[Portfolio] María Medem

À l’occasion de la sortie de la collection de posters Kiblind x Socialter, nous mettons en lumière les illustrateurs ayant participé au Hors-série n°8 de Socialter, dont nous avons réalisé la DA. Ici, María Medem.

Depuis que nous nous sommes collés à la roue de María Medem, nous ne la lâchons pas. Une couverture, une exposition, une collection de posters et maintenant ces illustrations pour le hors-série de Socialter. Et tant pis si nous passons pour des adorateurs. Autant avouer la vérité tout de suite : nous le sommes. Elle a réveillé chez nous ce désir de terres inconnues, d’époques impossibles. Rien, dans ses dessins, ne nous rappelle le sinistre quotidien dans laquelle nous traînons notre carcasse. Non que María Medem soit une charmeuse de serpents, inventant des mondes merveilleux où la guerre n’existe pas, pas plus que le stationnement en double-file. La Sévillane créé des espaces où libérer nos émotions.

Avec son graphisme de peu de traits et ses couleurs envoûtantes, María Medem fait dans le minimal monumental. La frappe intervient alors même l’illustratrice en impose le moins possible. Pas de virtuosité étouffante mais une précision aérée. Elle nous laisse respirer, interpréter et combler les vides qu’elle laisse à dessein. Ses images deviennent aussi les nôtres, par ce que nous pouvons mettre dedans d’intime, de profond. María Medem ne dessine pas, elle discute.

Extrait Socialter Hors-série n°8, Mars 2020
Extrait Socialter Hors-série n°8, Mars 2020
Pour Bandcamp © María Medem
Clouds © María Medem
Fruit © María Medem
Affiche © María Medem
Sans titre © María Medem
Pour le New York Times © María Medem
Pour le New York Times © María Medem
Pour le Palais de Tokyo © María Medem
Pour le Palais de Tokyo © María Medem
Cygne © María Medem
Poster Kiblind x Socialter © María Medem
Poster Kiblind x Socialter © María Medem

Kibind : Comment as-tu pensé tes dessins pour ce hors-série sur l’imagination ?

María Medem : Comme toujours, j’ai lu l’article ou le résumé une paire de fois et j’ai commencé à croquer quelques idées. Habituellement, j’en fais 4 ou 5, mais je me concentre vriament sur 3 au maximum et je les envoie au directeur artistique. Là, c’était Jérémie (Martinez, de Kiblind, ndlr) ! Après, avec son aide, je commence à construire le dessin final.

J’ai beaucoup aimé les sujets proposés ici, c’était un beau challenge. J’ai beaucoup aimé l’article sur le temps. J’étais bien contente d’illustrer ce texte parce que c’est clairement quelque chose que j’aurais lu et que j’aurais partager aves mes amis si je l’avais trouvé sur internet.


Kiblind : Est-ce que tu peux nous dire un mot de ces dessins ?

María Medem : Je les ai faites il y a un petit moment mais je me souviens que c’était assez dur de résumer toutes les possibilités qu’offrent le futur et les différentes voies que permet l’imagination en une seule image.

Kiblind : Quelle technique utilises-tu habituellement ?

María Medem : Je dessine à la main, puis j’encre, je scanne et je colore sur l’ordinateur.


Kiblind : Quels sont les artistes, écrivain.e.s, illustrateur.rices.s, metteur.se.s en scène qui t’ont marqué étant jeune ? Quels sont ceux qui t’impressionnent aujourd’hui ?
María Medem : Il y en a tellement et je n’arrive pas à me souvenir de tous. Je pense que l’auteur qui m’a ouvert de nouvelles perspectives sur la façon d’imaginer et d’écrire, c’est Kurt Vonnegut avec Abattoir 5. Le livre appartenait à mon père et se trouvait donc chez moi. Le titre m’a attiré tout de suite et je sais que ça a été un tournant dans la façon dont imagination a pu se développer ensuite.

En dehors de ça, Julio Cortazar a été très très important pour moi. Je me souviens aussi très précisment l’été où j’ai lu Cent ans de solitude, et ensuite j’ai découvert Borges, qui a été un gros choc également.

Plus récemment, Ursula K. LeGuin a été très importante pour moi, même si c’est pas bien facile de trouver ses livres ici en Espagne comme ils sont tous épuisés. Mais j’ai pu lire quelques essais et regarder un documentaire sur elle. Sa façon de voir la vie et la création m’a beaucoup inspirée.

Pour ce qui est des réalisateurs, je pense qu’une des personnes qui a bouleversé mon imagination quand j’étais adolescente, c’est Pedro Almodovar. Je me souviens la première fois que j’ai vu Femmes au bord de la crise de nerfs, avec ma mère. Au-delà de l’histoire, je me souviens avoir été impressionnée par les couleurs du film. Plus récemment, j’ai découvert Yasujirō Ozu et Agnès Varda qui m’ont beaucoup marqué eux aussi. Enfin, un autre artiste qui m’a beaucoup inspiré, c’est Leonora Carrington.

María Medem / Posters Socialter x Kiblind

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