[Animation] #5 – Ciné Court Animé de Roanne 2/2

Pourquoi diable de l’animation ? Pour plein de raisons en fait : 1.parce qu’on adore l’animation 2. parce que l’animation c’est un peu comme de l’illustration, mais en mouvement  3. parce qu’il y a tellement de pépites inconnues qu’on ne peut décemment pas garder ça pour nous.

Suite de la Carte Blanche donnée à Loïc Portier, le directeur du Festival international de courts-métrages d’animation de Roanne, avec 5 autres films issus de son best-off.


Le festival Ciné court animé de Roanne propose depuis plus de 10 ans de découvrir la créativité du 7ème art animé. Durant toutes ces années, plus de 2 000 oeuvres ont été présentées en compétition ou parmi de nombreux programmes thématiques ou autres rétrospectives, afin de mettre en avant toute la richesse de ce cinéma aux multiples facettes. Nous vous proposons un petit tour d’horizon à travers une sélection de 10 films passés par le festival.

 

Comment parler d’animation sans évoquer le maestro japonais Koji Yamamura… Alors on ouvre cette deuxième séance avec lui et son cultissime Atama Yama.

ATAMA YAMA (Le Mont-Chef)
Koji Yamamura
10’ / 2002 / Dessin et Animation 2D / Cerisier japonais / Japon
Yamamura Animation

Topo : Après avoir mangé des noyaux de cerises, un homme plutôt radin se retrouve avec un cerisier qui lui pousse sur la tête et lui attire des tas d’ennuis.

Koji Yamamura est un animateur, réalisateur et scénariste de films d’animation. Au Japon, il est considéré comme l’un des fers de lance de l’animation indépendante et jouit d’une grande notoriété parmi ses homologues du secteur. Yamamura fait ses premiers films d’animation à 13 ans. Quelques années plus tard, il suit des études de peinture à l’Université Zokei de Tokyo, durant lesquelles il se frotte au cinéma par la modélisation d’effets spéciaux. Une fois diplômé, il va d’abord travailler pour le studio Mukuo, puis va fonder sa propre société en 1993 : Yamamura Animation, Inc. L’œuvre de Koji Yamamura est révélée en France en 1999 par le festival Nouvelles images du Japon. La consécration internationale vient avec Le Mont-Chef, premier court-métrage japonais à recevoir le Grand prix du Festival d’Annecy. Le film obtient également le Grand prix du Festival d’Hiroshima, de l’Animafest à Zagreb et il est nommé aux Oscars du Meilleur courts-métrage d’animation en 2003. Aujourd’hui, il est sous-président de l’Association japonaise d’animation et membre du conseil d’administration de la branche japonaise de l’Association internationale du film d’animation. C’est peu dire qu’il s’agit d’un monument.

 

THE KIOSK
Anete Melece
7’ / 2013 / Dessin, peinture, feutre + Cut out / Suisse
Virage Films, en coproduction avec SRF Schweizer Radio und Fernsehen
et HSLU Design & Kunst, Master of Arts in Design

Topo : Olga, la femme du kiosque, est toujours de bonne humeur. Elle connaît les besoins et les problèmes des gens et les sert avec amabilité. Mais, lorsqu’elle est seule – ce qui lui arrive souvent – elle a envie d’être ailleurs : loin de sa vie monotone, où elle se sent littéralement clouée sur place. D’absurdes incidents vont finir par l’emporter dans le lieu de ses rêves.

Anete Melece est née en Lettonie en 1983. Après des études en communication visuelle à l’Académie des Arts de Lettonie, elle se dirige vers l’animation qu’elle expérimente assidument à l’Université des Sciences Appliquées et des Arts de Lucerne. À présent installée dans la belle ville de Zurich, elle déploie tout son talent d’illustratrice et de réalisatrice dans des films d’animation bourrés de textures feutrées, de peintures, de crayons et de découpages. The Kiosk est l’un d’eux. Sur le fil d’une intrigue simple, elle donne de la densité à des vies minuscules et parvient à peindre des caractères avec quelques coups de couleurs et de ciseaux. Il était donc bien légitime que le film reçoive des récompenses des plus grands festivals d’animation internationaux.

 

Un peu d’Anim expérimentale à présent, avec ce voyage à travers l’histoire du dessin et des divers courants de peintures… en une seule minute.

ONE MINUTE ART HISTORY
Shu Cao
1’20 / 2015 / Dessin, peinture, et tout et tout / Expérimental / Chine

Topo : L’histoire de l’art est un long récit qui nous raconte le passé, mais qui ne peut pas nous dire où se trouvent de nouvelles occasions. L’attente, tout comme l’art même, est une absurdité, une sorte d’éternel comportement sans but et sans fin.

Shu Cao vit et travaille à Hangzhou, ville-province de Chine orientale, où il excelle particulièrement dans l’art des nouveaux médias. D’ailleurs, il les enseigne à la China Academy of Art depuis 2012. On peut considérer ses œuvres comme des œuvres d’art, façonnées à partir d’animation et d’installation. Plutôt expérimentaux dans le genre, les projets qu’il entreprend sont très conceptuels et minutieusement détaillés. Par exemple, depuis quelques années, il se passionne pour la technologie GC qui lui permet d’examiner des souvenirs individuels et des fragments de rêve, afin d’étudier la relation entre subconscience individuelle et mythologie personnelle. Ses œuvres ont été exposées dans des institutions mondiales, comme l’OCT Contemporary Art Terminal de Shenzhen, Les Abattoirs de Toulouse, le Musée des Beaux-Arts de La Corogne, la National Gallery de Singapour, le Macao Museum of Art et le Ullens Center for Contemporary Art de Pékin et le Zhejiang Art Museum. Quant à ses films ils ont été primés à la Long Week of Short Films de Shanghai et au Beijing International Short Film Festival.

 

Un chouette clip dans un style BD animée, sur fond de ciné fantastique.

  MR. FEAR – SIAMÉS
Pablo Rafael Roldán, Ezequiel Torres 
4’30 / 2018 / Animation 2D / Clip / Argentine
RUDO Co. & SIAMÉS

Topo : Ils sont issus d’espèces différentes. Leurs mondes sont séparés. Ils ne se connaissent pas, mais leur instinct les conduit à ne faire qu’un. La force de destruction est ce qui les anime, et malgré leurs craintes, ils doivent être ensemble.

« Il nous a fallu pas mal de temps pour trouver la meilleure façon de raconter l’histoire de Mr. Fear. On a eu envie d’utiliser des vignettes pour souligner que les personnages sont dans des espaces séparés et que leur union représente une violation des règles structurelles. Côté design, nous avons pensé chaque lieu dans le détail, et jusqu’au dernier moment la palette de couleurs a été ajustée avec précision. Quant à la langue cachée que nous avons ajoutée, ça a été un petit plaisir bonus pour que les fans du groupe puissent s’amuser à la déchiffrer ! »
Mr. Fear est le deuxième clip du groupe argentin SIAMÉS et le deuxième court-métrage de Rudo Company, le studio fondé et dirigé par Pablo Rafael Roldán et Ezequiel Torres. Ces deux-là ont d’abord commencé par faire du design graphique et de l’animation pour la publicité, une activité rentable qui leur a permis de s’éclater à côté sur des projets plus créatifs, plus dégagés de toute substance commerciale. C’est dans cet esprit d’indépendance qu’ils réalisent The Wolf en 2017 pour le groupe SIAMÉS, bagatelle super graphique qui affiche plus de 100 millions de vues sur Youtube. Ça permet de se faire remarquer… Et Mr. Fear est sur les mêmes rails.

 

Et pour finir, un petit bijou graphique dans une forêt imaginaire…

BETWEEN BEARS
Eran Hilleli
5’20 / 2010 / Animation 2D / Géométrie / Israël
Academy of Art and Design de Bezalel

Topo : Un groupe de personnes suit les traces d’un ours noir.

Eran Hilleli est installé à Tel-Aviv, où il semble vivre plusieurs vies en même temps. Il est animation director chez Hornet, énorme studio de productions visuelles en tout genre, mais aussi art director pour Klang Games, Maître de conf à l’Academy of Art and Design de Bezalel et, accessoirement, co-fondateur du studio Iorama. Between Bears est le film de fin d’études qu’il réalisa en 2010, comme « une dette envers mon enfance et les autres vies que j’espère avoir vécues ». Esthétiquement minutieux, très délicat, et rempli en effet d’une grande tendresse, son court-métrage fait rapidement parler de lui dans l’industrie de l’animation. On apprécie son cadre narratif, sa gamme de couleurs tamisées et son utilisation gracieuse de l’espace négatif ; à tel point qu’il remporte le prix Best Animation la même année au tout premier festival de films de Vimeo.
Entre géométrie et minimalisme, Eran Hilleli est fasciné par les formes simples et les mondes fantastiques, qui laissent carte blanche à l’interprétation. Il nous en donne la preuve une seconde fois en 2013, quand il réalise l’excellent clip Boys Latin pour Panda Bear, puis dans Three and a Half Seconds About Life. Son site personnel regorge de tout un tas de super trucs graphiques et visuels, pour ceux qui en voudraient encore un peu plus.

CINÉ COURT ANIMÉ DE ROANNE

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