Paul Régimbeau semble vouloir se délester – au moins pour un temps – de son alter ego Mondkopf, avec qui il vécut heureux et eut de nombreux enfants. Une suite sans doute logique à la carrière de chercheur en science musicale qui n’a jamais eu peur d’évoluer et de laisser ses mues sur la route. Le passé est passé et l’avenir de Paul Régimbeau s’appelle Autrenoir, projet partagé avec Grégory Buffier de Saåad. Bien que les adieux soient déchirants, essayons tout de même de faire ça avec dignité et profitons de ces derniers instants avec enhtousiasme. D’autant que l’album est gratos.
On savait que Mondkopf ne respirait pas la santé. Le pauvre, on l’avait laissé en plein enfer, face au maître du lieu. Hadès sentait déjà le crépuscule des dieux. Une ambiance que Paul Régimbeau maîtrise à la perfection, donnant à son dernier album une allure à la fois grandiose et mortuaire. On appelle ça l’Apocalypse ou quelque chose dans le genre.
« Apocalypse, l’épilogue », serait-on tenté de dire à l’écoute de ce The Last Tales. Bien sûr, tout cela n’est pas jouasse, le sang et les larmes ayant nettoyé tout ce que l’humanité pouvait compter de moments de lumière. Mais Mondkopf n’est jamais aussi à l’aise que sur cette terre désolée où il peut façonner les paysages sonores qu’il affectionne : sombres, brutaux, forts en gueule et denses. Les 7 morceaux de ce nouvel album en sont la démonstration, avare sur les coquetteries, généreux sur les longs aplats rugueux et les rythmiques assomantes. Mondkopf nous dit au revoir sans nous mentir, délivrant une dernière fois l’essence de son personnage.