Pour notre plus grand plaisir, Éponine Cottey a réalisé un doublé pour Kiblind il y a peu. Souvenez-vous, l’illustratrice aux personnages trop mignons avait déjà fait son apparition dans un des précédents imagiers Kiblind, Les chiens. Juste avant l’été, l’artiste nous a offert une création originale pour Kiblind À quoi tu joues ?, troquant le meilleur ami de l’homme pour des petits koalas.
Éponine Cottey nous vient de la Champagne humide dans la région du Grand-Est, et oui, avant que vous ne posiez la question : ce lieu existe bel et bien. Elle est non seulement diplômée en design et communication visuelle de l’école Estienne de Paris, mais a également obtenu son diplôme option illustration à la fameuse HEAR de Strasbourg, établissement qu’on ne présente plus. L’artiste dessine majoritairement des petits bichons qui de par leur pelage ressemblent à des petits nuages et dont le nom commence par « Bibi ». Ses bichons, elle en a fait sa marque de fabrique. Mieux encore : ils sont devenus les personnages de son fantastique livre illustré, Bienvenue à Bibiville. C’était donc avec l’espoir secret de pouvoir ajouter de mignons petits animaux dans les pages de notre dernier magazine que nous avons contacté l’artiste pour réaliser une création originale.
Nous avons voulu partir à la rencontre de l’artiste qui plaît aux petits comme aux grands à travers quelques questions.
Salut Éponine, peux-tu nous dire à quoi tu joues ?
J’ai passé la semaine avec ma nièce et mon neveu. On a joué aux lego et c’était génial ! on a construit plein de bibi-house tunées.
Peux-tu nous parler de ta création originale pour le dernier Kiblind À quoi tu joues ?
Pour cette image, j’ai voulu créer un nouvel univers qui collerait à la thématique estivale et ferait voyager le lecteur. J’ai imaginé un village club de Koalas, un lieu paradisiaque où l’on peut faire tout et n’importe quoi. On retrouve les 2 aspects que j’aime dans le dessin, la partie « architecture » que je traite à la règle et au rotring, avec plein de trames manuelles, et la partie plus humoristique, dans les bulles qui fourmillent de détails avec des petits koalas quelque peu turbulents. Je me suis beaucoup amusée à imaginer toutes ces scènes !
Dis nous, quels sont tes projets pour la rentrée ?
Je travaille essentiellement sur des projets personnels alors je n’ai pas vraiment de calendrier. Je vais continuer des projets en cours. Je foisonne d’idées et j’ai envie d’expérimenter de nouveaux médiums aussi.
Peux-tu nous présenter 3 projets importants pour toi ?
Le premier projet dont je souhaiterais parler est mon premier livre jeunesse, Bienvenue à Bibiville, paru aux éditions 2024 au printemps dernier. Pour moi, la narration fait partie intégrante de l’image. Il se passe déjà beaucoup de choses dans chaque image : les personnages s’expriment et vivent des moments en dehors de la trame narrative. J’aime mettre une touche d’humour dans mes dessins, des détails qui interpelleront le lecteur quelque soit son âge.
Pour ce projet, j’ai particulièrement travaillé la couleur. C’était important qu’elle soit au premier plan car elle marque la progression de l’histoire. Les marker sont devenus mes outils fétiches. Ça m’évite de faire des mélanges de couleur, je garde la même gamme constituée en amont. Elle est lumineuse et passe bien au scanner. Et le rendu imprimé de ce projet est super.
Cette image (dont le titre fait référence au livre de Tomi Ungerer, Pas de baiser pour maman, et qui était l’un de mes préférés enfant), est issue d’une série qui fut la genèse de Bienvenue à Bibiville. Je dessine des histoires de Bichons depuis une dizaine d’années. Ils ont pas mal évolué, mais j’aime toujours autant leur aspect « petit nuage » et leur regard perçant, ils sont très expressifs. Pour cette série, dont une des images a été publiée dans l’imagier des chiens de Kiblind, j’ai expérimenté une technique de papier découpé numérique, à partir de papiers de couleur scannés, découpés au lasso. J’aime particulièrement l’aspect brut et simple de ces images.
Cette image fait partie d’une série de dessins architecturaux qui n’ont pas encore trouvé leur place dans un projet de plus grande ampleur. Mais j’aime particulièrement en dessiner. Ça a un côté dessin automatique, même si tout est dessiné à la règle. Je n’ai pas besoin de réfléchir à ce que je fait, ce qui me permet de penser à de nouvelles histoires pendant leur réalisation. Les expositions d’art brut japonais à la Halle Saint-Pierre m’ont beaucoup influencée. J’aimerais dessiner de grands paysages urbains, aussi minuscules que possible.
Et pour finir, c’est un projet personnel en cours de réalisation. J’ai commencé des strips que j’ai posté sur les réseaux sociaux pendant les confinements. C’est un dessin beaucoup plus libre, je commence par la couleur au marker sur un papier très fin, puis je précise la forme avec un rotring au dos. J’aime ce trait plus lâché, et je souhaiterais le développer pour de futurs projets de livres. Pour l’instant, j’aimerais rendre l’exercice plus régulier, et ne pas attendre un prochain confinement pour m’y remettre !