[Portfolio] Clément Vuillier

On fait connaissance avec les illustrateurs du dernier hors-série de Socialter, dont nous avons assuré la direction artistique. Ici, Clément Vuillier qui signe la couverture.

Voilà bien longtemps que Clément Vuillier est sur la liste dorée de nos dessinateurs préférés. Depuis l’album Nous partîmes 500 qui nous assit par terre. Nous étions en 2014, et si nous avons opté pour un siège plus confortable, nous ne pouvons toujours pas prétendre rester debout face à la force graphique des travaux du Parisien. Ancien d’Estienne et des Art Décos de Strasbourg, co-fondateur de la maison 3 fois par jour aux côtés d’Idir Davaine, éditeur de Yann Kebbi et de Baptiste Virot, auteur dernièrement de LAnnée de la comète chez 2024, il reste en effet le dessinateur de l’époustouflance, du jaillissement, de la profusion.

Il sait bien, Clément Vuillier, le pouvoir que son talent peut déployer. Aussi, en tant qu’homme responsable, ne le dilapide-t-il pas dans des démonstrations vaines et vulgaires. Chacun de ses travaux part à la recherche de vérités plurielles, qu’elles soient esthétiques, philosophiques ou techniques. Expérimentateur sur le fond autant que sur la forme, il crée des mondes à sa mesure pour y défier les lois de notre réalité. Il a donc enfilé ici sans peine les gants tricotés par Socialter et Alain Damasio, qui lui commandaient de réveiller nos imaginaires. Il l’a drôlement bien fait.

Hors-série Socialter n°8, Mars 2020
Hors-série Socialter n°8, Mars 2020 (intérieur)
Poster issu de la couverture du Hors-série Socialter n°8, Mars 2020 © Clément Vuillier
Poster issu du Hors-série Socialter n°8, Mars 2020 © Clément Vuillier
Projet en cours,  Encre sur papier / 12,5 x 18 cm / 2020 © Clément Vuillier
Couverture du livre “Les Succulentes”,
paru aux éditions 3 fois par jour ( 2019 ) et imprimé en Riso
Encre sur papier, couleurs numériques / 10 x 13 cm / 2018 © Clément Vuillier
Image extraite du livre “Les Succulentes”, paru aux éditions 3 fois par jour ( 2019 ) et imprimé en Riso – Encre sur papier, couleurs numériques / 10 x 13 cm / 2018 © Clément Vuillier
Image extraite du livre “Les Succulentes”, paru aux éditions 3 fois par jour ( 2019 ) et imprimé en Riso – Encre sur papier, couleurs numériques / 10 x 13 cm / 2018 © Clément Vuillier
Image issue de « L’Année de la comète” parue aux éditions 2024 ( 2019 )
Encre sur papier, couleurs numériques / 29 x 39 cm / 2018© Clément Vuillier
Sérigraphie parue aux éditions 2024 ( 2019 ) © Clément Vuillier
Impression sérigraphique 5 couleurs sur papier Munken/ 60×80 cm / 2019
Illustration de 4 ème de couverture de la revue RELIEFS #4
Encre sur papier, couleurs numériques / 42 x 29 cm / 2016EFG © Clément Vuillier
Illustration de couvertures et de 4 ème de couverture de la revue RELIEFS #4
Encre sur papier, couleurs numériques / 42 x 29 cm / 2016 © Clément Vuillier

Kiblind : comment as-tu travaillé ces illustrations pour ce hors série de Socialter sur les imaginaires ? Peux-tu nous dire quelques mots sur ces illustrations ?

Clément Vuillier
: la couverture a été la plus longue à mettre au point, car il s’agit justement d’une couverture, et que l’enjeux est toujours plus grand pour les commanditaires, c’est ce qui attire, donne le ton, donne envie ou pas d’ouvrir le livre ou la revue. On a donc réfléchi ensemble au propos, et j’ai fais plusieurs propositions avant d’arriver à l’idée de la confrontation entre le feu et l’eau. L’idée était de manifester une puissance proche de la bataille, du combat, sans pour autant tomber dans l’effondrement. Une sorte de destruction positive ! L’illustration avec la comète qui n’apparait que dans le reflet participe un peu de ce mouvement .
Pour les illustrations de la nouvelle d’Alain Damasio, les images sont arrivées beaucoup plus vite, au cours de la première lecture : à l’intérieur du corps, dans une sorte de paysage organique, parasité de manière hyper discrète par des composants mécaniques ou bio-technologiques, mais qui n’apparaissent pas de suite. 


Kiblind : Quelles techniques utilises-tu habituellement ?

Clément Vuillier : Pour ces images, il s’agit de dessins à la plume et à l’encre de chine sur papier, qui sont ensuite colorisés à l’ordinateur. Les originaux n’existent donc qu’en noir et blanc, et la couleur qu’en imprimé, ce qui permet d’avoir deux images différentes avec le même dessin. J’essaye de faire en sorte que l’image marche autant en couleur qu’en noir et blanc, même si les enjeux sont différents. J’ai aussi un tropisme éditorial, j’essaye de réfléchir mes images en fonction de la technique d’impression (offset, riso, sérigraphie…), et de rajouter (quand c’est possible) quelque chose à l’impression, que ce soit par la modification des teintes, le travail des aplats et des superpositions. J’aime bien envoyer une image à l’impression en modifiant des paramètres sans savoir exactement quel sera le résultat mais en essayant de l’anticiper. Même si ça marche pas toujours! Sinon je travaille d’autres types de médiums et de supports, dessin à la règle, feutre, crayon, encre grasse, sculpture sur bois…


Kiblind : Quels sont pour toi les artistes, écrivains, illustrateurs, cinéastes qui ont marqué ton imaginaire plus jeune et aujourd’hui ?

Clément Vuillier : Je vais rester discret sur ceux de mon enfance et adolescence, afin de ne heurter personne ! Sinon en vrac, Katsuhiro Otomo, Werner Herzog, Marlen Haushofer, William Blake, Evangelion, Joe Daly,  Robert Fludd, Nicola Ledoux, Neil Young, Jean Giono, Problemos, Georges Baselitz, La suite Vollart, Catherine Destivelle, Per Kirkeby, Batia Sutter, H.F. Thiéfaine, H.P. Lovecraft, Pierre Bonnard, Markus Lüpertz, Burzum, Les Demoiselles de Rochefort, Gérard Manset, Le Mont Analogue de René Daumal, Frank Herbert et Tiger King ! Plus tous les autres…

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