Le travail hyper coloré et rétro futuriste de Nakamura Kyoko ne nous a jamais laissé indifférents. Teintées par un Japon des années 70/80 et une pop culture en constante évolution, les illustrations de la japonaise ne sont jamais sans sens. C’était certain qu’elle trouverait l’inspiration pour le thème de notre dernier numéro « Cash ». Et on n’est pas déçus, alors papotons.
C’est depuis le Japon que l’illustratrice Nakamura Kyoko s’inspire des traditions et cultures qui l’entourent depuis sa jeunesse. Avec maîtrise toujours, l’artiste sautille entre souvenirs d’un pays d’autrefois et son environnement actuel à la richesse débordante. Elle nous ouvre la porte d’un monde imaginaire qui lui est propre où règne des échoppes, des salons et des maisons à étages, où la nature et les enseignes resplendissent. Avec une esthétique particulière et affinée, elle nous donne tout simplement envie de voyager…
Nous avons demandé à l’artiste de créer une illustration originale pour notre dernier numéro, avec pour seule contrainte : répondre à la thématique « si j’étais riche ». Nombreux sont les détails qui participent à une globalité harmonieuse dans sa proposition. Intrigués, nous lui avons posé quelques questions.
Salut Nakamura, tu as réalisé une illustration sur la thématique « Si j’étais riche » pour le dernier numéro de Kiblind Magazine : « Cash ». Peux-tu nous la détailler et nous expliquer les éléments qu’elle contient en rapport avec la richesse ?
Généralement, les espaces sont le thème principal de mes illustrations. La plupart sont des endroits fictifs. Si j’étais riche, je voudrais vivre dans un endroit imaginaire que j’aurais dessiné. J’habite dans l’appartement de mes parents, donc j’ai une forte envie de vivre dans mon propre logement et dans une résidence spacieuse. D’ailleurs, le kanji écrit dans mon illustration signifie « vie de qualité ».
Nous avons fait un article sur la rémunération des illustrateurs freelance en France dans notre dernier numéro « Cash ». Comment ça se passe au Japon ? Y’a t’il une grille de rémunération ?
Il n’existe pas de structure de salaires pour les freelances. L’un des problèmes les plus souvent mentionnés par les indépendants au Japon est l’instabilité du revenu.
On retrouve beaucoup de vues d’intérieur de maisons dans tes illustrations. Comment est-ce que tu composes les différents étages et construis les histoires de tes illustrations ?
D’abord je dessine le cadre externe et ensuite les meubles petit à petit. Dans les zones où il n’y a pas de gros meubles, je place des tapis et des coussins pour remplir la salle.
On sent d’importantes références culturelles et traditionnelles japonaises dans chacune de tes oeuvres. Quelles sont tes références et tes inspirations lorsque tu dessines ?
Je fais souvent référence aux paysages que je vois lorsque je marche en ville. Je trouve des endroits qui m’intéressent, comme des boutiques avec une ambiance agréable ou des ruelles reculées, et ensuite je prends des photos.
On dirait que tu as fais beaucoup d’objets différents à partir de tes illustrations. Sur quel nouveau type d’objet aimerais-tu matérialiser un de tes dessins ?
Je pense qu’il serait très intéressant que l’espace de mes illustrations devienne réalité. Soit en une maison de poupée, soit en taille réelle.
Peux-tu nous citer 3 projets qui ont été marquants pour toi et nous dire pourquoi ?
En mars 2022, j’ai eu la chance d’exposer mes dessins à la galerie BLK. C’est une galerie qui a la particularité d’être implantée à la fois à New York et à Tokyo. Mes dessins étaient donc exposés dans les deux lieux à l’occasion de « Window »‘.
En juillet de l’année dernière, j’ai pu exposer d’autres de mes dessins de maisons, dont celui ci-dessous, à la TSUKUSHI gallery à Tokyo.
Je fabrique également beaucoup de goodies à partir de mes illustrations. J’ai réalisé ce porte-clef qui a entrainé beaucoup de réactions.