Les Gens du Mag : Megumi Ono-Chan

En détournant les scènes du quotidien pour en faire un tableau absurde et espiègle à la force de sa peinture, Megumi Ono-Chan sait comment nous éblouir. Pour Kiblind Sugar Sugar, elle l’a d’ailleurs fait avec une création originale intelligemment pensée, appelant un léger ricanement. On a voulu en savoir plus sur cette illustratrice japonaise, alors, pas con : on lui a posé quelques questions.

Depuis sa fenêtre située quelque part au pays du Soleil Levant, Megumi Ono-Chan observe les scènes de la vie quotidienne et se marre. Dans son esprit créatif nourri d’imagerie cartoon, les scènes banales de la vie deviennent le théâtre de jolies duperies et sont une source d’inspiration inépuisable. Alors que le chaos s’installe autour d’eux, les personnages à la bonhommie rassurante dessinés par l’illustratrice japonaise restent heureux en toutes circonstances. Prenons donc la vie côté Megumi et sourions à ce qu’elle a à nous offrir, en commençant par ce joli portfolio fripon comme tout.

Illustration pour le magazine Kiblind Sugar Sugar
Peinture, « I was looking at Hockney’s paintings through the commonplace days gaps »
Peinture, « Sticky Play »

Salut Megumi, peux-tu nous dire comment tu es devenue illustratrice ? 

J’ai pris une sorte de détour depuis que je suis devenue illustratrice. La peinture était une activité naturelle pour moi, dès le plus jeune âge, mais je n’ai jamais trop pensé à en faire mon métier. Après avoir été diplômée d’une école d’art, j’ai fait une école d’audiovisuel. Ensuite, j’ai travaillé dans un laboratoire photo pendant un moment puis j’ai changé de travail pour me consacrer au graphisme. A cette période, je me suis liée d’amitié avec un illustrateur en free-lance et j’ai commencé à voir la peinture comme un possible métier. J’ai assisté à des formations le soir dédiées à ceux qui voulaient devenir illustrateurs, et je peignais le reste du temps. Alors que j’avais l’habitude de partager mes peintures sur Instagram, j’ai réalisé que les gens commençaient à s’y intéresser et à venir me parler. Comme je reçois beaucoup plus d’invitations à faire des expositions que des demandes pour des illustrations, je me vois plus comme une autrice que comme une illustratrice. 

Peinture, « Drop »
Peinture, « Salon de Lulu »

Comment as-tu travaillé l’illustration que tu as faite pour Kiblind « Sugar Sugar » ? 

Premièrement, il y avait une restriction qui était d’exprimer l’idée du sucre sans dessiner concrètement de sucreries, mais ce challenge est très interessant. Quand tu commences à manger des bonbons, tu n’arrives pas à t’arrêter. Je me suis donc focalisée sur l’addiction que ça représente. « Quels personnages pourraient-être ce genre d’addicts ? », me suis-je dit. Une adolescente qui essaie d’être à la mode. Une personne qui fait une diète et  qui donne l’impression de rester stoïque de prime abord. Une travailleuse qui doit aller au bureau tous les jours. J’en suis venue à une situation où ces différents personnages se retrouvent en sandwich dans les étagères d’un supermarché, au rayon gâteaux. C’est un peu comme le fait de rentrer à la maison, de plonger dans le lit et d’aller dormir. La boite qui tombe de l’étagère, elle, contient du sucre et non des gâteaux. En fait, toutes les boites ne contiennent que du sucre. Ça peut sembler un peu ironique et drôle, mais j’avais envie d’amuser les personnes qui regardent cette illustration. 

Peux-tu nous citer 3 ou 4 projets qui ont compté pour toi et nous raconter pourquoi. 

・UTOPIA

C’est le tout premier manga que j’ai dessiné. Je l’ai fait en m’inspirant du groupe de rock japonais Spitz et It’s Nice That l’a présenté sur son site

Planche extraite d’Utopia
Planche extraite d’Utopia

・Une illustration réalisée pour le ZEIT MAGAZIN

Ma première commande en illustration venait d’Allemagne et non du Japon. Je n’avais pas l’habitude d’échanger en anglais et j’avais donc mal à la tête tous les jours, mais j’ai essayé de tout donner pour ma création.  

Illustration pour Zeit Magazine
Illustration pour Zeit Magazine

・Les peintures que j’ai faite pour ma première exposition 

J’ai participé à une exposition groupée de jeunes artistes à la Blank Gallery de Tokyo. Ça m’a poussé à chercher ma propre patte et à faire un gros travail de recherches. J’ai finalement réalisé que je j’étais capable de dessiner comme je le voulais depuis toujours, tout en utilisant l’humour, l’ironie et l’absurde. 

Peinture réalisée pour l’expo à la Blank Gallery de Tokyo
Peinture réalisée pour l’expo à la Blank Gallery de Tokyo

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