Chaque fin de mois, Kiblind donne la parole à l’artiste derrière l’artiste : l’illustrateur.rice chargé.e de retranscrire la musique en images. Retrouvez nos clips musicaux animés préférés du mois de juin décryptés par ceux qui les ont fabriqués.
On ne vous l’apprendra pas : l’illustration est partout. Elle a envahi nos murs, nos comptes Instagram (bon, on y est peut-être pour quelque chose), nos objets, nos vêtements, nos pochettes de disques, notre page Youtube… Et c’est bien normal, il faut dire que c’est elle la meilleure toutes catégories pour faire joliment passer des messages et provoquer des émotions. Les artistes là dessous l’ont bien compris et l’ont utilisé au service d’un autre art capital : la musique.
Voici donc la sélection de nos clips animés et illustrés chouchous du mois de juin, décortiqués par leurs créateur.rice.s qui ont gentiment répondu à nos questions.
MAD REY – BIENTÔT LA LUMIÈRE
ANIMATION : HEDI ET THAMI NABIL
Hello Hedi et Thami. Quelle était la demande de Mad Rey lorsqu’il est venu vous demander de réaliser ce clip ?
T: Salut ! À la toute base, le clip était prévu pour le projet « Bon Souvenir » de Mad Rey et il voulait une ambiance Bosozoku (gang de motard japonais des années 50/70 cf Young GTO, Akira…) Mais dans un univers Paris 18ème. Ça nous a grave plu mais l’animation, c’est comme le BTP (avec nous), il y a toujours des mois de retard sur le chantier (ici, une petite année).
H: Bonjour, oui et au niveau du scénario, on est parti sur une base simple : un héros qui effectue des livraisons, puis on a garnit ça tous ensemble.
Votre univers graphique est truffé de références où l’on devine un gros penchant pour les jeux vidéos. Pouvez-vous nous parler de vos inspirations ?
T: le film des Daft Punk, Hot-Line Miami, Akira, Berseker, GTO, Dragon Ball, Battle Royal, les shonens des années 90-2000, c’est ce qui me vient direct en tête pour ce projet.
H: Il y a beaucoup de références aux animés aussi, le travail de Leiji Matsumoto, neon-evangelion, ghost in the shell entre autre. Personnellement, je m’inspire autant d’illustrations, de dessins animés franco belge et japonais que d’architecture, de fresques murales byzantines, bouddhistes ou même d’anciennes céramiques. En ce qui concerne les jeux vidéo, j’aimais beaucoup les deux premiers Age of Empire ou the Frozen Throne.
Vous avez fait ce très beau clip en duo, dans ce genre de cas, comment cela se passe t-il ? Qui fait quoi ?
T: On a défini dès le début que ça serait intéressant que ce soit l’esthétique d’Hedi qui soit mis en avant pour cette vidéo ; il avait déjà fait des pochettes pour Mad Rey, ça nous paraissait cohérent. On a séparé la phase dessin de la phase de colorisation. À la base, Hedi m’envoyait une frame en noir et blanc et j’animais toute la scène, puis il a commencé à animer par lui même et moi à faire des scènes de A-Z en essayant de garder son style. Ensuite, on est passé à la colorisation et il s’est passé la même chose. Au final, il y a des séquences ou nous sommes intervenu à deux et d’autres faites uniquement par l’un ou l’autre.
H: Exactement. Comme Thami l’a dit précédemment, Quentin était venu le voir pour réaliser ce clip, je ne faisais quasi pas d’animation à l’époque. Puis il m’a mis sur le coup et on est donc plutôt parti de cette esthétique amenée par les anciennes pochettes. Il y a une fluidité entre nous. Bon, j’ai tendance à vouloir creuser les choses, parfois au-delà du temps imparti et Thami est plus dans l’efficacité.
Quel a été votre degré de liberté pour réaliser ce clip ?
T: Il a été total, Mad Rey a été ultra patient, il nous laissé faire ce qu’on voulait dans les délais que nous souhaitions, et au final il a même retravailler sa musique en cherchant la meilleur ambiance pour que l’image et le son soient en symbiose, c’est devenu une collaboration où chacun élève et affine son travail pour en faire un objet le plus abouti possible.
H: On se connait depuis longtemps avec Mad Rey, il nous a fait confiance. Et le procédé comme le résultat est organique, ça a été une sorte de ping-pong. On est parti du son, puis le son a répondu à l’image et la touche finale a été l’habillement sonore, le bruitage, qui lie encore davantage le son et l’image.
“La vérité triomphe toujours. Bientôt la victoire. Que la paix soit sur vous”. Voilà ce qu’on peut lire lorsque l’on regarde jusqu’au bout du clip. Ce sont vos phrases ? Quel message doit-on comprendre ?
H: Oui ce sont des phrases que je me répète régulièrement, leur signification est donnée en leur mots et sens, c’est un message du cœur pour le cœur.
Vous aviez déjà réalisé tous les deux un clip animé pour le morceau “Poster Child” des Red Hot Chili Peppers, comment cette collab était-elle née ?
T: Ce clip a été réalisé à 3, avec Julien Calemard qui en est le co-réalisateur. La collab est arrivée de façon hyper simple : DM sur Instagram.
LOA FRIDA – LOA
ANIMATION : MELINDA KÁDÁR / HEN ANIMATION
Bonjour Melinda, ton univers est très organique. Comment a-t-il évolué depuis tes débuts ?
Bonjour ! Je pense que cet univers a commencé par de petits gribouillages que je faisais en prenant des notes ou en parlant au téléphone, et finalement ils ont commencé à prendre une vie propre, ils ont commencé à devenir tridimensionnels au lieu d’être seulement graphiques. Dans mes travaux précédents, il y avait encore beaucoup de formes géométriques mélangées à des formes organiques, alors il semble que cela devienne plus organique avec le temps.
Ce clip est divisé en plusieurs scènes oniriques, peux-tu nous dire ce qui s’y passe ?
Nous avons développé le scénario avec Anka Ujma, la chanteuse et compositrice de Loa Frida, donc il y a beaucoup de sa vision ici. Le clip commence par un plan du visage du personnage principal, avec les yeux couverts, de sorte que le clip entier peut être compris comme une sorte de vision intérieure, comme ses émotions jouées dans son environnement. Elle ouvre la bouche pour parler, mais des plantes sortent à la place des mots. Au sommet de sa tête, ses pensées ludiques se manifestent sous la forme de petites créatures sautant sur un trampoline, tandis qu’à ses pieds, ces mêmes pensées deviennent plus contradictoires : certains personnages chassent ou sont chassés, tandis que d’autres traînent simplement autour de cocktails. La nature est également vivante autour d’elle, les champignons dansent, les fleurs tournent, les plantes sortent des yeux qui se mettent à pleurer – peut-être est-elle un peu dépassée par tout cela. Puis le volcan entre en éruption, fait éclater la bulle de larmes, et la pluie commence à tomber, et cette pluie fait pousser des fleurs de la bouche du personnage principal. Je pense donc que c’est l’histoire d’une personne qui travaille sur ses émotions et qui, à la fin, parvient à les communiquer de façon magnifique.
Peux-tu nous parler des différentes textures que tu as utilisées pour les illustrations de ce clip ?
Les visuels ont été développés avec mon amie et collègue Bori Mákó, qui est une peintre numérique très talentueuse. Nous avons développé une méthode de travail commune : elle colorie les scènes et, selon que tel ou tel élément bouge ou non, elle utilise des couleurs plus simples ou plus complexes, en superposant des textures et des coups de pinceau. Mais les parties mobiles ont généralement des textures plus simples, que j’essaierai de reproduire dans le logiciel d’animation ou le logiciel de compositing. Ici, nous avons opté pour une sensation très douce et granuleuse, ainsi qu’un éclairage doux, ou l’impression que les choses ne sont pas éclairées de l’extérieur mais ont leur propre lumière intérieure, comme dans un rêve, je suppose.
As-tu déjà réalisé des clips animés avant celui-ci ? Si oui, lesquels ?
C’est mon premier clip « officiel ». Officieusement, il y a quelques années, j’ai réalisé une vidéo musicale pour un ami, qui était un tour intéressant sur le genre de la couverture animée. Le projet consistait à prendre des sons naturels et à les mélanger à de la musique électronique. La vidéo s’inscrivait donc dans la même veine, avec des éléments naturels découpés en tranches dans un environnement très numérique.
Quelle a été ta réaction lorsque tu as entendu « Loa » pour la première fois ?
Il y a ces petites notes de synthétiseur aqueuses au début du morceau, et combinées avec la voix d’Anka, tout devient très ludique. Puis, au fur et à mesure que le morceau progresse, un sentiment de mélancolie se fait jour, mais sans jamais perdre de vue l’aspect ludique, je pense que c’était ma première impression.
Tu fais régulièrement de l’animation, qu’est-ce qui te plait dans ce domaine ?
Je pense que les possibilités infinies qu’offre ce médium sont ce que je préfère. Il a tellement d’usages et se présente sous tellement de formes que je ne pourrais jamais être à court d’approches. Il n’y a pas de mal et beaucoup de bien, on peut être très large et lâche, ou très raffiné, donc ce sera certainement un amour de toute une vie pour moi.
FANTASTIC MISTER ZGUY – UN PETIT TU ME MANQUES
ANIMATION : VICTOR HALFEN
Hello Victor, ce n’est pas la première fois que Fantastic Mister Zguy réalise des clips animés avec d’autres artistes, comment votre collaboration est-elle née ?
Salut Kiblind ! D’abord, merci d’avoir sélectionné le clip. De mon côté, ça faisait longtemps que j’avais envie de faire un projet 100% anim 2D traditionnelle. Alors, quand FMZ m’a envoyé sa track, je n’ai pas hésité très longtemps. Je connaissais bien son univers et lui, le mien. Il m’a envoyé quelques références d’anim lofi qu’il aimait bien puis il m’a laissé complètement libre.
Avais-tu déjà travaillé sur des clips animés avant celui-ci ?
Oui mais pas 100% animation. J’ai réalisé pas mal de clips hybrides animation/prises de vues réelles (« Oasis Digital » de Gaétan Nonchalant par exemple ou « Anémone » de Côme Ranjard, « 77th road » de Yodji & Fairwell…). J’ai aussi réalisé des clips 100% prises de vues réelles (« Pourquoi » de Garçon de plage ou « Gagner son pain » de Gaetan Nonchalant). Dans les clips, ce que je cherche avant tout c’est des projets qui vont me permettre d’explorer de nouveaux formats, des techniques différentes… Et là, c’était l’occasion rêvée.
Comment t’es-tu formé à l’illustration / l’animation ?
En faisant des Flipbook ou des petits films d’animation sur Paint. En fait, je dessine depuis toujours. J’ai pris quelques cours vers 8/10 ans, mais je me suis vite lassé des natures mortes et des paysages. Au collège, j’avais envie de dessiner des personnages de mangas ou des explorateurs à la Indiana Jones avec des caractères bien trempés. Ensuite je les mettais en scène dans des BD ou des panoramas… Je n’ai pas fait d’école d’art ou d’animation, c’est resté un hobby très longtemps mais l’animation m’intéresse de plus en plus. J’ai d’ailleurs récemment suivi une formation en ligne qui s’appelle « Pixar in a Box ». Je la recommande vivement à ceux qui ne la connaissent pas.
Comment t’es-tu inspiré des paroles de ce morceau pour faire ce clip ?
Ce qui m’a marqué dans l’enchainement des paroles, c’est que l’histoire d’amour se termine brutalement juste après avoir commencé. Sauf qu’entre temps, il s’est passé 11 années. C’est hyper surprenant de la raconter de cette manière. On a le début et la fin de l’histoire mais on ne sait rien du milieu… Du coup, FMZ nous fait vivre cette rupture de plein fouet. J’ai donc essayé de garder ça à l’esprit quand j’ai réalisé le clip.
Peux-tu nous expliquer comment tu as travaillé, des premières idées jusqu’à la vidéo finale ?
J’ai commencé par créer deux palettes de 5 couleurs chacune. Il fallait absolument de la saturation et du contraste pour représenter cette drôle d’histoire d’amour. Je suis donc parti d’un rouge vif et d’un violet pétant pour choisir les autres teintes. Ensuite, j’ai ouvert mon logiciel d’animation (Blender), j’ai importé la musique, et j’ai commencé à dessiner. Au début de manière très « rough » type storyboard, puis progressivement j’ai détaillé les mouvements pour avoir le bon timing. C’est cette étape-là plus importante pour moi. C’est là que le clip s’écrit. J’ai ensuite dessiné quelques poses, en couleur, et je suis passé à l’animation image par image et la coloration. Là, il faut être plus méthodique. Et s’armer de patience.
Sur quel(s) autre(s) projet(s) travailles-tu actuellement ?
J’écris actuellement un film d’animation. Le scénario a d’ailleurs été sélectionné au festival international de Valence qui a eu lieu en juin. Ça m’a permis de le pitcher devant de potentiels producteurs et partenaires. C’est un projet au long cours mais les retours que j’ai sont super encourageants.
LE LOU – C’EST LA FÊTE
ANIMATION : YOLAINE ROUX-PAVOLINI
Hello Yolaine, qu’est-ce que t’a évoqué le morceau de Le Lou lors de la première écoute ?
Hello ! Le Lou m’a parlé de ce morceau, me proposant d’en faire un clip, en me disant que c’était une vibe « emo cancer » (le signe astrologique), donc j’avais ça dans la tête quand j’ai appuyé sur play. Et effectivement il ne m’a pas menti. J’ai trouvé ça très planant et j’aimais beaucoup la prod, et surtout j’ai tout de suite eu une image en tête en écoutant la musique, ce qui était cool, ça voulait dire que ça pouvait m’inspirer pour un clip. Donc j’ai dit oui direct.
Tu sembles dessiner et peindre beaucoup. Peux-tu nous parler de ta formation ?
Je dessine depuis avant mes premiers souvenirs, probablement avant de savoir marcher, donc ma première formation, c’est la continuité de ce travail depuis que je suis gosse. Pour la peinture c’est plus récent, mais c’est un médium que je trouve très chouette, on peut y revenir sans cesse, rater, se rattraper… Et c’est crade, j’aime bien que ça tache, ça permet les jolis accidents. En ce moment je suis aux Arts Décoratifs de Paris dans la formation en cinéma d’animation, j’entre en quatrième année en septembre. Avant d’y entrer, j’ai fait une MANAA à l’ENS AAMA, une année de césure, une Prépa Intermédia Animation à l’Atelier de Sèvres, encore une césure mais où je bossais, puis les Arts Décos. Ça a pris du temps et j’ai rencontré quelques embuches, mais on est là.
Peux-tu nous expliquer comment tu as travaillé sur ce clip, des premières idées jusqu’à la vidéo finale ?
Ma première idée vient de ma première écoute, donc. En écoutant le morceau, j’ai visualisé un bonhomme avec une grosse tête tout seul dans une pièce noire. Je suis parti de ça parce que ça me plaisait bien la tête trop grosse parce qu’il est dans ses pensées, ce qui du coup le fait marcher en titubant presque. L’image et le mouvement me plaisaient bien et je trouvais ça mimi (j’ai besoin de trouver une partie de ce que je fais mimi sinon je me désintéresse vite). Donc j’ai réécouté le son, et là, je le voyais marcher sur une montagne avec la fête qui se passe au loin, pour un final sous les étoiles. Je suis parti de cette narration assez simple, ensuite j’ai fait une animatique pour voir comment ça pouvait fonctionner avec le rythme, les paroles et des images un peu plus travaillées, et puis la question du médium s’est posée. J’ai décidé de partir sur un mix de fusain et de peinture animée parce que le rendu m’intéressait, notamment le fait que ça laisse des traces, et ça avait l’air fun… Ça m’a donc pris beaucoup plus de temps que m’aurait permis une animation sur ordi, mais ça valait le coup : pour le fun, le rendu et ce que ça m’a appris.
Pour les animations trop complexes pour que je les dessine, je les ai d’abord faites sur un logiciel de 3D histoire de bien capter le mouvement que je voulais faire, le plan du départ où la caméra tourne autour du personnage, et celui de la lumière qui passe à travers la fenêtre. Ensuite, j’ai dessiné par-dessus au fusain. Pour le reste, je travaillais le timing de la musique et des paroles pour que ça aille bien avec l’animation. J’ai fait la partie en peinture animée après, ensuite j’ai composité et monté le tout et TADAM, un clip ! Et beaucoup de sueur et de journées passées à la cave de mon école, où j’animais.
Quelle(s) technique(s) as-tu utilisées pour les dessins qui constituent ce clip ?
Un mix de fusain, de peinture animée et d’effets After Effect.
Ce personnage a l’air assez différent des autres personnages que tu as l’habitude de dessiner, peux-tu nous parler de lui ?
Je ne sais pas s’il est différent de ce que j’ai l’habitude de faire, je pense plutôt que l’ambiance qui va avec n’est pas une ambiance que j’ai l’habitude de poster sur les réseaux sociaux, mais j’ai déjà pu dessiner des personnages semblables avant, avec des yeux noirs et un air un peu triste.
Pour ce que j’ai à dire de lui, globalement il a une grosse tête et du mal à marcher et je le trouvais mignon. J’ai besoin d’avoir une forme de tendresse pour ce que je fais et les personnages que je dessine, pour prendre du plaisir à les faire. Ça peut être une posture, un nez ou une histoire, lui, c’était sa grosse tête et sa démarche un peu maladroite. Je voulais qu’il représente le mood du morceau, donc faire référence un peu à Lou aussi (d’où le T-shirt que je lui ai fait avec le logo de Le Lou), mais sans être une représentation de l’artiste. Et évidemment pour rajouter un peu de drama, il est en noir et blanc parce qu’il est emo et que les couleurs il est trop dans sa tête pour qu’elles viennent pétiller son monde. Bref, c’est un p’tit gars qui a trop de choses à gérer et qui a besoin de sortir de sa tête et de se détendre. Je voulais une fin positive pour lui, où il se repose. Il mérite, le boug, faut respirer un peu, quand même !
Il semble également mener une longue quête intérieure, quelle est l’histoire que Lou et toi avez voulu raconter ?
Lou m’a vraiment laissé une grande liberté dans ce projet, je lui donnais mes idées et il était toujours enjoué donc du moment que je restais dans la vibe du morceau, il voulait que ce que je fasse puisse être personnel. Le morceau parle d’une personne qui est trop dans sa tête pour faire partie de la fête qui se passe autour. Je ne voulais pas raconter les paroles exactement, je voulais que mon animation accompagne la musique, mais pas qu’elle enlève l’interprétation et les images que pourraient se faire les auditeur.ice.s en écoutant la musique. C’est pour ça que j’ai décidé d’animer quelque chose qui soit un peu contemplatif et planant, qui ne te force pas à rester accroché, mais qui est là, qui participe à l’ambiance du morceau. Et qui en même temps ne soit pas un gif ou juste une boucle de marche, donc il se passe quelque chose, mais pas grand-chose.
L’histoire que j’ai voulu raconter c’est donc ça : un p’tit boug solitaire qui a trop de choses dans sa tête et qui essaye d’en sortir. Donc il quitte sa maison et il marche jusqu’à ce que son horizon ce soit le point de vue du haut d’une montagne. Je pense que chacun.e peut interpréter comme iel veut sa quête intérieure, j’ai pas envie de forcer une interprétation, si ça parle à des gens c’est chouette, sinon pas grave, mes intentions là-dedans c’est que ce p’tit gars respire un peu parce que c’est envahissant de rester dans sa tête et ça peut empêcher de bouger, justement. Donc je pense que je voulais l’aider et montrer qu’il peut y avoir une respiration et de la tranquillité, même quand on a la tête si pleine de pensées qu’on titube en marchant. J’aime pas les histoires qui finissent mal, de toute façon.