[Les Gens du mag] Pete Gamlen

Dans notre dernier numéro, nous avons invité le dessinateur anglais Pete Gamlen à nous traduire en dessin le mot intrigant de « Mystique ». On a tenu à creuser un peu par ici.

 

 

La beauté d’un dessin ne provient pas de son réalisme ou même de sa vraisemblance. On laisse ça aux virtuoses. De même, le nombre de traits ne compte pas, à l’heure où l’on doit s’émouvoir. Les dessins de Pete Gamlen ne s’embarrassent pas de tout cela : ils usent de limpidité graphique, d’intelligence de composition, d’un jeu d’échange avec le spectateur. Celui-ci, pensant s’affaler dans le confort voit chaque œuvre venir le titiller là où il ne s’attend pas. Que le trait soit plus lâche ou au contraire qu’ils se contienne dans une géométrie stricte, l’audace ne manque jamais. La force de Pete Gamlen est de proposer avec une ligne très claire, des motifs de fascination démultipliée. La simplicité apparente laisse place à une émotion complexe, enivrante.

 

© Pete Gamlen
© Pete Gamlen
© Pete Gamlen
© Pete Gamlen
© Pete Gamlen
© Pete Gamlen
© Pete Gamlen
© Pete Gamlen
© Pete Gamlen pour Kiblind

 

Kiblind : Comment es-tu devenu illustrateur ?

Pete Gamlen : J’ai toujours eu un très fort intérêt dans le dessin et j’ai toujours su que je voulais faire des études d’art, même si je ne savais pas très bien à quoi ça pouvait ressembler. Après avoir suivi une prépa en art à l’Université de Kingston, j’ai étudié l’illustration à l’Université de Brighton, ce qui a été très formateur pour moi. Les cours étaient très libres, ce qui voulait dire qu’il fallait compter sur sa propre motivation et croire dans ses propres idées, ce qui est un bon entraînement pour la vie de freelance. Après le diplôme, j’ai commencé à démarcher les médias, à leur montrer mes portfolios et j’ai eu la chance d’avoir été choisi pour une illustration pour le New York Times Book Review. À partir de là, j’étais lancé.

 

Kiblind : Quels sont tes outils favoris ?

Pete Gamlen : Je dessine avec pas mal d’outils différents. Avant je travaillais exclusivement avec un marqueur Winsor & Newton, mais aujourd’hui je varie beaucoup mes techniques. Typiquement, je peux aussi bien utiliser un Rotring, que la plume, le pinceau ou les crayons. Ensuite, je colorie au PhotoShop.

 

Kiblind : Quel est le procès de tes créations ?

Pete Gamlen : Que ce soit pour une commande ou projet perso, les mots sont un bon point de départ. Pour une illustration dans un magazine, tu as bien sûr l’article en lui-même, mais dans mon travail perso c’est bien souvent que je commence par écrire un petit texte aussi, comme un petit poème que j’utilise pour démarrer. Que les mots apparaissent ou non dans le rendu final, avoir un référent contre lequel ou autour duquel travailler m’aide beaucoup. Parfois, j’ai beaucoup de mal à rester concentrer sur mon seul dessin, donc avoir quelque chose d’écrit à quoi me raccrocher me permet de me pousser à réaliser mon dessin.

 

Kiblind : Y a-t-il une revue d’illustration que tu pourrais nous recommander ?

Pete Gamlen : Colorama édite une super revue colloborative qui s’appelle Clubhouse, à laquelle j’ai eu la chance de participer. Chaque numéro contient des images uniques de différents artistes, auxquelles d’autres artistes répondent par des bandes dessinées.

 

Kiblind : Quels sont les artistes que tu admires ?

Pete Gamlen : Dans les classiques, parmi ceux que j’adore il y a Ray Johnson, Miro, Marc Chagall et Edward Lear, mais je me sens aussi très inspiré par pas mal d’artistes d’aujourd’hui. Entre autres, je citerais Louis Fratino, Alicia Adamerovich, Jay Daniel Wright, Audrey Helen Weber, Bill Rebholz, Roman Muradov, Liana Finck, Clay Hickson, Liana Jegers et Brian Blomerth.

 

Kiblind : Quels sont tes prochains projets ?

Pete Gamlen : En plus de quelques travaux de commandes, je travaille sur un carnet de dessins pour Txtbooks qui devrait sortir pour la LA Art Book Fair, et un autre pour Tan & Loose Press que j’espère finir un peu plus tard dans l’année.

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