Le Hasard Ludique remet le couvert pour la septième édition de son Marché de l’illustration impertinente. Les 5 et 6 octobre prochains, la grande messe coquine lie ses thématiques de prédilection – l’amour, la tendresse et la sexualité – au téléphone. De quoi nous faire vibrer.
L’été indien arrive à grand pas au Hasard Ludique où la prochaine édition du Marché de L’illustration impertinente compte bien élever le débat autant que le thermostat. Initiation, prévention, éducation et représentation, voilà les maîtres mots du week-end dont le programme réunira trente illustrateur·ices, et un flopée d’ateliers. Dirty talk, sexting, photographie et dessins érotiques, concert, et bien d’autres exquises surprises vous attendent pour aligner le corps et le coeur.
Pour illustrer ce propos, c’est Gabriel Mafféïs qui a sorti ses crayons afin de réaliser l’affiche toute en douceur de ce septième Marché et évidemment, on n’a pas résisté à l’envie de lui poser quelques questions.
Tu signes l’affiche de la septième édition du Marché de l’illustration impertinente, peux-tu nous la présenter ?
Hello ! L’affiche que j’ai créée pour cette nouvelle édition du Marché de l’illustration impertinente est une ode à la liberté des corps, à la communauté et à la sensualité. J’ai souhaité représenter une scène idyllique, dans laquelle les personnages sont reliés entre eux et avec la nature, dans une atmosphère onirique et enveloppante.
Quelles ont été les étapes créatives et techniques pour réaliser cette affiche ?
J’ai commencé par chercher des références de silhouettes et d’environnements qui correspondaient à l’idée que j’avais en tête. À partir de là, j’ai composé l’image en jouant sur plusieurs plans. Ils représentent des personnages impliqués dans des scénettes qui leurs sont propres, tout en essayant de créer un ensemble harmonieux. Afin d’enrichir l’image, j’y ai ajouté des cases encadrant la scène principale qui viennent ajouter une touche d’érotisme plus explicite et font échos aux différents ateliers qui auront lieu pendant le Marché. Pour la colorisation, j’ai choisi de m’arrêter sur une palette douce et chaleureuse à l’instar du sujet de l’image.
L’érotisme peut se traduire de multiples façons, comment l’illustration peut réinventer ce sujet ?
En déconstruisant les codes habituels de représentation et en montrant des corps et des identités variées, je pense que l’illustration à la capacité de proposer une vision nouvelle, plus ouverte et nuancée de l’érotisme. Il me semble que c’est un sujet vaste que chacun perçoit et retranscrit selon son propre prisme. Dans mon travail par exemple, j’essaie de signifier davantage l’érotisme comme un échange d’émotions, plutôt qu’un acte physique.
Plus généralement, les corps et les relations sont au centre de ton travail, représenter la nudité en 2024 c’est encore un sujet difficile ?
Il me semble que c’est un sujet qui donne toujours matière à réflexion. Il a déjà été tellement abordé et ce depuis des siècles d’histoire de l’art, que ce soit en peinture, en dessin, en sculpture, en photographie… Je trouve intéressant aujourd’hui de réfléchir à de nouvelles façons de l’explorer. La nudité dans mes images est avant tout une manière de montrer la vulnérabilité et l’entièreté des individus, de normaliser la nudité comme une expression naturelle du corps humain.
Cette année, le Marché s’attaque au vaste sujet de l’amour via les écrans. Pour toi le téléphone et tout ce qu’il inclut, c’est plutôt une aide ou un danger pour les sentiments ?
Il est clair que les téléphones ont changé nos façons de communiquer et d’aimer. D’un côté, ils permettent de faire des rencontres, de rester liés, de nourrir et de maintenir des relations qui seraient difficiles autrement. D’un autre côté, ils peuvent isoler et créer des malentendus, remplacer l’intimité réelle par une fausse proximité. Pour moi, c’est une question d’équilibre. Les téléphones sont de supers outils pour les relations, mais ils ne doivent pas remplacer les moments en face à face.
Tu fais également partie des artistes invités lors du Marché, quelle animation ne voudrais-tu surtout pas manquer ?
J’espère ne pas avoir à faire de choix et pouvoir assister aux trois ateliers proposés, qui m’intriguent et m’attirent tous autant !