[Playlist Release] Dharma Bum

Suivant les traces des champions de la discipline Pond et Unknown Mortal Orchestra en matière de pop psyché, les cinq chic types de Dharma Bum s’apprête à conquérir l’univers (ou sinon, la France) avec leur nouvel EP, « Deux ». La preuve mardi 17 décembre lors de leur release party au Supersonic et ici, avec une playlist commentée juste pour nous.

Pour certains, faire de la musique consiste à gratouiller ou caresser joyeusement un instrument. Pour d’autres, cette activité a un sens un peu plus profond. Elle consiste à explorer tous les possibles des sonorités, à faire s’acoquiner les styles et les strates d’instruments pour voir si quelque chose d’intéressant peut en ressortir. Parfois, cette cacophonie se transforme en quelque chose de complètement cohérent et aussi, de totalement beau. Comme chez Dharma Bum, tiens. Débarqués bille en tête dans la grande famille de la musique psyché, les rouennais déversent des mélodies rock quelque peu vénères qui, se frottant à lignes de basse entêtantes, à des expérimentations lo-fi et parfois même à des bongos, donnent vie à une pop psychédélique à souhait.

Avec son deuxième EP intelligemment appelé « Deux » et sorti sur le chic label Montagne Sacrée, Dharma Bum vient confirmer sa capacité à nous envoyer tout droit vers un univers parallèle, là où la jouissance auditive est reine.

On voulait en savoir un peu plus sur les influences de ces 5 musiciens s’apprêtant à défendre leur EP au Supersonic le 17 décembre, ils nous ont donc gentiment envoyé une playlist collégiale commentée par leurs soins. Et le moins que l’on puisse dire est que ça fait du bien par là où ça passe.

༄ Zombie zombie – Rocket #9

Paul : Ce morceau reprend un air du jazzman Sun Ra mais dans un style totalement lunaire, propre à eux. Ils mélangent ligne de basse au synthé soutenue par un kick de TR808, en rajoutant de vraies batteries et des voix qui ressemblent un peu à des voix d’aliens mais toujours au service de la mélodie de base. Dans Dharma Bum, on aime bien faire des mélanges comme ça, que ça parte de démos pas terminées ou bien de plusieurs morceaux mis bout à bout. On finit souvent par avoir une structure très pop mais avec pleins d’éléments qui viennent te titiller l’oreille, que ce soit au niveau des effets ou de l’arrangement des instruments.

༄ Ariel Pink – Stray Here with You

Marc : J’aime bien l’idée du refrain, répéter 14 fois la même phrase dans un autotune. Il a enregistré ce morceau pendant sa période de sur-productivité il y a 20 ans et était assez limité en terme de matériel : basse, boîte à rythmes et quelques synths.
J’aime bien l’idée qu’il y ait un facteur qui te fait jouer, voire explorer des choses par hasard. Je trouve qu’il y a un peu de ça dans Dharma Bum, on répète à cinq dans un sous-sol et lorsque l’un de nous amène un premier élément de morceau, on ajoute tout plein de bribes spontanées et de parties jouées avec des outils inhabituels. D’où la présence de synthés numériques « trance » ou de riffs de guitares minimalistes.

༄ The Mauskovic Dance Band – Down in the Basement

Grégy : C’est la teuf avec beaucoup de retenue et de maîtrise. Dans Mauskovic en règle général, tu retrouves toujours ces grooves entêtants, les mélodies minimalistes, les synthés complètements givrés. C’est le feu sacré, la transe complète. Tu navigues entre la cumbia et le psychédélique 60’s. C’est excellemment exécuté et parfaitement arrangé. J’ai choisis ce morceau mais j’aurais pu prendre l’ensemble de leur discographie. Tu voyages dans un espèce de navire spatial rétro-futuriste. Je les imagine bien copiner avec les mecs de Gong à l’époque de « Flying Teapot », ils auraient probablement embarqué dans le même vaisseau, et j’aurais bien aimé le conduire. Je nous reconnais un peu dans la démarche d’écriture des morceaux. Dans une autre mesure, on réfléchit beaucoup à la rythmique avant d’y superposer des strates d’instruments divers. Ce mélange entre percussions latines, synthés 80’s et mélodies pop, ça me parle beaucoup.

༄ King Gizzard and the Lizard Wizard – Cellophane

Matthieu : Attention ! Après avoir écouté ça, il te sera impossible d’envelopper ton petit sandwich maison sans succomber à entonner ce titre ! C’est le pur bonheur, un « morceau autoroute », du grand King Gizzard. Finalement, c’est un peu ça les début de Dharma dans cette formule. C’est l’envie de faire des morceaux déjantés et lo-fi. Ce qu’on retrouve plus sur notre premier EP. Retour aux sources.

༄ Pond – Midnight Mass

Grégy : Une de nos premières histoires d’amour. Dans l’ombre de Tame Impala dont on connaissait déjà les tenants et les aboutissants, on a découvert Pond. À ce moment là, c’est un peu un OVNI. Ils sont passés au Point Éphémère en 2014. On était au lycée à Rouen à cette époque et on s’était déplacés en gang sur Paris pour les voir. C’est sans doute un des plus beaux souvenirs de ma vie. On est retournés plusieurs fois les voir depuis, et l’émotion reste intacte. J’ai choisi ce morceau car c’est celui qui clôturait le set et qui m’avait complètement chamboulé. Cette fin, ce cri abyssal, qui se noie dans le noise des synthés…

 

RELEASE PARTY – 17/12 – SUPERSONIC, PARIS

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