Tomaga – Futura Grotesk

Dieu soit loué, il a inventé l’ennui. Car, à la lecture des textes concernants le duo londonien Tomaga, il semblerait que ce soit cet ennui sacré qui les aurait poussé à prendre des chemins de traverses. On applaudit donc à tout rompre cette lassitude qui permit à Valentina Magaletti et Tom Relleen de créer, dans un bâillement, Tomaga. Leur premier album, Futura Grotesk est à paraître le 12.11 chez ces Géo Trouvetout d’Hands In The Dark.

Ça fait un moment que, pour Tom Relleen et Valentina Magaletti, l’oisiveté porte ses fruits. La batteuse et le bassiste ont en effet traîné leurs guêtres dans de bien singuliers endroits avant d’en arriver à Tomaga. Elle, nous avions pu l’apprécier chez Raime ou encore chez The Oscillations ; lui, chez The Oscillations itou. Puis, portés par la qualité de leur travail commun pour From Tomorrow, les voilà qui partent mains dans la main arpenter d’autres territoires sonores sous le nom de Tomaga. Pour une première cassette, d’abord, Sleepy Jazz for Tired Cats, et ensuite pour ce Futura Grotesk qui dès la première écoute nous laissa pantois.

Car, est-il besoin de de le dire, ces deux-là ont le pied marin quand il s’agit de voguer sur les flots violents des musiques incongrues. Entre l’electronica lo-fi, les rythmes vaudous, l’ambient, le drone ou le rock psychédélique, les deux Londoniens souquent ferme et trouvent des passages encore peu balisés. Sans doute est-ce comme ça que Valentina Magaletti et Tom Relleen parviennent à se rester éveillés. En provoquant le danger, en se posant au bord du précipice, les deux musiciens maintiennent leur taux d’adrénalines – et le nôtre – bien au-dessus de la moyenne. Et cela, sans jamais nous embourber dans le verbiage musical pompeux ou l’inutile saccage bruitiste. C’est évidemment ce goût du risque qui nous plait chez eux. On s’encanaille, on se fait peur, toujours attentif au moindre synthétiseur, à la moindre percussion, les sens en alerte maximale. Car, enfin, qui n’a jamais rêvé d’aventures et de voyages ? Dans cet album, qui ne contient pourtant que sept titres brefs, les paysages rencontrés sont innombrables et le péril, toujours au coin de la prochaine mesure.

Voilà ce qui maintient l’attrait pour l’auditeur. La carte tracée par des titres aussi différents que « Futura Grotesk », « Long Term Green », « Days Like They Were Before » ou « Malintesi » fourmille de ridules – canaux ou ruelles – dont il nous faudra sans doute bien des mois pour en connaitre les détails. Notre Maglite au bec, nous y plongeons avec délice.

Tomaga, Futura Grotesk, sortie le 12.11 chez Hands In the Dark. Tomaga sera en 1e partie de Silver Apples (!) le 18.11 au Point Éphémère à Paris.

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