de la meilleure des manières, le Cabaret Vert a jeté son dévolu sur Emilie Gleason qui leur a fourni non seulement une illustration, mais aussi un excellent rébus. On a posé quelques questions sur cette sympathique collab à l’illustratrice bruxelloise.


Salut Emilie, tu as dessiné une illustration pour le Cabaret Vert. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ta création ? 

Cette année, j’avais envie de me pencher sur les rébus, et le Cabaret en offre un bien beau. Dire des mots en images a un côté surprenant, souvent drôle et correspond parfaitement avec ma manière de créer.

Peux-tu nous expliquer ton lien avec le Festival, et comment t’es venue cette idée ? 

J’avais entendu parler du Cabaret Vert depuis quelques années déjà, en partie grâce au pôle BD que le festival propose au même rang que la musique, et l’idée est géniale, ça fait plaisir de voir notre milieu valorisé sur une scène aussi vaste et incroyable. 

Ta création illustre la programmation bande dessinée du Festival, est-ce que tu peux nous parler un peu de ta pratique avec ce médium ? Comment t’es venue l’envie d’aller vers la BD ? 

Je suis retombée sur une vidéo de moi à 8 ans, déjà persuadée que j’en ferais mon métier. Faut dire que j’étais une cancre dans toutes les autres matières. La BD t’offre l’opportunité de vivre dans un monde qui t’es propre, c’est ça qui m’a directement séduit. C’est aussi un langage infini pour montrer la réalité autrement.

Quelles sont les principales influences dans ton travail ? 

Graphiquement, les codex mexicains et Tex Avery. Dans la narration, une montagne de films… Notamment les frères Zucker qui ont bâti mon humour ou Bollywood qui dégage une joie extrême qu’importe le sujet. J’essaye de retranscrire ça dans mon travail.

Tu dessines des humains, des animaux, et des personnages un peu entre les deux. Qu’est-ce que tu préfères, est-ce qu’il y a des temps où tu préfères dessiner tels personnages ou bien c’est en fonction du projet ? 

C’est beaucoup plus agréable de dessiner le monde animal. D’une part parce que c’est bien plus divers que les homos sapiens et c’est la seule mémoire que je peux transmettre d’espèces qui disparaissent chaque jour. Je ne dédicace que des animaux par exemple, c’est un moyen (tout petit) de rappeler aux gens qu’on n’est pas seul.es sur terre. Après j’avoue que je m’éclate avec l’anatomie des humain.es : tordue, élastique et sur ressort ! Encore un fois tout sauf réaliste !

Sur quel medium tu aimerais/rêverais de travailler prochainement ?

J’ai plein de souhaits, comme maîtriser le yodel ou voir mes bds en film d’animation. Mon rêve ultime serait de construire une petite bicoque de mes mains, où je ferais seule les vitraux, fresques, carrelages et meubles, afin de vivre littéralement dans mon monde !

Peux-tu nommer 3 projets sur lesquels tu as travaillé et qui étaient importants pour toi et nous dire pourquoi ? 

Le premier, mon chouchou, c’est Ted, drôle de coco (éd. Atrabile) inspiré du vécu de mon frère autiste. Je commençais dans le milieu sans rien connaître des enjeux, c’était une nécessité pour moi de traduire mes émotions en images et je crois que ça ressort plutôt bien dans cet ouvrage, c’était une vraie thérapie. 

Junk Food (éd. Casterman) parle d’addiction alimentaire est née d’une colère envers la manipulation assumée des grosses industries, et plutôt que de déverser ma bile dans le vide, j’ai mis la BD au profit de récits de vie que personne ne prenait au sérieux. Elle est importante car d’utilité publique, je pense.

Enfin plus personnellement, j’ai beaucoup aimé bosser sur Robbie (éd. Rivages graphiques) à paraître fin septembre, qui me sortait de mes plates bande de « toujours devoir moraliser, parler de sujets actuels etc » à force on en oublie les pouvoirs de la fiction pure. Revenir à un style graphique charbonneux au crayon était aussi le plaisir de retrouver une liberté gauche dans le dessin. Je suis impatiente qu’il sorte ! 

On pourra te retrouver au Cabaret Vert, sauf pendant le concert de ….. ?

Sleaford Mods ! J’étais déjà zinzin de ce duo. Tellement heureuse de les voir en vrai !

Est-ce que tu aimerais travailler sur une pochette de disque ? Parmi les artistes de la programmation CV, la pochette de qui et avec quelle idée ? 

Oui j’y pense souvent ! Comment retranscrire un style de musique en images, c’est fascinant. J’ai découvert Thumpasaurus grâce à vous et j’adore l’énergie de ce groupe que j’écoute chaque jour depuis. J’ai mille idées en tête et elles sont toutes fun, qu’ils viennent me voir !

Le Cabaret Vert, c’est du 16 au 20 août à Charleville-Mezières avec des concerts donc, mais aussi des séances de dédicaces, une ribambelle de BD d’occasion, des expos, des masterclass et des ateliers.

CABARET VERT // ÉMILIE GLEASON

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