[Employée Modèle] Beya Rebai

Notre artiste chouchou de la semaine est cette fois Beya Rebai, encore étudiante. À nous qui avons déjà rouler longuement sur le chemin caillouteux de l’existence, la jeunesse de Beya Rebai, agit sur notre âme rance comme le menthol. La vivacité de ses pastels et la mélancolie de ses sujets offrent un contraste admirable qu’on ne se lasse pas d’admirer. La Bobette a eu mille fois raison d’en faire l’artiste invité de son prochain marché de Noël, du 1er au 15 décembre, à la galerie Au Médicis, à Paris.

Kiblind : Pourrais-tu nous raconter ton parcours d’illustratrice ?

Beya Rebai : Tout a commencé dans les musées, où mes parents m’ont emmené très tôt. Ils me laissaient devant un tableau avec un carnet et des crayons et me demandaient de dessiner ce que je voyais. C’était le seul moyen qu’ils avaient trouvé pour profiter de l’expo tranquillement. Je pense que c’est à partir de ce moment que je me suis naturellement intéressée au dessin, à la peinture et surtout aux couleurs. Puis c’est devenu plus sérieux, j’ai commencé à prendre des cours de dessin au collège, puis au lycée. J’ai continué après le bac en prépa à l’EPSAA, et je suis partie à Bruxelles à l’ESA Saint-Luc dans la section illustration. Après ma licence d’illustration, j’ai décidé de continuer en Master à Paris, à l’école de Condé, où j’étudie actuellement en dernière année.

Kiblind : Quelle technique utilises-tu ?

Beya Rebai : J’ai beaucoup expérimenté durant mes études, avec beaucoup de mediums différents, mais je n’arrivais pas à trouver celui qui me correspondait sur tous les points. J’ai eu une révélation cet été avec la technique du pastel à l’huile. Les couleurs intenses et la possibilité de créer des superpositions m’ont beaucoup plu et c’est devenu mon medium préféré. J’aime le coté manuel de la technique, qui me sors un peu des écrans devant lesquels je suis toute la journée. Quand je dessine au pastel c’est comme si je faisais une vraie pause. Mais je n’exclue pas l’illustration digitale que j’utilise aussi très souvent pour des commandes plus spécifiques, j’aime l’idée d’avoir accès à une palette de nuances illimitée et de pouvoir changer les couleurs et la composition autant que je le souhaite.

Kiblind : Comment se passe une journée type ?

Beya Rebai : En ce moment, avec les cours et les stages que je fais à coté, je n’ai pas vraiment de journée type. Mais j’ai des soirées types où je fais tout ce que je n’ai pas eu le temps de faire durant la journée. Je me mets à mon bureau et je dessine jusque très tard parfois. C’est le moment que je préfère, quand tout est calme et que je n’ai pas de distractions extérieures.

Kiblind :  Quels sont les thèmes qui t’inspirent ?

Beya Rebai : Généralement ce sont les voyages que je fais qui me stimule le plus. Récemment je suis allée dans la région des lacs italiens et en Suisse. Ce voyage m’a beaucoup marqué, les paysages étaient fabuleux, les montagnes puissantes. En petite Parisienne que je suis, la nature m’a toujours à la fois effrayée et fascinée car je n’y connais rien. Pourtant c’est la chose que j’aime le plus dessiner, j’apprends petit à petit à la connaitre.

Kiblind : De quels autres illustrateurs admires-tu le travail ?

Beya Rebai : J’aime beaucoup les illustrateurs italiens comme Lorenzo Mattotti ou Andrea Serio pour leur utilisation des couleurs et la poésie qui se dégage de leurs dessins. J’admire beaucoup aussi le travail de David Hockney et de Félix Vallotton notamment, leurs dessins d’observation me donnent des frissons (chacun son truc). Et pour les plus jeunes : Yann Kebbi, Amélie Fontaine, Anne Laval, Atelier Bingo, Bonnefrite et beaucoup d’autres.

Kiblind : Quels sont tes projets à venir ?

Beya Rebai : J’ai eu la chance d’être contactée par La Bobette qui m’a proposé de participer, en tant qu’artiste invitée, à leur Pop-Up de Noël, « Mon Beau Sapin » à la galerie Au Médicis. C’est à partir du 1er décembre, il y aura une sélection de créateurs très pointue. Personnellement j’y présenterais une quarantaine de pastels originaux et des prints. Ce sera ma première exposition dans une galerie parisienne !

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