Bibliothèque : Sélection du 29 mai 2021

On a choisi pour vous 5 livres qu’on a lu et aimé ces deux dernières semaines, dans tous les styles, dans tous les formats. Cette fois-ci, les derniers efforts de Léo Quievreux, Jérémie Fischer, Gay Wegerif, Maria Ramos et Max Baitinger.

 

 

Une nouvelle sélection pour gagner la possibilité de dépenser encore un peu plus son argent : voilà ce que nous vous proposons chez Kiblind en ce jour du 29 mai. Le panel est large, cette fois, avec deux livres jeunesses, des histoires d’intrus et de programmes maléfiques, mais aussi un OVNI au croisement de la photo, de la danse et de l’illustration. Et z’est parti.

Spécimens de Léo Quievreux

En 2015, Léo Quievreux se lançait dans une aventure au long cours, sous le nom de code Immersion. Au prétexte d’une lutte d’agents secrets autour d’un programme visant à fouiller les souvenirs, Léo Quievreux étalait tout son art de brouiller les pistes, de créer des espaces perdus, d’instaurer des temps hors du temps et de rendre le lecteur à peu près fou. Dans Spécimens, où des agents vont fouiller les décombres de ce programme, on retrouve les mêmes ingrédients, les mêmes sols tremblants, les mêmes incertitudes quant à la réalité de ce qu’on lit. Le tout est servit par un dessin sublime, qui, par sa sobriété, perd encore un peu plus celui qui s’y plonge.

Spécimens de Léo Quievreux, Éditions Matière, 84 pages, 19€

Röhner de Max Baitinger

Une ancienne connaissance, de type relou, vient s’installer chez P., un trentenaire paisible qui ne jure que par le calme et l’ordre. On dirait une comédie française ratée et c’est pourtant une BD allemande réussie. Merci à L’Employé du Moi d’avoir bien voulu sortir en France le travail de Max Baitinger qui fait des choses à la fois superbes et d’une grande intelligence, mais qui se borne à ne manier que le germain. Merci, car nous retrouvons ici tout ce qui la qualité du travail de Max Baitinger, à savoir un dessin très graphique à l’élégance hors-norme qui peut se muer, l’espace d’un coup de sang, en une folie furieuse. Le terrain du quotidien plan-plan qui dérape, que parcourt Röhner, est un playground parfait pour voir le talent de l’artiste à l’œuvre.

Röhner de Max Baintinger, L’Employé du Moi, 216 pages, 16€

Merveilleux de Gay Wegerif

Jamais livre n’a sans doute si bien porté son nom. Gay Wegerif, en quelques coups de gros pinceaux, parvient à toucher à la mignonnité absolue, au charme fatal. Dans ce petit livre pour les tous petits, vous ne verrez que des formes archi-simples, réalisées à la peinture et figurants des animaux qui sont très heureux d’être ce qu’ils sont : des personnes super, des individus plein de bonheur, des merveilles de la nature.

Merveilleux de Gay Wegerif, Éditions MéMo, 32 pages, 13€

Le Royaume sans roi de Maria Ramos

On continue à longer les rives du dessin naïf avec l’une des reines du genre : Maria Ramos. Et, très étonnamment, il semblerait que Biscoto sorte ici le premier livre de la reine en français. On ne s’en plaindra pas en tout cas, tant nous prenons du plaisir à lire Maria Ramos nous parler de système politique, d’auto-gestion et de communauté de vie alternative. Enfin, pas tout à fait dans ces termes. Non, il est question plutôt d’un groupe de gnomes qui, à la suite de la mort de son roi, tente de lui trouver un successeur. En vain, évidemment. Le tout enrobé par la douceur et la drôlerie des dessins de Maria Ramos, ça vous donne une de ces envies d’anarchie.

Le Royaume sans roi de Maria Ramos, Éditions Biscoto, 40 pages, 14€

Farandole de Jérémie Fischer

Quelques semaines à peine après la sortie du superbe Recueils #2 chez Magnani, voilà qu’on recroise un nouveau livre de Jérémie Fischer. A-t-on la berlue ? Non, impossible : nous n’utilisons plus ce mot depuis 1976. Alors, c’est donc vrai, voici l’illustrateur/colleur/poète de retour sur les étals. Et c’est pour le mieux, car Farandole est un projet admirable, réalisé en lien avec le Théâtre Gérard-Philippe de Saint-Denis, pour accompagner une création de Maguy Marin. On y suit un individu qui nous parle du pays de son enfance, à quel point on y est attaché, par tous ses aspects. Jérémie Fischer semble se trouver en cette fable poétique comme dans son jardin : il y multiplie les techniques, ensauvage quelque peu ses images et nous emporte dans un grand tourbillon graphique, sublime et tortueux.

Farandole de Jérémie Fischer, Éditions Pan, 36 pages, 15€

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