[Les Gens du mag] Junie Briffaz

Pour notre dernier numéro, nous avons demandé à 8 artistes d’illustrer le mot « Mystique », thème du magazine. Parmi eux, Junie Briffaz à qui nous avons posé deux ou trois questions.

Il n’est point d’exactitude qui ne lasse, de style lisse qui n’ennuie. Les escapades graphiques des peintures de Junie Briffaz, elles, soufflent au contraire le vent de l’aventure. Avec un style naïf et des couleurs chatoyantes, la Toulousaine vient parsemer le quotidien d’une légèreté qui cache en réalité quelques ombres. La vie n’est pas figée, de même les œuvres de Junie Briffaz ne sont pas univoques. Chaque peinture est un chœur où se mêlent les discours sur la beauté du monde, son ineptie, ses malheurs et sa bizarrerie. Un travail ambivalent qui creuse le vivant jusqu’à l’amer et qui ne cessera jamais de nous séduire.

 

© Junie Briffaz pour Kiblind
© Junie Briffaz
© Junie Briffaz
© Junie Briffaz
© Junie Briffaz
© Junie Briffaz
© Junie Briffaz
© Junie Briffaz
© Junie Briffaz
© Junie Briffaz
© Junie Briffaz
© Junie Briffaz

 

Kiblind : Comment as-tu découvert l’illustration ?

Junie Briffaz : Je pense que j’ai été réceptive très jeune à l’illustration, j’ai des souvenirs émus de livres illustrés par Quentin Blake ou Pef. En fait, je n’aimais pas lire. S’il n’y avait pas d’images, je ne voyais aucun intérêt aux livres.

 

Kiblind : Quel a été ton parcours scolaire pour arriver jusque là ?

Junie Briffaz : J’ai fait un bac STI arts appliqués en région parisienne (qui est maintenant le bac ST2A) puis 5 ans aux Beaux-arts de Toulouse, en passant par l’académie royale des Beaux-arts de Bruxelles pendant 6 mois pour mon Erasmus.

 

Kiblind : Quelles sont les techniques que tu utilises ?

Junie Briffaz : J’utilise particulièrement la peintures acrylique, ça va faire 6 ans que j’explore cette technique et je ne m’en lasse pas. J’aime aussi dessiner avec d’autres outils : les stylos à encre noire, les feutres à alcool, les crayons de couleur, le dessin numérique mais je reviens toujours à l’acrylique.

 

Kiblind : Comment t’es-tu tourné vers ce style naïf aux couleurs puissantes ?

Junie Briffaz : C’est drôle parce qu’aux Beaux-arts, je travaillais exclusivement en noir et blanc. Quelques mois après ma sortie de l’école, j’ai été à la Halle Saint-Pierre, et j’ai été complètement éblouie par une petite peinture aux couleurs vives et au style naïf. Ça m’a donné envie de tester la peinture, et comme je n’en avais jamais vraiment fait, ça donnait un côté un peu approximatif à ce que je dessinais, qui m’a bien plu.

 

Kiblind : Peux-tu nous parler de la scène toulousaine ?

Junie Briffaz : Vaste question ! Je vais essayer de résumer, mais pour moi la scène toulousaine est multiple. Il y a une scène tournée vers le dessin et l’art contemporain, visibles grâce à des lieux comme Lieu-Commun, IPN … Qui se recoupe aussi avec celle de l’édition indépendante, que j’ai rencontré par la biais de feu l’association Indélébile, qui avait pour objectif de fédérer les dessinateurs toulousains et d’organiser le festival de micro-édition du même nom.

Actuellement, il y a de nombreux évènements organisés pour rendre visible la production toulousaine et nationale sur Toulouse : le festival Figuré du collectif Pépite entre dessin et graphisme, Le festival Bandit plutôt tourné vers la narration dessinée, le festival Graphéine plus proche de l’art et du dessin contemporain, et enfin le festival de bande dessinée de Colomiers qui propose toujours des expositions ambitieuses et de qualité et surtout qui valorise la bande-dessinée et l’illustration contemporaine…-

 

Kiblind : Quels sont les artistes que tu admires, d’hier comme d’aujourd’hui ?

Junie Briffaz : Très jeune, je me suis passionnée pour la bande-dessinée, j’étais et je suis encore fan de Mœbius, Fred ou encore F’murrr… Aujourd’hui je suis en admiration devant le travail des peintres : Angela Dalinger, Ryan Michael Ford, Alex Paulus ou encore Marc Etherington. Je suis aussi très attentive aux productions issues de l’art brut et de la figuration libre…-

 

Kiblind : Quels sont tes projets ?

Junie Briffaz : J’ai quelques travaux de commande pour ce début d’année : réalisation d’affiches pour un centre culturel à côté de Toulouse et d’illustrations pour la communication du café associatif Toulousain Maison Blanche, pour lequel je travaille depuis 6 ans. Ensuite, j’aimerais vraiment réaliser une bande-dessinée à la peinture, je crois que c’est un bon défi pour 2020, qui est aussi l’année de mes 30 ans !

 

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