Décryptage : nos clips préférés du moment

Chaque mois, Kiblind donne la parole à l’artiste derrière l’artiste : l’illustrateur.rice chargé.e de retranscrire la musique en images. Retrouvez nos clips musicaux animés préférés de ces deux derniers mois décryptés par ceux qui les ont fabriqués.

On ne vous l’apprendra pas : l’illustration est partout. Elle a envahi nos murs, nos comptes Instagram (bon, on y est peut-être pour quelque chose), nos objets, nos vêtements, nos pochettes de disques, notre page Youtube… Et c’est bien normal, il faut dire que c’est elle la meilleure toutes catégories pour faire joliment passer des messages et provoquer des émotions. Les artistes là dessous l’ont bien compris et l’ont utilisé au service d’un autre art capital : la musique.

Voici donc la sélection de nos clips animés et illustrés chouchous sortis durant les mois d’avril et mai 2023, décortiqués par leurs créateur.rice.s qui ont gentiment répondu à nos questions.

APRIL MARCH & STAPLIN – Les fleurs invisibles

ILLUSTRATION / ANIMATION : OSCAR JAMOIS

Hello Oscar ! Peux-tu nous dire quelles sont les premières idées qui te sont venues en tête lorsque tu as écouté « Les fleurs invisibles » ?

Le premier plan que l’on voit dans le clip correspond à la première idée que j’ai eue ! C’est une créature que j’ai inventée, qui s’inspire du fourmilier, j’ai pensé qu’en le plaçant en début de vidéo, il servirait d’introduction à l’univers visuel assez loufoque qui accompagne le morceau. Il s’agit en vérité d’un imaginaire que je dessinais depuis quelques temps. Faire le clip s’est présenté alors comme une occasion de le mettre en mouvement. Sinon, ce qui m’a interpellé en premier lieu est justement le nom du morceau. J’ai écouté tout l’album avant de tomber sur « Les fleurs invisibles ». À son écoute, j’ai trouvé que le morceau était hyper étonnant et singulier. Il possède une résonance étrange à laquelle s’ajoutent des paroles mystérieuses qui mêlent anglais et français. C’est cette étrangeté qui m’a séduit et que j’ai souhaité animer. J’ai donc envoyé à April March et à Staplin une première démo avec la créature qui marche dans un paysage, et à partir de là, ils m’ont donné le feu vert pour faire la suite.

Quelle était la demande du groupe pour ce clip et quel était ton degré de liberté ?

Au départ, je les ai contactés car j’appréciais beaucoup leur musique. Je leur ai suggéré mes services pour réaliser un mini dessin-animé pour la sortie de leur nouvel album et je crois qu’ils étaient assez contents de voir leur musique co-existée avec de l’animation. Ils ont donc été très généreux en acceptant ma proposition et surtout ils m’ont laissé carte-blanche ! J’ai aussi eu la chance qu’ils me laissent le temps dont j’avais besoin. April March est elle-même dessinatrice et animatrice, donc elle comprenait bien le travail que cela requiert de mener à bien un projet de ce type. Les rares changements qu’ils m’ont demandé de faire concernaient le montage afin que l’image soit mieux calée sur le rythme de la chanson par exemple.

Dans ce clip, des figures et décors médiévaux rencontrent des créatures plus mystiques. Quelle est l’histoire que tu voulais raconter ici ?

L’histoire a été pensée comme une fable écologique, ni située dans le passé, ni dans le futur mais plutôt dans un imaginaire propre au morceau. On y suit le parcours d’une mandragore, dont le mythe est ici revisité, arrachée de son environnement mais dont l’énergie se retourne contre ceux qui tentent de l’exploiter. Après avoir semé le désordre avec une prolifération excessive de fleurs, elle finit par s’apaiser en retrouvant son cœur, ce qui nous offre une ouverture vers une possible utopie en guise de conclusion. Vous l’avez évoqué plus haut, c’est un imaginaire référencé qui renvoie  effectivement au Moyen Âge avec pour inspiration les peintures de Brueghel l’Ancien par exemple. Le clip est aussi un hommage aux films d’animation  traditionnels, ceux des années 70 comme La Planète Sauvage ou Belladonna  of Sadness. Le lien avec ces films était assez naturel du fait que le groupe tire lui-même son influence de cette décennie artistique, notamment dans le domaine de la musique de films.

Quelles techniques de dessin et d’animation as-tu utilisé pour réaliser ce clip ?

Dans les faits, ce ne sont que des techniques assez simples, mais qui sont longues dans leur exécution. L’entièreté de ce que l’on voit dans le clip a été dessiné à la main, image après image, sur le principe du stop-motion. Puisque j’intervenais seul, j’ai privilégié deux outils qui me permettraient d’avancer un peu partout : un stylo bille pour les tracés et de l’aquarelle pour la couleur. Puisque les décors, eux, ne sont pas animés, j’ai pu y amener plein de détails. Dans un second temps, j’ai numéroté les dessins (à peu près 3000), puis je les ai scannés et animés dans Final Cut Pro. Ainsi, un dessin détaillé prime sur une animation fluide, l’aspect final a un côté fait-maison mais qui participe au charme du clip selon moi.

On devine plusieurs niveaux dans une scène du début du clip. Comment as-tu réalisé cet effet ?

L’effet en question se rapproche beaucoup du procédé « Multiplane » qui consiste à séparer les différents niveaux d’un décor pour créer une sensation de profondeur. L’illusion intervient lorsque le plan bouge, par exemple avec un zoom ou un défilement de l’image. On en voit un peu partout dans les vieux films d’animation, chez Disney notamment, à l’époque, ils peignaient sur d’immenses plaques de verre qui étaient bougées manuellement. Maintenant, on peut recréer cet effet sur l’ordinateur en décomposant son image en plusieurs calques. Ils peuvent ensuite être déplacés à différentes vitesses grâce aux outils d’un logiciel de montage comme Final Cut ou AfterEffects. C’est ce qui apparaît à plusieurs moments dans « Les fleurs invisibles ».

SUBMARINE FM – Euphoria

ILLUSTRATION / ANIMATION : OCEAN FLOUNK

Hello Océ ! Peux-tu nous parler des différentes étapes de fabrication de ce clip pour Submarine fm ? 

Hello! On a commencé par écrire le scénario ensemble avec Submarine fm. On voulait essayer de raconter nos parcours de coming out et ce que représente la communauté LGBTQIA+ pour nous, puis surtout évoquer « l’euphorie » dans tout ça. Alors on a écrit l’histoire de Doo, un.e petit.e extra-terrestre qui part à la recherche de son identité et découvre un monde beau et magique qui ne demandait qu’à l’accueillir. Ce morceau, « Euphoria », c’est vraiment un tube je trouve et il m’a tout de suite inspiré quelque chose de très festif, avec des couleurs qui pètent; j’imaginais un clip très pop dans une esthétique animé, entre miyazaki et le magical girl. J’ai dessiné la story board puis quelques centaines d’heures de dessins sur la tablette et un peu de montage plus tard: voilà le résultat!

Ton univers graphique est très reconnaissable, et rappelle ici autant l’esthétique des années 2000 que les mangas. Où puises-tu tes inspirations ? 

Quand j’étais enfant, j’ai appris à dessiner en recopiant les images de mes mangas préférés (NANA notamment) donc c’est une esthétique qui est beaucoup restée dans mon style graphique. Pour « Euphoria », j’avais en tête She-ra et les princesses au pouvoir et aussi Kipo et l’âge des animonstres dont je me suis inspiré.e pour la palette de couleurs. Je suis hyper fan de Miyazaki, les décors et les paysages de ses films m’ont énormément inspiré pour réaliser le clip. Côté illustrations, j’adore le travail d’Oliwabiu et Anna Degnbol. Et puis récemment, je me suis mis à faire de la 3D que j’inclus de plus en plus dans mes créas, ça leur donne un côté Y2K et futuriste que j’adore.

Avais-tu déjà réalisé des clips avant ? Et si oui, lesquels ? 

Oui j’avais déjà réalisé des clips pour Submarine fm : « Coquillages » et « Happiness Manager ». « Coquillages » a été filmé à la maison et met en scène des petites sculptures que j’avais fabriqué au pistolet à colle, c’était mon premier clip. Quelques mois plus tard, j’ai fait « Happiness Manager » qui était mon premier clip d’animation. Puis plus récemment, j’ai réalisé un clip pour le groupe Olga Bost qui n’est pas encore sorti et sur lequel j’ai adoré travaillé. Ça s’appelle « Hibou Crépusculaire » et ça devrait sortir à la rentrée.

Tu accompagnes Submarine fm en live en proposant du Vjing à partir de tes dessins. Comment se passe le travail de préparation des lives ?

Je commence toujours par écouter le morceau et j’ai des images qui me viennent assez rapidement en tête. Puis comme on se connaît bien avec Mireille (Submarine fm), iel me raconte souvent l’histoire de ses compos alors ça me donne vite des idées et un contexte. Donc la première étape, c’est de préparer toutes mes loop de vidéos puis de les insérer dans Resolume, mon logiciel de VJing. Puis on prend un moment avec Mireille pour dérouler le morceau et associer les loop aux différentes scènes du morceau. Comme il y a certaines parties qui sont synchronisées avec la musique et qu’on a un show très écrit, on est obligé.e.s de prendre ce temps là de mise en commun. Mais une fois que cette base est posée, il y a toujours la place pour l’improvisation dans le VJing et chaque show peut être différent; c’est ça qui est cool dans le live! Il m’arrive aussi parfois de faire du VJing sur des DJsets ou d’autres live où je suis en totale improvisation et c’est vraiment super à faire comme travail.

As-tu d’autres projets en animation sur le feu ? 

Oui, je pense me mettre à fond sur la 3D pour pouvoir réaliser mes propres clips! et j’ai toujours envie d’ajouter des nouvelles images à mes performances VJing donc je ne m’arrête jamais vraiment de dessiner.

WENDY MARTINEZ – Le pays imaginaire

ILLUSTRATION / ANIMATION : WENDY MARTINEZ & PETER THE MOON

Hello Wendy et Pierre ! Vous avez travaillé tous les deux sur le clip « Le Pays Imaginaire » de Wendy. Quel a été le rôle de chacun ici ? 

Wendy a dessiné image par image les décors et les personnages, dont elle a animé les mouvements sur Photoshop via une tablette graphique. Pierre a animé les éléments fixes (décors, nuages, certains personnages…) et créé des effets sur After Effects. Puis, il a fait le montage final et l’étalonnage.

Pouvez-vous nous détailler les différentes étapes de fabrication du clip ? 

Wendy : J’ai dessiné un story-board sous forme de BD l’été dernier, et je suis allée voir Pierre avec qui je voulais bosser depuis longtemps, comme j’adorais ses clips en stop-motion. Au début, je pensais à du stop-motion pour ce clip, mais Pierre n’avait jamais réalisé de dessin animé, et ça nous faisait envie à tous les deux, alors il m’a encouragée à le dessiner moi-même, même si je pensais au début à d’autres dessinateurs. Il m’a prêté une tablette graphique avec Photoshop (deux outils inconnus jusque-là) et je me suis entraînée à animer mes personnages sur ce logiciel grâce à des tutoriels sur internet. Une fois que j’ai eu la tablette un peu en main, on a listé par ordre d’urgence (on n’avait que deux mois pour tout faire) les scènes à dessiner et animer, d’abord les personnages, ensuite les décors qui défileraient derrière. On s’est retrouvés isolés à la campagne chez moi sur des sessions de 3 jours, où je dessinais et faisais passer les animations et décors à Pierre qui montait au fur et à mesure.

Ce clip a une vibe très 70’s. Avez-vous sourcé des références + archives etc avant de vous lancer ? 

On avait en commun des références comme René Laloux (« La planète sauvage », « Gandahar »…), le dessin animé Yellow Submarine, ainsi que l’œuvre des Monty Python avec les dessins ou collages animés de Terry Gilliam. Et on s’est renourri ensemble à Folon, Moebius…

Wendy : Tu rends hommage à de nombreux artistes que tu admires à travers ce clip. Peux-tu nous en parler ? 

D’abord tous ceux cités plus haut (on peut voir voler dans le clip les petits hommes volants de Folon), et puis plein d’auteurs de BD qui m’ont vraiment marquée : Moebius, Boucq (dans notamment Tête de lune, dont je me suis inspirée pour le visage du méditant), mais aussi David B., qui stylise bien ses personnages – comme je n’ai pas beaucoup de technique ça m’inspire. Il y a peut-être aussi quelque chose dans mes personnages qui peut faire penser aux dessinateurs de BD Fred, ou Quino, que j’adore. J’avais aussi découvert juste avant de dessiner ce clip Christin Vern, d’abord avec ses pochettes de disques, ensuite avec ses BDs très inspirantes dans la stylisation et la colorisation, avec un esprit très 70’s – et on m’a fait découvrir Patrice Leconte, dans ce style aussi. Enfin, pour les dessins au crayon un peu brut dans le fond, dans la partie psychédélique, j’ai été inspirée par Larcenet dans Blast, et par le dessinateur contemporain Paul Mendez.

Wendy : quel est ton rapport à l’illustration et comment t’es-tu formée en dessin ? 

Ma mère peignait tout le temps quand j’étais petite, de grands tableaux en noir et blanc, et très vite elle m’a initiée au dessin et à la peinture à l’huile. Elle même était assez autodidacte, mais elle avait amassé année après année une bonne collection de livres de peinture dont beaucoup m’ont marquée (Magritte, Escher, Dali…). Ensuite j’ai passé beaucoup d’heures de cours à dessiner ou caricaturer mes potes. Et comme j’ai toujours dévoré les BDs, je passais pas mal de temps à faire de petites planches, de petites BDs… Plus tard, je me suis retrouvée par hasard à faire des portraits à l’huile sur commande, ça a été assez formateur. Mais c’est avec la musique que j’ai vraiment développé l’affaire, avec des réalisations de pochettes de disques à l’huile (celle de mon EP en 2021), ou au dessin (la pochette du premier album de Gloria, mon girl-groupe psyché). Et avec les pochettes de mes singles « La chevauchée électrique » et « Mon aviateur » sont apparus mes petits hommes volants…

Avez-vous tous les deux de futurs projets en animation ? 

Peter : Je suis actuellement en train de fabriquer des décors et marionnettes en volume pour un court métrage d’animation. Je vais continuer à faire des clips (en animation ou prises de vues réelles) à partir de la fin de l’été pour différent.e.s artistes.

Wendy : Pas pour le moment, mais j’ai prévu de dessiner et peindre à fond cet été dès que j’aurai du temps. Des paysages, nuages, continuer cette stylisation commencée grâce au clip. Et je referai un dessin animé dès que possible, toujours avec Peter, mon bon binôme !

MUDHONEY – Almost Everything

ILLUSTRATION / ANIMATION : ARTURO BASTON

Salut Arturo ! Peux-tu nous parler des différentes étapes de réalisation de ce clip ?

Hello ! Bien sûr. Les étapes sont les mêmes que pour toutes les vidéos que je fais : la première étape est de trouver un concept qui colle bien au morceau. Ensuite, je créé une histoire qui évolue de façon cohérente. Puis vient le processus de recherche et de préparation du matériel avec lequel je vais travailler. C’est ensuite au tour de l’étape la plus satisfaisante (et la plus dure en même temps) est la réalisation en elle-même (où l’improvisation et les nouvelles idées peuvent changer drastiquement toutes les étapes précédentes. Enfin arrive le fignolage final puis le traitement de l’image à la toute fin.

Comment les paroles du morceau ont influencé ton travail ?

Cette fois, les paroles m’ont aidé à trouver une idée pour créer l’histoire. Quand j’ai écouté la chanson et que j’ai prêté attention aux paroles pour la première fois, m’est venu à l’esprit l’idée d’un humanoïde inter-dimensionnel, comme un pèlerin protéiforme qui passerait d’une réalité à l’autre. J’ai d’ailleurs une anecdote drôle à ce sujet : quand j’ai exposé l’idée à Mark Arm (le chanteur et fondateur de Mudhoney), il a trouvé ça très cool tant qu’aucun cowboys machos tueurs d’indiens n’étaient pas impliqués. Cela m’a laissé un grand champs d’action. Mark est d’ailleurs un mec vraiment sympa et j’ai vraiment pris plaisir à le rencontrer.

Où et comment as-tu appris l’animation ?

Je suis tout à fait autodidacte là dessus, et si vous voulez savoir la vérité, mon activité en tant qu’animateur est en fait seulement la réponse à quelques échecs personnels : plus jeune, quand j’habitais à Mexico City (là où je suis né), je voulais être réalisateur mais je n’avais pas l’argent pour étudier dans une école privée de cinéma ni les bonnes notes pour aller dans une école publique, j’ai donc commencé à faire des vidéos par moi même. Puis, j’ai réalisé que j’étais catastrophique en tant que cameraman, alors j’ai commencé à apprendre à utiliser (encore une fois, par moi même) des logiciels d’animation en 2D et 3D (que je n’ai plus jamais utilisé après ça). Beaucoup plus tard, alors que je vivais déjà à Barcelone où je vis aujourd’hui, les hasards de la vie m’ont amené à travailler comme monteur vidéo en freelance.

Cela étant dit, je ne me considère pas vraiment comme un animateur mais plutôt comme un artisan de la vidéo. Toutes mes vidéos sont faites en combinant différentes techniques comme la rotoscopie et le collage vidéo. Mais évidemment, il y a toujours de l’animation dans chacune d’entre elles.

Tu as animé beaucoup de clips pour la scène rock indé. Es-tu impliqué dans la scènes indépendante toi même ?

Pas du tout. Encore un échec personnel. Quand j’étais adolescent (avant de vouloir devenir réalisateur), je voulais être un musicien. Un batteur ou un bassiste plus précisément. Mais j’étais très gauche pour ça aussi, donc quand plusieurs années après, j’ai envisagé le fait de me lancer en tant que réalisateur de clips musicaux et donc de travailler en direct avec des musiciens, tout est devenu plus clair. Je peux vraiment dire que c’est une des activités professionnelles que j’ai le plus apprécié dans ma vie. On peut donc conclure que peut-être que subir un échec personnel n’est pas terrible mais que si on en rassemble plein dans un même sac, des choses fun peuvent en découler.

Si la question porte aussi sur le pourquoi et le comment du clip de musique indé, je ne saurais dire. J’ai commencé ça comme un hobby et puis de fil en aiguille, j’ai fait beaucoup de clips musicaux. J’imagine que c’est aussi le fait de ne pas arrêter de faire ce que j’aimais.

Pour quel artiste rêverais-tu de réaliser une vidéo ?

Voilà une question difficile… Je ne sais pas, il y en a pas mal et pourtant, je pense que je rate beaucoup des choses qui se font en ce moment. Mais il y a deux illustrateurs que j’admire qui sont Caleb Wood et Lale Westvind et les deux ont fait des vidéos pour cet incroyable duo qu’est LIGHTNING BOLT. Je suis très attiré par l’énergie de ce groupe, donc ça ne me dérangerait pas d’ajouter leur nom à ma petite liste.

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