Les œuvres de Joseph Levacher sont des voyages à travers des paysages à la fois reposants, intrigants, naturels et quelque part fantastiques. L’artiste nous a permis une petite excursion à travers ces jolis décors grâce à sa création originale pour le dernier magazine Kiblind À quoi tu joues ? où il a proposé un jeu dont il est friand : « Les devinettes illustrées ». Alors on boucle sa ceinture et on prend place, direction ailleurs.
Joseph Levacher est étudiant à la HEAR de Strasbourg, un établissement qui sonne aussi prestigieux que celui du Ritz dans l’esprit de tout amateur d’illustration. C’est un artiste talentueux, avec des projets plein la tête et qui se passionne pour le dessin, le tatouage, et la création de livres.
Le style de l’étudiant lui est bien propre, il représente très souvent des personnages dénudés prenant place dans une nature calme et paisible, le tout avec un ton assez rêveur voire irréaliste. Sa création originale pour Kiblind À quoi tu joues ? nous a donné du fil à retordre, il fût bien compliqué de trouver la solution à ses mystérieuses devinettes… Bon allez Joseph, on veut des explications.
Salut Joseph, peux-tu nous confesser à quoi tu joues ?
J’ai eu une obsession Scrabble au début de l’année pendant une période d’isolement à cause du Covid, mais ça m’est un peu passé. Il y a pas longtemps, j’ai pas mal joué à nommer, numéroter et placer les départements français sur une carte en ligne, mais ça s’est un peu essoufflé aussi. Je suis curieux de savoir ce que sera ma prochaine lubie…
Peux-tu nous expliquer la réalisation de ton illustration pour notre magazine ?
Les images d’Épinal sont une grosse référence pour moi ! J’adore le trait noir et les couleurs au pochoir. L’idée de revisiter les devinettes illustrées comme celles qui étaient imprimées là-bas m’a bien motivé. Et j’ai passé beaucoup de temps sur Gallica, le site de la BNF, à en regarder et à essayer de trouver les solutions. Elles ne sont pas toujours évidentes à résoudre. D’ailleurs, un ami m’a dit à propos de celles que j’ai dessinées pour Kiblind que c’était une bonne idée d’avoir fait de fausses devinettes en posant des questions sans réponses. Alors qu’elles ont chacune une solution…
Quels sont tes projets pour la rentrée ?
Je dois déjà finir mon premier livre à compte d’éditeur, qui sortira aux éditions Magnani à l’automne 2022. Et puis en septembre, je vais participer au « sPrint » organisé par le festival l’Enfer à Nancy. Je vais y faire de la linogravure pour une édition collective réalisée en une semaine. Ça s’annonce bien. Aussi, ça reste à préciser, mais je vais sans doute aller à Saint-Claude, dans le Jura, pour une co-production avec les Éditions La Fraternelle, où j’avais fait un stage et imprimé un petit livre en 2019. L’équipe est super, et l’atelier d’impression aussi.
Peux-tu nous citer 3/4 projets qui ont une importance particulière pour toi ?
Le « Jeu de Tarot Païen » édité par Matière Grasse est un de mes gros projets des derniers mois. C’était super de travailler avec Mathieu, qui a été très à l’écoute de mes envies et qui avait plein de bonnes idées et me faisait plein de bonnes propositions ! C’est un jeu de Tarot pensé pour jouer plutôt que pour tirer les cartes, mais libre à chacun·e de l’utiliser à sa guise. Il est basé sur le tarot dit « nouveau », mais les figures de rois, de reines, de cavaliers et de valets ont laissé place, comme dans certains jeux de cartes révolutionnaires, à d’autres figures moins belliqueuses et oppressives. Les 80 cartes sont imprimées en gravure-laser sur bois avec des presses typographiques. Pareil pour la boîte, avec un peu de dorure à chaud en plus !
L’homme qui plantait des arbres est une petite édition que j’ai faite pour illustrer le texte de Jean Giono qui est vraiment vraiment très beau. Lisez-le si ce n’est pas déjà fait, c’est pas très long et on peut le trouver gratuitement en ligne en plus, donc pas d’excuses ! J’aime bien ce genre de petit projet, plutôt simple et fait assez rapidement, sans beaucoup d’enjeu. C’est aussi la dernière édition que j’aurai imprimée dans le super atelier de sérigraphie de la HEAR à Strasbourg. Il m’en reste plein d’exemplaires et c’est prix libre d’ailleurs.
Toujours est un projet un peu plus vieux mais il a été très important pour moi. C’était la première fois que j’osais écrire une histoire et l’illustrer pour la diffuser. Je n’ai pas fait beaucoup d’exemplaires mais c’était une bonne expérience d’auto-édition et de diffusion dans des salons de micro-édition. Et puis ça m’a permis de poser les bases de ce que j’essaie de développer dans d’autres projets aujourd’hui.
