Sa chevelure sauvagement lâchée dans le vent, Brigitte Lahaie chevauche un alezan dans une plaine grillée par le soleil. Elle est nue, évidemment, et ses seins qui ont marqué les esprits comme l’histoire de la pornographie française vont et viennent au rythme des enjambées de l’animal. Chaleur, palpitations et eau à la bouche. En 52 secondes de bande-annonce en plan séquence empruntées au film La France Interdite (1984), le Festival du Film de Fesses atteste de son penchant pour la poésie et l’érotisme.
Pour sa troisième édition, qui met à l’honneur les femmes du cinéma pornographique, les organisatrices du FFF Anastasia Rachman et Maud Bambou affirment leur volonté de montrer le sexe, « sans fausse pudeur » et sur grand écran. Honnies, les salles aussi sombres que nos désirs : le Festival du Film de Fesses cherche à intercepter les regards, les mains qui se tordent, les pupilles brûlantes, les joues rouges et les sourires gênés. Ce n’est « ni enfer, ni paradis » prévient la bande-annonce, seulement « des gens qui vont jusqu’au bout, au-delà des limites », celles fixées par la bienséance et la morale normative.
Pendant 5 jours, les courts et longs métrages projetés offriront un panorama contemporain de l’industrie pornographique. L’idole Brigitte Lahaie se dédoublera : on la verra dans et sur l’écran, nous raconter l’âge d’or du cinéma érotique des années 80 et 90, cette époque des films aux titres follement romanesques (La Mouillette, Je suis une belle salope, Rentre c’est bon ou encore Touche pas au zizi). Alors que les prudes aventureux auront quittés la salle depuis longtemps, les 13 courts-métrages en lice pour la Fessée du public et la Fessée du jury seront diffusés. Le FFF prévient, seul pourra être récompensé l’art qui « nous dresse les poils, inonde nos chattes, émeut nos braguettes, plait à notre public et à notre jury ». On aurait tort de s’en priver.
Et même que, pour l’occasion, on s’est fait plaisir, et on a fait une playlist de nos B.O. de films érotiques préférées. Avec du Patrick Juvet, du Michel Magne, du Piero Umiliani, de l’Ennio Morricone, du Francis Lai, etc.
PROGRAMMATION COMPLÈTE
Mercredi 22 juin
A 20h00 : Erotica de Rian Smedley-Aston
Jeudi 23 juin
A 19h30 : Un rendez-vous avec Brigitte Lahaie
A 20h00 : Les Prisonnières de l’île aux rats de Erwin C. Dietrich
Vendredi 24 juin
A 19h30 : Compétition de courts-métrages, programme 1
A 21h30 : The Love Witch de Anna Biller
Samedi 25 juin
A 15h30 : Joy et Joan de Jacques Saurel
A 17h30 : Compétition de courts-métrages, programme 2
A 20h00 : Fucking in love de Justine Pluvinage
Dimanche 26 juin
A 17h00 : Porno e Liberta de Carmine Amoroso
A 19h00 : Exotica, Erotica etc. de Evangelia Kranioti
A 21h30 : La Maison des fantasmes de Burd Transbaree