Tranquillement planqué derrière son ordi sur la côte péruvienne, Blumoo réalise des posters ô combien psychédéliques pour le Lima PopFest et bon nombre de festivals musicaux indé. Voilà qui a piqué notre curiosité de l’autre côté de la planète.
Quelque part dans les rues de la capitale du Pérou se cache un artiste pour qui le design graphique n’a aucun secret. Figure discrète et à la fois omniprésente de la scène musicale indé depuis 3 ans, Blumoo réalise des créations toutes plus belles et folles les unes que les autres qui habillent festivals et disques à travers le monde. On a demandé au graphiste péruvien de nous parler de la création de son dernier poster réalisé pour le Lima PopFest. Une façon détournée pour savoir, si dans son esprit aussi, ça fuse dans tous les sens.
Kiblind : Comment décrirais-tu ton approche du design graphique ?
Blumoo : Je dirais que j’aime beaucoup l’abstrait et surtout, le jeu de composition nécessaire pour arriver à cette abstraction. J’adore essayer de nouvelles choses autant au niveau de l’illustration que de la typographie. J’aime d’ailleurs énormément faire se rencontrer ces deux disciplines, sortir un peu du classique en utilisant des formes géométriques pour créer des univers incroyables.
Comment définirais-tu ton style graphique ?
En trois mots, je dirais cosmique, psychédélique et très fourni. J’adore combiner tout ça et expérimenter encore et toujours, en regardant ce qui se fait en terme de nouvelles tendances.
Comment tout ça a commencé ?
Blumoo est né en 2018, année où je faisais beaucoup d’affiches pour des groupes locaux. Puis petit à petit, j’ai été amené à travailler sur de plus gros projets comme des posters pour des festivals, des pochettes de disques. C’était une aventure exaltante. Comme dirait l’autre, « mon rêve est devenu réalité » : celui de faire du graphisme en lien avec le milieu de la musique.
Est-ce que tu peux nous parler en particulier de la conception du poster pour le Lima PopFest que tu viens de designer ?
Ça fait un long moment maintenant que je travaille pour le Lima PopFest, ils me laissent toujours beaucoup de libertés pour créer et proposer des idées, ce qui m’aide beaucoup à me sentir à l’aise et à proposer des posters à la fois abstraits mais aussi fun. La liberté et le fun sont aussi les valeurs prônées par le festival. J’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser cette affiche.
Quelles sont tes références en terme de typographie en général et ici ?
Pour les festivals, j’essaie d’utiliser des typographies très lisibles pour qu’on puisse lire les noms des groupes et les infos importantes, comme la Helvetica, Futura ou DIN (un grand classique, même si je la modifie toujours un peu pour lui donner une touche plus personnelle). Comme pour les autres genres de créations, que ce soit pour des pochettes ou du merchandising, j’aime expérimenter avec la typo, du début à la composition finale. J’ai ma propre typographie que j’utilise aussi, j’espère la télécharger bientôt pour que d’autres puissent s’en servir.
Comment as-tu choisi la palette de couleurs pour cette affiche ?
En règle générale, j’adore saturer mes posters de couleurs. Cette fois, je me suis aussi concentré sur le style musical du festival : la musique indie rock et pop. Je les ai associé à des couleurs chaudes comme le rose, le rouge et le jaune, accompagnées par des couleurs complémentaires et plus douces comme le bleu, le bleu clair et le vert clair. Je trouve que c’est une association sympa à regarder.
Comment travailles-tu sur les textures ?
Pour ce poster et les autres, je créé la texture en scannant un vieux carnet où j’ai écrit ou griffonné des choses, puis je le vectorise pour pouvoir l’utiliser digitalement. Je peux aussi toujours compter sur les pinceaux de « True Grid Texture Supply ». Pour ce poster, j’ai essayé de ne pas utiliser trop de textures différente pour ne pas qu’il y ait trop d’éléments.
Quelles sont tes plus grosses références en terme d’art et de design graphique ?
Il m’est impossible de toutes les citer, mais pour en nommer quelques unes : je suis très inspiré par le travail du Mercadorama crew à Mexico, avec des artistes comme Jnares, Mike Sandoval, Pogo, Smitheone et Alan Porterrific entre autres. Ils font un travail incroyable sur les posters de concerts. J’aime aussi beaucoup l’illustratrice espagnole Cristina Daura, l’univers du péruvien Jonathan Castro qui est vraiment fou, celui de Guccimaze au Japon… Ou encore ceux de George Manta et de Raissa Pardini, j’adore apprendre de tous ces gens.
Sur quels projets graphiques t’éclates-tu le plus ?
C’est toujours intéressant de travailler sur des projets liés à la musique que ce soit pour des groupes, des labels ou des festivals, mais essayer d’autres choses est aussi enrichissant. Comme je le dis toujours, « si ça colle avec le format d’un poster, alors, allons y ».
