[Les Gens du mag] Valentin Lergès

Pour notre numéro 72, nous avons demandé à huit dessinateurs de créer une œuvre sur le thème « Météo ». Une demande à laquelle a répondu le superbe Valentin Lergès, dont nous déroulons ci-dessous un portfolio et une mini-interview.

Quand Valentin Lergès dessine la nature, on est loin des aquarelles bucoliques de l’artiste endimanché. On s’y retrouve bousculé, frappé, percuté. On ne sait pas si des forces telluriques existent réellement en ce bas, mais il y a quelque chose de cet ordre qui traverse les œuvres de l’isérois. Celui qu’on a découvert bien tardivement via la pochette de Modern Life vol.1 de Satellite Jockey, ne cesse de triturer les éléments pour en faire ressortir une puissance crue. Son style réaliste évite les fioritures et se met au service d’une œuvre bouleversante. Mais vraiment.

 

© Valentin Lergès pour Kiblind
© Valentin Lergès
© Valentin Lergès
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© Valentin Lergès
© Valentin Lergès
© Valentin Lergès
© Valentin Lergès
© Valentin Lergès
© Valentin Lergès
© Valentin Lergès

 

 

Kiblind : Comment en es-tu venu au dessin ?

Valentin Lergès : Je dessine depuis petit, mais j’ai commencé à envisager ça un peu plus sérieusement aux alentours de 2014, au moment où je finissais les Beaux Arts. C’est à ce moment là que j’ai commencé à y consacrer plus de temps.

 

Kiblind : Comment as-tu appris à dessiner ?

Valentin Lergès : Par la pratique, simplement en observant le travail des autres et en essayant des choses. Le passage aux Beaux Arts a été très formateur, pas vraiment d’un point de vue technique, mais plutôt dans la façon d’envisager une pratique, de la nourrir. Ça m’a ouvert plein de champs que je ne connaissais pas, m’a appris à penser la mise en espace de mon travail, le contexte qu’il y a autour, etc. Et j’y ai rencontré plein de gens chouettes !

 

Kiblind : Que t’apporte le dessin que les autres médiums ne t’apportent pas ?

Valentin Lergès : Au moment où j’ai commencé à me concentrer dessus, je cherchais à avoir une pratique qui implique une économie légère, quelque chose qui puisse être assez spontané et mobile. Je ne voulais pas me retrouver trop limité par des problèmes de financement, de place ou de diffusion. Le dessin me permet cette légèreté, et en même temps c’est un domaine très vaste, qui peut dialoguer facilement avec les questions qui se posent ailleurs.

 

Kiblind : Il y a un rapport très particulier à la nature chez toi. Qu’est-ce qui te fascine chez elle ?

Valentin Lergès : C’est très important pour moi. J’aime beaucoup y passer du temps l’observer, il y a tellement de choses, de formes complexes, de combinaisons, c’est assez infini. Pour le dessin c’est inépuisable. Le fait de travailler à réinterpréter ces éléments m’a donner envie d’en voir plus, d’aller marcher dans des endroits sauvages, de me renseigner pour mieux comprendre. En retour je fais de nouvelles découvertes, que j’essaye de traduire en dessins, c’est un cercle vertueux. Et de manière générale, je pense que c’est enrichissant de chercher à être familier avec les choses naturelles.

 

Kiblind : Tu as fait – entre autres – des pochettes pour le groupe Satellite Jockey. Comment as-tu procédé ? Et plus largement, comment envisages-tu ce genre de travail de commande, toi qui parait assez libre dans ta production ?

Valentin Lergès : À la base, l’idée de ces pochettes m’a été glissée par Antoine d’ABrecords : il me proposait de faire quelque choses qui s’inspire des tapisseries florales de William Morris. Étant bien fan, ça m’a motivé pour faire ces aquarelles, qui sont sensées pouvoir fonctionner comme des motifs carrés à répéter.

Ça n’est pas ma priorité, mais j’aime bien répondre occasionnellement à des commandes, quand les contraintes peuvent rendre le travail excitant. C’est surtout agréable quand cela me permet de dessiner pour des projets collectifs avec des potes. Pour ça, les pochettes de disques sont idéales. En plus ce sont des objets intéressants à concevoir, avec ces formats particuliers, et cette interaction qu’il faut créer entre la musique et l’image.

 

Kiblind : Quels sont les artistes qui t’impressionnent aujourd’hui ?

Valentin Lergès : Pour faire une petite liste de choses qui m’ont plu récemment, sans être exhaustif du tout : les dernières affiches de Félicité Landrivon, les dessin de Gregory Cuquel, de Mathieu Larone, les peintures de Jean-Damien Charmoille, le travail de Flora Mottini, de Camille Soulat, les bds d’Apocalicarpio Tsidrio. Je conseille aussi de regarder les clips de Simili Gum et Dymanche, et d’aller voir Bravo Tounky en concert.

 

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