L’Est de la France recèle de trésors cachés et Nancy en a fécondé un des plus prometteurs. Drowning For Love, album de M.A Beat! faisant suite au remarquable Pushing Forms est un duel entre exaltation et flottement, une tension fabuleuse entre onirique et lysergique, une rareté à répandre à profusion le 4.05.
Les yeux fermés, on se balade au fil de l’eau, heurtant une pirogue, quelques secondes plus tard, on est projetés dans un espace vide de toutes subsistances subsidiaires.
Le fer de lance du label Black Milk Music a ça de magique qu’il arrive à faire chavirer notre imaginaire d’un univers à l’autre alors même que nos corps restent complètement statiques. De multiples flots de sonorités venues d’ailleurs viennent se faufiler habilement entre les rythmiques samplées addictives de Drowning For Love. Certains moments constituent un abandon de toute résistance comme avec le morceau Yassa où l’on se laisse dompter par Julien Lacroix au duduk, charmés frénétiquement à la manière de faibles cobras sur la place Jemaa el-Fna à Marrakech.
Des moments de flottements ambient et parfois carillonnants marquent une pause méritée entre deux exaltations sonores comme dans le titre Ornament. Le morceau Morrocco, où les nancéens s’offrent Shawn Lee au ukulele, vient marquer le pic de cet album divinement maitrisé.
M.A Beat! nous fait franchir le seuil des abimes organiques de l’univers que de surprenantes influences viennent habiter et qui dessine une fusion surprenante mais naturelle entre electronique et world music, tapissée de duduk, guitares et flûtes enchantés.
M.A Beat!, Drowning For Love, sortie le 4.05 chez Black Milk Music. Commander ici
