Les Gens du Mag : Takaya Katsuragawa

Nul ne saurait résister au charme étrange des illustrations de Takaya Katsuragawa, et surtout pas nous. Après avoir accueilli son illustration dans notre numéro « Cover », on a posé quelques questions à cet illustrateur qui nous fascine.

Du joli bizarre, voilà ce que Takaya Katsuragawa sait dessiner à la perfection. Au premier abord pourtant, on pourrait presque éprouver un sentiment d’apaisement face aux créations de l’illustrateur tokyoïte tant les couleurs utilisées sont douces. Mais il ne faut cependant pas beaucoup de temps avant de réaliser que les scènes qui y sont représentées sont loin d’être lisses. Dans chaque scène sortie de l’esprit de Takaya Katsuragawa se cache des symboles puissants et des éléments des plus inquiétants. Mystérieuses et énigmatiques, elles mettent en avant des personnages sans expression et des objets et figures souvent inspirés du folklore japonais. Chacune d’entre elles invite le spectateur à s’interroger, comme si il se retrouvait d’un coup d’un seul, projeté en plein milieu d’une action déconcertante.

Pour notre numéro « Cover », nous avions confié à l’illustrateur la réalisation d’une illustration à partir du morceau mélancolique « Days go by » des lyonnais Fontanarosa. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on y a retrouvé la patte de Takaya Katsuragawa.

Illustration de « Days go by » de Fontanarosa par Takaya Kasturagawa pour Kiblind « Cover »

Bonjour Takaya ! Pour notre numéro « Cover », nous t’avons demandé de réaliser un exercice assez spécial : illustrer la chanson « Days go by » de Fontanarosa que tu ne connaissais pas. Que t’a inspiré ce morceau ? Peux-tu nous parler de ton illustration ?

Lorsque j’ai entendu cette chanson pour la première fois, j’ai eu une impression de fraicheur et pourtant, j’ai également ressenti de la mélancolie. J’ai imaginé un chien et un garçon écoutant ce morceau, perdus dans leurs pensées, et j’ai transposé cela dans mon illustration. J’ai essayé de faire du résultat final quelque chose de mélancolique mais aussi pop.

Nous parlons principalement de pochettes dans notre dernier magazine. Quel est ta pochette préférée de tous les temps ?

La pochette de l’album WAKEN de Cuushe. Le design global est basé sur des tons bleus et s’accorde très bien avec la transparence et l’impression de calme des chansons du disque.

Pochette de l’album WAKEN de Cuushe ©Bandcamp

Les actions qui se produisent dans tes illustrations sont assez surprenantes et uniques. Comment construis-tu leur narration ?

Je créé comme si je jouais à un jeu d’association à partir d’une seule idée. J’aime bien aussi donner un sentiment d’étrangeté au contexte. L’ajout de motifs étranges et inattendus peut faire surgir de nouvelles histoires que je n’avais pas en tête et donner au spectateur encore plus de possibilités d’imagination.

Tu utilises une palette de couleurs limitée, principalement des tons pastel. Quelle est la signification de ce choix de couleurs ? 

J’aime l’idée de contraster les motifs et scènes que je peins avec des couleurs douces. C’est justement ce qui donne ce sentiment d’étrangeté dans mes dessins.

Les objets de la vie quotidienne semblent avoir une signification particulière pour toi. Quels sont les objets qui t’inspire chez toi ?

En fait, il y a peu de choses qui m’inspirent dans ma propre maison.
Je m’inspire davantage des objets et des structures des maisons des autres que de la mienne. Je suis biaisé dans ce que j’aime, donc en apprenant à connaître les maisons et les objets de différentes personnes, je vois des choses en dehors de mes propres connaissances, ce qui m’aide à construire ce que je veux dessiner dans mon esprit.

Dans des dessins récents, on ne voit jamais les visages de tes personnages, ce qui rend tes illustrations très mystérieuses. Peux-tu nous en dire plus sur cette intention ?

Dans mes illustrations, les personnes sont également placées de manière à ce que les expressions de leur visage ne soient pas visibles. J’aime beaucoup cette expression. En cachant les expressions faciales, je veux montrer comment les émotions présentes à l’écran sont diluées. De cette manière, la scène se fond avec l’arrière plan. Le fait que les émotions ne soient pas figées laisse au spectateur de la place pour l’imagination.

Peux-tu nous parler de projets que tu as réalisé et qui ont été particulièrement importants pour toi jusqu’à présent ?

J’ai eu deux expositions collectives cette année. Il s’agit d’une exposition de mes illustrations imprimées en risographie et d’une exposition caritative sur le thème du bien-être animal. Ces expositions m’ont permis de grandir en me mettant au défi d’utiliser des méthodes d’exposition et des sujets que je n’avais jamais dessinés auparavant, en accord avec le thème de l’exposition. Je travaille également avec des clients en plus des expositions et j’annoncerai des informations à l’avenir.

Exposition Risograph
exposition caritative sur le thème du bien-être animal
Mixtape illustrée Kiblind – Disponible en exclusivité dans
notre atelier lyonnais et dans notre boutique au 104 à Paris

KIBLIND COVER // TAKAYA KATSURAGAWA

Restez Connecté

Recevez nos dernières actus, nouveaux talents et musique

Fermer la recherche