Partenariat : Expo Voir la mer au Maif Social Club

Pour sa nouvelle exposition « Voir la mer », le Maif Social Club a mis le cap sur les eaux profondes. Du 11 octobre au 25 juillet 2026, rendez-vous dans le 3e arrondissement de Paris pour explorer la mer, un lieu aussi fascinant que mystérieux, et faire connaissance avec une illustratrice qui trouve dans celle-ci la matière première qui lui permet de créer.

La capitale française a bien des choses à nous offrir, mais la mer n’en fait malheureusement pas partie. Pour remédier à ce problème, le MAIF Social Club la fait venir à Paris pendant 10 mois grâce à l’exposition « Voir la mer », qui invitera les visiteur·euses à explorer les fonds marins et tous leurs secrets.

Afin de sensibiliser sur la fragilité de cet écosystème, et ce dès l’enfance, le MAIF Social Club collabore avec Élodie Bouédec pour illustrer le livret jeunesse de l’exposition. Si elle aime travailler avec l’éphémère, l’empreinte que nous laisse son travail est tout l’inverse. Loin de vouloir romancer ce milieu encore si méconnu de l’humain, elle nous emporte aujourd’hui dans son univers aux créatures imaginaires grâce aux illustrations créées pour le livret-jeux de l’exposition. On en a profité pour lui poser quelques questions, notamment sur sa pratique artistique si particulière.

Couverture du livret-jeux de l’exposition Voir la mer

Bonjour Élodie, peux-tu te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas ?

Je viens du cinéma d’animation. Il m’en est resté le médium que j’utilise pour dessiner qui est le sable. Je travaille aujourd’hui pour la presse, l’édition, le luxe… Il m’arrive également de dessiner au plateau en live au théâtre.

Le parallèle entre la thématique de l’exposition et ton travail semble assez évident sachant que ta matière première pour créer vient elle même de la mer. Peux-tu nous raconter ce qui a déclenché en toi l’envie de travailler avec du sable ?

C’est justement parce que je travaille avec du sable que l’équipe de la Maif a pensé à moi pour ce projet. Ce matériau me vient du cinéma d’animation puisqu’étant malléable, il permet à l’image de se transformer à l’envie. J’ai conservé ce médium parce que j’aime son aspect éphémère et la trace que l’outil laisse dans la matière. Un autre élément important inhérent à cette technique est la lumière, je travaille en effet sur table lumineuse, de sorte que les nuances soient obtenues selon la densité de sable et la lumière qui le traverse.

Qu’est-ce que cette technique si particulière te permet qu’une autre ne te permettrait pas ?

Cette technique me permet de travailler sans contours, elle offre une certaine douceur et une lumière qui correspond à mon univers souvent tourné vers le fantastique. Et surtout, elle me permet de mettre mes images en mouvement, ce que je suis de plus en plus amenée à faire pour des commandes.

Quatrième de couverture du livret-jeux de l’exposition Voir la mer

Dans tes illustrations pour le livret jeux de l’exposition Voir la mer, des créatures et personnages légendaires du folklore marin se rencontrent. Quelle est la figure qui te fascine le plus et pourquoi ?

Sans doute Glaucus, qui me touche plus qu’il ne me fascine. C’est un dieu mi homme mi poisson, qui a d’abord été mortel, c’était un pêcheur. Il va tomber amoureux de Scylla. J’aime leur histoire car malgré leurs différences, une nymphe et un homme-poisson, ils vont s’aimer. Hélas, cette histoire se terminera mal puisque Circé fidèle à sa jalousie légendaire, transformera Scylla en rocher.

Illustration extraite du livret-jeux de l’exposition Voir la mer

Comment as-tu pensé le livret jeux pour que les différentes thématiques de l’exposition soient appréhendées par les enfants ?

L’équipe de la Maif souhaitait mettre en avant les différents paysages marins et l’envie de représenter l’estran (ndlr. partie du littoral périodiquement recouverte par la marée) vient d’eux. Cette envie m’a plu, car j’aime particulièrement les paysages à marées basses, parce que le ciel s’y reflète par flaques et qu’il y a une sensation d’étrangeté dans ces paysages en transformation ou la mer s’est retirée en découvrant ce que l’on ne voyait pas à marée haute. C’est d’ailleurs assez amusant parce qu’en réalité, la couverture était destinée à l’origine à être la quatrième de couverture et vice versa. La quatrième est sans doute plus attendue, mais on y trouve davantage réunis les thèmes de l’exposition. Quant à l’intérieur du livret, rythmé par les jeux, il s’agit d’une autre approche où il est plus compliqué d’installer un univers. Il faut être plus didactique. L’enjeu est en effet davantage de sensibiliser les enfants aux effets de l’homme sur les océans en essayant de conserver à la fois un aspect ludique et poétique.

Illustration extraite du livret-jeux de l’exposition Voir la mer

Penses-tu que l’illustration a un rôle important à jouer dans la préservation des écosystèmes marins ?

Peut-être. Il est vrai que l’écosystème marin a été jusqu’ici assez peu représenté. Sa découverte étant relativement récente, nous n’avons que très peu d’héritage littéraire à son sujet qui ne soit pas fantasmé. Et La science ayant fait d’énormes découvertes récentes en explorant les profondeurs, c’est tout un monde qui s’ouvre. Il y a sans doute des histoires à écrire qui ne soient pas nées du fantasme ou de la sacralisation d’un monde inadapté à l’homme.

ÉLODIE BOUEDEC
MAIF SOCIAL CLUB

Restez Connecté

Recevez nos dernières actus, nouveaux talents et musique

Fermer la recherche