DA de festival : Nîmes s’illustre #3 par Pierre Jeanneau

Le festival Nîmes s’illustre est de retour dans le chef-lieu du Gard du 8 au 25 juin, et pour la troisième année consécutive, c’est l’impeccable Pierre Jeanneau qui signe son identité visuelle. On a papoté avec lui avant le top départ.

Ce printemps, la charmante bourgade de Nîmes a vu ses murs en pierre recouverts d’affiches aussi énigmatiques qu’agréables à l’œil. Les auteurs de cette opération gagnante ? Le festival Nîmes s’illustre (dont le nom parle pour lui-même) et Pierre Jeanneau, graphiste et directeur artistique émérite, spécialisé dans la confection d’affiches pour le milieu culturel.

C’est plus précisément autour de la thématique « im.mobilité.s » que le festival gardois s’est focalisé pour cette troisième édition. Faisant écho aux nombreux changements d’une société qui peut aller à toute berzingue comme prôner la lenteur, Nîmes s’illustre amènera à voir du 8 au 25 juin des créations artistiques et culturelles en mouvement, dans toute la ville.

Au programme, entre autres : l’exposition Toute direction du prolifique Ugo Bienvenu, l’exposition Dérive de Pierre Arsène Maurice et Anaïs Coulon, Camping Sauvage de Julie Legrand mais aussi, notre exposition France Music Tour qui fera le déplacement jusqu’à Nîmes et plus précisément jusqu’à Paloma pour l’occasion. Nîmes s’illustre, ce sera également des visites spéciales, des résidences, des ateliers, des rencontres et tout le tintouin pour passer un mois de juin des plus agréables.

En attendant les célébrations, on a parlé un peu identité visuelle avec le graphiste qui détient les clefs de la maison depuis le jour 1 : Pierre Jeanneau.

Ce n’est pas une affiche mais un triptyque d’affiches que tu as réalisé cette année pour Nîmes S’illustre. Quel était le souhait du festival et quel a été ton degré de liberté quant à la direction artistique ? 

Cette année, la thématique du festival est « im.mobilité.s ». Comme les 2 années précédentes, mon agent, Victoria d’Atelier22 Paris, aussi fondatrice du festival, m’a accompagné sur la conception de l’identité visuelle, pour laquelle Margot et Sarah m’ont accordé une grande liberté. Pour cette édition, j’ai souhaité retranscrire cette idée d’opposition mobilité / immobilité en faisant cohabiter des tracés vectoriels nets et arrêtés à des tracés plus sensibles et organiques qui traduisent cette idée de mouvement et de geste. Ce langage graphique permet notamment de bien couvrir les différentes contraintes de supports du festival.

L’Atelier Soleil Soleil est également impliqué. Peux-tu nous expliquer leur rôle ici ? 

Paul et Alain m’ont aidé à déployer l’identité, en m’épaulant sur les différentes adaptations des visuels dans la ville, mais aussi sur les différents supports.Ils ont aussi réalisé la brochure du festival. 

Quelles sont les techniques et outils que tu as utilisé pour réaliser ces affiches ?

J’ai réalisé des tracés à la peinture en utilisant des brosses sèches pour retranscrire le plus fidèlement possible la matière et sentir le geste. Les tracés en couleur qui viennent compléter les illustrations sont réalisés sur Illustrator.

Peux-tu nous parler de tes recherches typographiques pour cette série ?

Nous avons souhaité conserver le même jeu typo afin de ne pas rompre le lien avec les 2 éditions précédentes. Le titre est composé en 2 typos, la « pareto » de chez Dinamo et la « crack » de chez Out of the Dark. J’ai trouvé qu’on pouvait voir dans le dessin de la Pareto un clin d’œil aux constructions romaines nîmoises.

WIP

Tu collabores avec Nîmes s’illustre depuis la création du festival. Est-ce un challenge de devoir se réinventer chaque année tout en gardant une cohérence ?

Oui ! Principalement cette année où la thématique englobe des sujets très larges et plus sociétaux.J’ai souhaité éviter de faire une illustration trop narrative, le risque serait potentiellement d’occulter le travail des artistes exposés…Les 3 saisons ont en commun le détournement d’éléments du patrimoine architectural et visuel de Nîmes, remaniés et détournés afin d’ancrer le festival dans notre époque.

Quels sont tes coups de coeur dans la programmation de cette année ?

Je suis curieux de découvrir les travaux originaux d’Ugo Bienvenu. L’expo À fond la caisse a l’air top. Sinon je vais me laisser porter.

Sur quels projets travailles-tu en ce moment ? 

Les théâtres avec lesquels je collabore m’occupent bien, notamment le théâtre du 11• pour lequel je fais évoluer l’identité pour chaque saison du festival d’Avignon. C’est aussi une période où je dois réaliser les affiches de la saison prochaine pour le Théâtre de Belleville et pour le Théâtre de la Porte St-Martin. En parallèle et dans un tout autre esprit, j’entame une collaboration avec Hermès pour réaliser des carrés.

NÎMES S’ILLUSTRE // PIERRE JEANNEAU

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