Les Gens du Mag : Joseph Callioni

Dans notre dernier numéro, le dessinateur Joseph Callioni avait décidé de nous livrer sa vision de l’obsession. Juste retour des choses, on vous raconte ici pourquoi son univers graphique surréaliste fait aussi partie de nos obsessions.

Si Joseph Callioni s’est établi non loin de Rouen dans la vraie vie, le monde imaginaire qu’il s’est créé, lui, ne connait pas de ville précise. Ni même de planète. Dans ses oeuvres, quelque part entre limbes et bayous, se cachent des créatures surréalistes et des être humains impassibles. Dessinés au crayon graphite dans la BD Mu qu’il est en train de finaliser, ces êtres mystiques peuplent un continent disparu encerclé de lagunes bétonnées. Comme dans sa première BD La planète impossible éditée par Astrabile, Joseph profite de la science-fiction qu’il affectionne tant pour relever des questionnements philosophiques. Et ça fonctionne vachement bien. Avec chacun de ses dessins, le diplômé des écoles d’art d’Angoulême et de Lorient nous happe sans jamais nous brusquer vers un inconnu fascinant, à l’aide de la finesse de son trait et de la sensibilité de sa narration.

Pour Kiblind Obsession, Joseph Callioni s’est détaché du style graphique qu’on lui connait pour s’adonner à quelques divagations colorées et plus terre à terre. Habitué à représenter l’imaginaire et le fantastique, l’artiste s’est ici confronté à un sujet bien ancré dans la réalité : celui de l’objectification des femmes sur les réseaux sociaux, et plus globalement des pratiques contestables qui découlent de ces derniers. Une occasion qu’on a pas manqué pour lui poser quelques questions sur son travail.

Illustration originale de Joseph Callioni pour Kiblind Obsession

Pour rentrer dans le vif du sujet, peux-tu nous dire ton obsession la plus inavouable ?

Twin Peaks, la série, visionnée 4 fois au minimum.

Quels sont les trois premiers mots qui te viennent à l’esprit quand on te parle de l’obsession ?

images, miroir, oeil

Peux-tu nous expliquer l’illustration que tu as réalisée pour le magazine ?

Une femme prend une photo de son reflet dans un miroir, son corps devient un objet, et l’objet une image. Elle diffuse l’image par internet, qui se propage en échos multipliés, envahissant l’espace mental d’un voyeur obsessionnel.

Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?

Je fini ma BD Venera qui sortira en avril 2022. On y suit les errances de quelques personnages perdus dans les limbes d’un monde de science-fiction surréaliste.

Peux-tu nous parler de 3 projets que tu as réalisé et qui te tiennent particulièrement à cœur ?

Mes trois bandes dessinées. La première, introuvable je pense, Tales from Dumb Owl, aux feu éditions Anathèmes. C’est une compilation d’histoires courtes, tragi-comiques et absurdes, dans un monde fantastique.

Ensuite La planète impossible, aux éditions Atrabile, une histoire de science-fiction fantaisiste qui raconte les péripéties d’un astronaute qui arrive accidentellement sur une planète inconnue. 

Enfin, Venera, aux éditions Atrabile également, qui sera publié en avril 2022.

JOSEPH CALLIONI

Restez Connecté

Recevez nos dernières actus, nouveaux talents et musique

Fermer la recherche