[Artiste de la semaine] Thomas Hayman

Toutes les semaines ou presque, nous réglons notre mire sur un artiste que nous aimons tant. Cette semaine, il s’agit de Thomas Hayman.

Aux couleurs puissantes utilisé par Thomas Hayman répondent des compositions imposantes, exaltant la beauté d’un moment, d’une architecture ou de la nature. Car si il y a quelque chose que l’illustrateur parisien sais bien faire c’est admirer et rendre au centuple ce que ses observations lui ont donné. Ce qu’il se passe entre son cerveau et sa main permet en effet le tour ô combien appréciable qui change un paysage admirable en image grandiose. À coups de géométries rudes et de textures granuleuses, Thomas Hayman remplis ses portfolios d’œuvres à couper le souffle, qui agissent comme le souvenir dans l’esprit : en augmentant la réalité.

 

© Thomas Hayman
© Thomas Hayman
© Thomas Hayman
© Thomas Hayman
© Thomas Hayman
© Thomas Hayman
© Thomas Hayman
© Thomas Hayman
© Thomas Hayman
© Thomas Hayman
© Thomas Hayman
© Thomas Hayman

 

Kiblind : Comment en es-tu venu à l’illustration ?

Thomas Hayman : Je dessine depuis tout petit, mes profs en primaire disaient que j’étais nul toutes matières confondues mais que je dessinais très bien pour mon âge. J’ai commencé par dessiner instinctivement et naïvement des racailles qui fument des joints habillées en survêtement Sergio Tacchini avec des balafres : je dessinais ce que je voyais autour de moi. Vers 12 ans, j’ai commencé à dessiner des voitures de sport avec des ailerons et des bas de caisses, je voulais devenir designer automobile. Et puis on m’as dit qu’il fallait être bon en math, alors j’ai oublié cette idée car mes notes avoisinaient les 3/20. J’ai commencé à m’éduquer à l’histoire de l’art et à apprendre à dessiner de façon rigoureuse quand j’ai commencé mon cursus artistique au lycée. De là, j’ai enchainé des études de graphisme à Paris puis d’illustration à Londres ou j’ai commencé à faire des BD parfois drôles façon Pierre la Police parfois très sérieuses sur les histoires de guerre de mes grands-parents. Après mes études, je me suis intéressé à l’animation et au motion design, j’ai commencé à beaucoup travailler mais le travail n’était pas très intéressant : il consistait principalement à animer de façon grossière des éléments de graphisme corporate hideux pour des grosses boîtes de BTP ou des banques… Entre temps, j’ai continué à dessiner de mon coté, j’ai aussi trouvé quelques travaux de motion design qui impliquaient de l’illustration qui m’ont servi pour démarcher un agent.

 

Kiblind : Tes œuvres sont très chargées et très puissantes graphiquement, à la limite d’affiches de propagande. Comment t’es-tu dirigé vers ce genre de travail ?

Thomas Hayman : J’aime beaucoup les affiches de tourismes des années 50, 60. Les couleurs vives, souvent étonnantes, les formes bien démarquées, les petites erreurs d’impressions, les textures… Je me suis inspiré de tout cette univers pour créer le mien. J’aime aussi jouer avec les symétries, involontairement je pense que le coté propagande viens de là.

 

Kiblind : On sent une fascination pour l’architecture et les paysages. Qu’est-ce qui t’inspires dans ton travail ?

Thomas Hayman : Je ne sais pas trop pourquoi j’ai commencé à dessiner des paysages et de l’architecture, c’est venu naturellement. Je pense que je me suis lassé des figures humaines, des portraits que je faisais étant plus jeune. Je suppose que je cherche à transposer ma mélancolie grâce au paysage et au jeux de couleurs, de formes, de perspective, de profondeur qu’il permet.

 

Kiblind : Raconte-nous le procès de fabrication d’une image.

Thomas Hayman : Je commence par faire des croquis rapides, mal faits, puis je passe sur Illustrator pour créer les formes architecturales et chercher les couleurs que je veux utiliser, ensuite j’importe sur Photoshop et je m’attelle au dessin du paysage. Je regarde des références de végétation et j’essaye de simplifier, de systématiser ou de symboliser les formes tout en gardant un aspect réaliste. Je fais ensuite beaucoup d’aller retour entre Photoshop et After Effects pour travailler les couleurs et les textures.

 

Kiblind : Où travailles-tu ? Ton studio, ta ville influencent-ils ton travail ?

Thomas Hayman : Pas plus que ça, j’essaye de m’inspirer de la ville pour créer mais pour l’instant ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus. Je travaille à Paris et à Montreuil. Je m’inspire plus de mes voyages, de mes souvenirs. J’essaye d’une certaine façon de laisser une distance temporelle qui permet d’altérer ma perception du lieu. Je trouve intéressant de retranscrire un souvenir, cela amène de la mélancolie, de la nostalgie. J’essaye d’une certaine manière de créer quelques chose d’à la fois réalistes dans le traité des formes et en même temps improbable, comme un rêve.

 

Kiblind : Quels sont les artistes, actuels ou non, qui t’ont marqué ?

Thomas Haymn : Félix Vallotton, Tom Killion, Hasui Kawase, Ray Morimura, Logan Maxwell Hagege, les papiers peints Zuber, etc.

 

Kiblind : Sur quels projets travailles-tu ?

Thomas Hayman : Je travaille en ce moment sur un alphabet illustré pour une chaine d’hôtel de luxe et je réalise des illustrations éditoriales pour des magazines. Je vais aussi faire l’affiche pour un film documentaire américain, bientôt. Je continue en parallèle des peintures acryliques pour une série que j’ai commencé il y a quelques mois. Je me suis remis à la composition musicale aussi.

 

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