[Employé Modèle] Matthieu Méron

Toutes les semaines, nous vous livrons les secrets de notre cœur en présentant un de nos artistes qu’on chérit. Cette semaine, il s’agit de l’illustrateur Matthieu Méron, un artiste beau dans son dessin, bien dans sa palette.

Notre artiste de la semaine est donc Matthieu Méron, qui a su nous séduire en faisant du dessin la plus naturelle des occupations humaines. Avec l’air de ne pas y toucher, Matthieu Méron use de sa ligne claire pour servir ses observations subtiles, que celles-ci se portent sur le quotidien ou sur des pays lointains. Et puis vient la couleur qui, dans ses compositions graphiques, vient tout emporter, faire éclater l’humilité du dessin et nous rappeler qu’être sage n’est pas forcément la bonne attitude.

 

© Matthieu Méron
© Matthieu Méron
© Matthieu Méron
© Matthieu Méron
© Matthieu Méron
© Matthieu Méron
© Matthieu Méron
© Matthieu Méron

 

Kiblind : Pourrais-tu nous raconter ton parcours d’illustrateur ?

Matthieu Méron : Comme beaucoup de dessinateurs, j’ai toujours beaucoup aimé dessiner, depuis tout petit. J’adorais les BD franco-belges et j’en inventais, avec des héros très inspirés de l’univers de Tintin, puis de celui de Spirou et de Gotlib. J’ai suivi quelques cours de dessin en parallèle du lycée, puis après le bac je suis allé aux Ateliers de Sèvres, puis à Duperré pour faire un BTS de Communication visuelle, et enfin aux Arts Déco de Strasbourg (l’actuelle HEAR) ou j’ai enfin trouvé la formation rêvée, celle que je voulais. J’y ai fait de l’illustration et j’en ai depuis fait mon métier.

 

Kiblind : Quelle technique utilises-tu ?

Matthieu Méron : Depuis un peu plus d’un an je fais tout à l’ordi, d’abord sur tablette graphique, et maintenant sur Cintiq. Avant je faisais mes dessins au rotring, je les scannais et je faisais ma mise en couleur sur Photoshop. Maintenant je fais tout directement sur l’écran, ce qui me permet de travailler parfois le dessin en masses de couleurs, sans passer par le trait comme je l’ai longtemps fait.J’ai aussi une pratique du dessin sur papier « traditionnelle », que je cultive et que j’adore. C’est souvent du noir et blanc, à l’encre de Chine au stylo pinceau. J’aimerais développer ces dessins en grand format, et me remettre aussi à la couleur traditionnelle, à l’acrylique et à la gouache.

 

Kiblind : Comment se passe une journée type ?

Matthieu Méron : Je travaille dans un grand atelier, La Baie Noire à Nantes. J’y arrive le matin et j’en repars en fin de journée, avec des horaires de boulot assez classiques. J’ai des enfants donc mes horaires sont calés sur les leurs et sur l’école. Ça m’arrive assez souvent de retravailler le soir de chez moi, quand j’ai de grosses charrettes, ou par plaisir. Je n’ai pas vraiment de journée type, ça dépend de l’ordre du jour, mais principalement ça reste du dessin, sur l’écran ou sur papier, en écoutant la radio ou de la musique (mais j’essaie de ne pas trop embêter mes compagnes et compagnons d’atelier).

 

Kiblind : Comment choisis-tu tes couleurs qui sont si particulières à ton travail ?

Matthieu Méron : Mes plus grandes sources d’inspirations sont en fait assez éloignées de la BD ou de l’illustration, elles viennent principalement de la peinture. Je me suis beaucoup inspiré des fauves (de Van Dongen ou de Matisse), des nabis, et d’une manière plus générale de toute la peinture du début du XXème siècle. Ces peintres avaient tellement d’audace ! En lisant des entretiens de Christophe Blain, j’ai aussi redécouvert le travail de couleur des Lucky Luke, qui était complètement fou, très audacieux aussi. Ca m’a inspiré également.

 

Kiblind : Il y a aussi un certain amour de la ligne claire chez toi. D’où te vient-il ?

Matthieu Méron : Ça vient sans doute de mes influences d’enfant, mais c’est assez inconscient. J’ai été assez influencé récemment par Stanislas, qui est évidement de cette école là. J’essaie surtout dans mes dessins de toucher à une sorte de simplicité, d’évidence. Je n’aime pas trop la sophistication, j’aime quand les choses sont exprimées simplement, directement. Il me semble qu’en disant les choses d’une manière simple, on touche à l’universel. J’essaie en toute modestie de faire ça… Et le style ligne claire va aussi dans ce sens là.

 

Kiblind : Quel sont les thèmes qui t’inspirent ?

Matthieu Méron : Évidemment les voyages, l’ailleurs… J’ai longtemps été très amoureux de l’imagerie de l’entre-deux-guerres, l’époque des transatlantiques et des premières liaisons en avion. Mais je suis très sensible aussi aux ambiances du quotidien, aux moments simples : l’ombre d’une plante sur un mur, la fumée du café qui s’élève… J’aime aussi beaucoup les imageries ésotériques chargées de symboles, comme dans les cartes de tarot ou la mythologie.

 

Kiblind : De quels autres illustrateurs admires-tu le travail ?

Matthieu Méron : Elles, ils sont si nombreux… J’aime beaucoup Laurent Corvaisier, Edith Caron, George Greaves, Xoana Herrera, Anne Laval, Violaine Leroy, Fanny Blanc… Et aussi évidemment André Juillard, Hugo Pratt, Loustal, Frédéric Rebena, Charles Berberian… C’est une question difficile, j’en oublie des dizaines, tous si différents !

 

Kiblind : Quels sont tes projets à venir ?

Matthieu Méron : Je fais une expo en ce moment à Nantes, qui s’appelle « Figures ». J’aimerais beaucoup prolonger l’expérience ensuite, et trouver un nouveau lieu pour exposer, créer un univers illustré et, si possible, dessiner in situ. J’ai quelques projets de livres illustrés en tête, j’aimerais trouver le temps de les mener à bien et de les proposer à un éditeur. Et plus simplement continuer à prendre du plaisir et à développer mon univers au quotidien.

 

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