Les Gens du Mag : Lale Westvind

Il n’y a pas que les films Marvel ou ceux avec James Bond qui peuvent donner des frissons, tant l’action y est présente et les combats rudes. Lale Westvind, l’illustratrice qui se cache derrière une des créations originales de notre magazine « Poils », dépeint de belles et poignantes scènes d’actions qui donneront à quiconque l’envie de partir au front… Ou probablement de fuir. 

Le prénom Lale peut signifier Tulipe ou le fait de chanter une berceuse pour apaiser. La Lale dont il est question aujourd’hui semble plutôt avoir envie de crier. Illustratrice au style unique, les créations de Lale Westvind nous emporte bien des décennies en arrière, période où la BD vibrait et vivait son âge d’or, et où la science-fiction devenait le sujet emblématique des bédéistes. Les plus puristes d’entre vous l’œuvre de Lale peut films d’animations des années 2000 de la chaine TV Adult Swim.

Grandement intéressée par la perception du corps et de ses mouvements, chaque illustrations de Lale donne l’étrange impression de vivre profondément la scène dont il est question. En plus d’être une fervente combattante du 9ème art, la philadelphienne se dévoue aussi à l’animation. Elle réalise le clip animé « The Metal East« , pour le groupe Lightning Bolt, un projet qui fait honneur au style de l’artiste et qui devient primé au Festival International du Film de Leeds en 2015. On s’approche donc aujourd’hui de la fabuleuse Lale qui a accepté de déposer les armes pour répondre à quelques questions.

Illustration originale réalisée pour Kiblind Poils

Peux-tu nous parler de l’illustration que tu as réalisé pour notre magazine  » Poils  » ?

Je pensais aux poils des pommes de terre, aux racines des plantes, puis aux artères et aux veines, aux branches des arbres. Je pensais à nos corps comme à ces sacs de chair molle avec ces excroissances en forme de vrilles, nos antennes, nos cheveux. L’illustration représente davantage le sentiment d’être de la chair avec des poils qui ondulent au gré du vent.

Comment a commencé cette histoire d’amour avec la bande dessinée et l’animation ?

C’est plus un chemin de dévotion monastique et de foi vacillante qu’une histoire d’amour. J’ai toujours aimé les photos, les images, les dessins animés et les bandes dessinées depuis que je suis tout petite.

Tes illustrations sont de pures scènes d’action. Quelles sont les histoires que tu aimes raconter ?

J’aime essayer de raconter des histoires qui nous rappellent à quel point il est étrange d’être en vie, sur cette planète, dans ces machines douces avec ces outils sensoriels et cet esprit informatique.

Fais-tu toujours de l’animation ?

Oui, j’ai un congé académique de l’enseignement cet automne et je vais terminer plusieurs courts métrages d’animation.

Quand on regarde tes bandes dessinées, on a l’impression de revenir des décennies en arrière. Qu’est-ce qui te plais dans ce style rétro, et quelles sont tes inspirations ?

J’apprécie la sécheresse du « réalisme » dépeint aux côtés de l’absurdité narrative de la science-fiction/de la bande dessinée. Je pense que j’ai plusieurs styles de bandes dessinées, mais ils sont peut-être tous fortement teintés par mon amour de l’esthétique de l’âge d’or. Elles semblent être dessinées pour leur fonction.

Peux-tu nous parler de ton nouveau livre « Flesh Movements » ?

Il s’agit plutôt d’un livre d’art. Comme une série imprimée de peintures narratives. Je pense que certaines d’entre elles sont belles, voire intéressantes. J’ai pris du plaisir à le faire et je pense que la forme imprimée est très bien.

Peux-tu nous parler de trois projets qui sont importants pour toi ?

« Grip » a été publié pour la première fois par Perfectly Acceptable Press, à Chicago, États-Unis 2018. À part la série Hot Dog Beach, c’est la bande dessinée la plus longue que j’ai réalisée et sans paroles. Mon intention était d’exprimer la joie de créer et la beauté du monde naturel. Le processus d’impression en 3 couleurs était également nouveau et excitant pour moi.

« Trial One » publié chez Pegacorn Press, à Brooklyn, États-Unis, 2015. Il s’agissait d’une « bande dessinée poétique » de longue forme que j’ai réalisée grâce à une subvention du Conseil des arts de l’État de New York et du département des affaires culturelles de NYC. Les dessins réalisés pour ce projet me sont toujours très chers. Mon approche de l’écriture et du dessin pour ce projet était beaucoup plus intuitive et subconsciente et je la trouve toujours mystérieuse et d’un autre monde.

« Organism Tests » 2009, animation d’images dessinées à la main. C’est le premier court-métrage d’animation que j’ai réalisé à l’école d’art et il me procure toujours une joie immense. Il suit des êtres machines qui procréent en s’écrasant les uns sur les autres. Il a été dessiné de façon maniaque au stylo à bille sur du papier et la bande sonore a été créée dans la précipitation à partir de produits alimentaires dans mon réfrigérateur et de divers échantillons sonores du web superposés et montés ensemble. Tout cela m’a plu et me plaît encore.

LALE WESTVIND // KIBLIND POILS

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