[Les Gens du mag] Clémence Sauvage

Pour notre numéro 72, nous avons demandé à huit dessinateurs de créer une œuvre sur le thème « Météo ». Une demande à laquelle a répondu la fantastique Clémence Sauvage, dont nous déroulons ci-dessous un portfolio et une mini-interview.

Il se dégage du travail de Clémence Sauvage une déconcertante impression de facilité. Tout y est d’une acuité imparable tout en se parant de la plus insolente nonchalance. L’artiste parisienne privilégie le trait simple et les couleurs tranchées, l’effet y est immédiat et la lecture simplifié. Mais l’œuvre de Clémence Sauvage est une œuvre d’évidence dans un monde absurde. Elle y fait ce que bon lui semble, comme bon lui semble, laissant les règles pour la vie des autres. Les formats, la poésie, l’humour, la narration font gentiment des nœuds et les défont tout aussi bien. Il semble qu’entre le cerveau est la main, le chemin est une descente dévalée tout schuss. Le dessin jaillit, clair, limpide, impensable. L’œil du regardeur, en bas des pistes, ne peut que constater les résultats d’une imagination débordante liée à ce qu’on appelle le talent : le feu. L’air de rien.

 

© Clémence Sauvage
© Clémence Sauvage
© Clémence Sauvage
© Clémence Sauvage
© Clémence Sauvage
© Clémence Sauvage
© Clémence Sauvage
© Clémence Sauvage
© Clémence Sauvage
© Clémence Sauvage
© Clémence Sauvage
© Clémence Sauvage
© Clémence Sauvage
© Clémence Sauvage pour Kiblind

 

Kiblind : Qu’est-ce qui t’a fait choisir l’illustration ?

Clémence Sauvage : Petite bien sûr, comme la majorité des enfants, je dessinais des maisons et des bonhommes et je crois tout simplement ne jamais avoir dépassé ce stade… Vers 10 ans j’ai commencé à mettre en place des bandes dessinées au scénario ambitieux ; un hamster super-héros ou encore un humain victime de discrimination chez les extraterrestres. Je me suis convaincue, toute seule, que j’allais un jour faire un carton avec ce genre de thématiques. A l’heure des choix le mien fût vite fait, s’il fallait passer en moyenne 99 117 heures au travail dans une vie (Google me l’a dit) ce serait alors 99 117 heures passées à ma table de dessin.

 

Kiblind : Quel a été ton parcours jusque là ?

Clémence Sauvage : J’ai commencé par une année de MANAA (Mise A Niveau en Arts Appliqués) à l’Ecole Estienne à Paris. S’en sont suivies deux années en DMA (Diplôme des métiers d’art) Illustration au LTAA Auguste Renoir. Celui-ci est le seul à proposer une année de formation complémentaire en Bande dessinée FCND BD dans laquelle j’ai été admise l’année suivante, après l’obtention de mon DMA. Après ces 3 années j’ai souhaité rejoindre une école supérieure et ai été admise à l’EESI d’Angoulême dans laquelle je termine cette année mon DNAP option Bande Dessinée (Diplôme National d’Arts Appliqués).

 

Kiblind : Tu utilises beaucoup de formats et techniques différentes ? Comment fais-tu tes choix ?

Clémence Sauvage : Lorsque je débute un projet, le thème est bien souvent le point de départ. Mais très vite j’ai besoin d’y associer le support et la technique pour les faire coïncider avec ce thème et renforcer encore son impact. Ma technique de prédilection reste la peinture acrylique que j’utilise pour mes grands formats. Je travaille aussi beaucoup avec l’encre de chine pour mes bandes dessinées, ou avec le crayon à papier auquel j’ajoute de la couleur numériquement. Au-delà de l’illustration et de la narration, je réfléchis beaucoup au livre en lui même, notamment en ce qui concerne les livres à systèmes (comme avec Blablakar, ma bd sur le covoiturage en forme de voiture). Travailler la forme en même temps que le fond me permet de garder une cohérence dans/entre l’objet éditorial et narratif.

 

Kiblind : Dans quel environnement aimes-tu travailler ?

Clémence Sauvage : Je crois que j’aimerais coller à l’image du dessinateur voyageur avec son carnet, toujours à l’affut. Mais en réalité j’ai besoin d’un environnement familier dans un foisonnement de matériel en tout genre, à l’abri des regards, un endroit lumineux, une dizaine de tasses de thé froide à peine bues, une musique des années 80 ou un podcast de meurtres de Christophe Hondelatte en stéréo. On ne choisit pas ses goûts …

 

Kiblind : Quels serait ta bibliothèque idéale ?

Clémence Sauvage : Derrière moi il y a ma petite étagère Billy Ikea (iconique) et je crois que malgré sa toute petite taille elle est vraiment idéale, on peut y voir les noms de Lisa Mandel, Anouk Ricard, Liv Strömquist, Obom, Oriane Lassus … Et tellement d’autres !

 

Kiblind : Quels sont les dessinateurs d’aujourd’hui à suivre selon toi ?

Clémence Sauvage : Question difficile ! J’ai rencontré par le biais de mes études, une foule d’illustratrices et d’illustrateurs talentueux.ses et j’en découvre chaque jour plus encore grâce aux réseaux sociaux. Récemment j’ai eu la chance de faire partie des jeunes talents d’Angoulême et franchement je ne doute pas de pouvoir bientôt me faire dédicacer dédicacer les ouvrages de toustes celles et ceux qui y étaient présent.e.s avec moi.. Je glisse quelques noms à retenir absolument : Tom Aureille, Oriane Brunat, Noémie Chust, François Gondre, Louis Lanne, Camille Maupas ou Antoinette Metzger.

 

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