Il est bien difficile de résister au charme onirique et psychédélique des illustrations de Jasmine Floyd. Envoutés par son travail, nous avons accueilli une de ses créations dans notre dernier numéro « Cash ». Et évidemment, on a saisi l’occasion pour poser quelques questions à l’illustratrice anglaise.
Sensible, Jasmine Floyd s’inspire quotidiennement de ses souvenirs d’enfance restés intacts et de la nature omniprésente autour d’elle. Il nous suffit de cligner les yeux une seule fois pour reconnaitre le style marqué des illustrations de l’artiste. Une palette de couleurs inchangées, une texture brillante, des insectes, des coquillages, des astres… : c’est bien d’une illustration de Jasmine Floyd dont il s’agit. Amoureuse de Procreate, l’Anglaise n’hésite pas à utiliser des techniques modernes pour raconter ses histoires et aller encore plus loin dans son art.
Les grosses baraques, les grosses voitures ou les grosses liasses, voilà des sujets bien éloignés de l’univers de Jasmine. C’est pourtant pour cette raison que nous étions bien curieux d’aller toquer à sa porte quand nous avons pensé à des illustrateurs pour les créations originales de notre numéro « Cash ». Suite à notre demande, est surgi de l’esprit de l’artiste, une table de banquet pleine de gourmandises. Jasmine Floyd nous raconte qui elle inviterait à sa table si elle était riche, et plein d’autres choses.
Salut, Jasmine. Pour notre magazine Kiblind « Cash », tu as dessiné une table de buffet pleine de friandises. Si tu étais millionnaire, quelle serait la chose que tu ferais en premier ?
L’une des premières choses que je ferais si j’étais riche serait certainement d’organiser une grande fête pour tous les illustrateurs et créateurs indépendants ! J’aimerais donner à chacun la possibilité de réseauter et de nouer des liens durables. Nous passons souvent beaucoup de temps à rencontrer de nouvelles personnes en ligne, ce qui, d’une certaine manière, nous rend assez solitaires, mais rencontrer des gens en face à face serait fantastique. Plein de musique, beaucoup de nourriture de fête, peut-être même louer une imprimante riso pour jouer avec et bien sûr profiter d’un verre ou deux.
Dans le magazine “Cash”, nous avons consacré un article au statut et à la rémunération des illustrateurs. Comment est-ce qu’on envisage la rémunération lorsqu’on est illustrateur freelance en Angleterre ?
Je pense que gagner de l’argent en tant que freelance, plutôt que de toucher un salaire stable, m’a forcé à apprendre à gérer un budget, que cela me plaise ou non… Et aussi à être un peu plus préparée quand il s’agit de mettre de l’argent de côté pour mes factures. Heureusement, je n’ai jamais eu de problème majeur avec les clients qui me paient, donc je me considère plutôt chanceuse.
Grâce notamment à la brillance et aux textures que tu utilises, tes illustrations sont très psychédéliques et oniriques. Peux-tu nous révéler les outils que tu utilises pour avoir ce rendu ?
Je crée mes illustrations dans Procreate et Photoshop et j’achète de nombreux pinceaux aux textures différentes. Mes favoris sont « retro supply » et « kyle brushes ». Je travaille toujours avec les mêmes couleurs, donc je sais facilement ce que je veux, avant même de commencer mes illustrations.
En plus du print et de techniques comme la risographie, tu as l’air de t’intéresser à l’animation. Est-ce un domaine que tu souhaiterais creuser dans le futur ?
Bien sûr ! Malheureusement, je ne suis pas encore très bonne dans ce domaine, les animations sur lesquelles j’ai travaillé ne sont généralement que quelques images. J’ai collaboré avec Adam Garbutt l’année dernière. J’ai créé des éléments 2D qu’il a ensuite animé avec fantaisie. J’aimerais en refaire plus.
Les animaux, les insectes, les astres présents dans tes illustrations, nous font penser que tu es très inspirée par la nature. Quelle est ta relation avec l’environnement qui t’entoures en tant qu’artiste ?
Quand j’étais enfant, j’ai grandi avec une porte au fond de mon jardin qui menait à un grand bois intact. Il semble toujours autant m’inspirer. J’avais l’habitude d’attraper des insectes et je gardais même un bol de têtards sur le rebord de ma fenêtre… jusqu’à ce que ma mère les trouve et les remette dans un étang. Je suppose que j’ai toujours trouvé tout cela très beau. C’est pourquoi ça joue un si grand rôle dans mon travail. Je suis végétarienne depuis 9 ans et, quand je le peux, je fais de mon mieux pour apporter des changements simples qui peuvent aider à faire des petits pas dans la protection de la planète.
Peux-tu nous citer 3 projets qui ont été marquants pour toi et nous dire pourquoi ?
Hum ! Pour être honnête, il n’y a pas de projets qui n’ont pas été une grande partie de ma carrière. Travailler pour l’onglet « Aujourd’hui » de l’Apple Store a été un gros booster d’ego pour moi. C’est arrivé à un moment où un gros projet sur lequel je travaillais venait de se terminer, donc avoir cette commande signifiait vraiment beaucoup et c’était pour une cause brillante.
Tout mon travail pour le magazine Aquila a aussi été très importante pour moi. J’adore travailler pour eux et cela m’a certainement aidé à mettre le pied dans la porte de Kid Lit.
Et puis enfin, je suis très fière de mon premier livre pour enfants, Beyond Belief, qui est sorti en mars. J’ai pleuré quand j’ai reçu mon premier exemplaire. Un vrai rêve devenu réalité.