Darren Shaddick est un seul et même artiste mais qui cache non loin de lui 1001 personnages. Nous avons demandé au Dévonien de réaliser pour Kiblind Poils une création originale, et sans surprise, sa petite armée est venue s’y incruster.
C’est dans la paisible et reposante ville de Devon que Darren Shaddick s’épanouit en créant des œuvres dynamiques où la tranquillité a cessé d’exister depuis bien longtemps. Dans ses illustrations, l’artiste dépeint des moments de vie quotidienne qui pourraient être banals, mais qui sont pourtant tout l’inverse. L’artiste réussit à enjoliver la simplicité grâce à sa palette de couleurs signature qui apporte de suite un côté rétro, mais aussi à ces bonhommes peu communs. Tels des personnages de Monsieur Madame, ces étranges et drôles habitants sont le fruit d’une longue réflexion et des diverses inspirations du Dévonien. Ce dernier accorde en effet une attention particulière au cinéma qui est pour lui le point de référence dans son travail.
Absolument conquis par le travail de l’artiste nous lui avons demandé de créer une illustration sur la thématique « Poils » pour notre dernier numéro. Nous avons reçu en retour une superbe création à l’image du style de l’artiste, et même plus que cela puisqu’elle a été l’occasion pour Darren de créer un nouveau personnage que l’on reverra, semble t’il, dans ses futures histoires. Alors Devon, tu nous présente pas à tes copains ?
Bonjour Darren, comment va la vie dans le Devon ?
Bonjour ! La vie dans le Devon est agréable, merci. C’est très détendu, très vert et il y a beaucoup de paysages.
Peux-tu nous parler de l’illustration que tu as réalisé pour Kiblind Poils ?
Je savais que je voulais incorporer un Bigfoot car ils sont incroyablement poilus, c’est bien connu. À part ça, je n’avais pas vraiment de plan. J’ai juste dessiné ce qui me venait à l’esprit à ce moment-là et j’ai essayé de penser aux poils dans un sens décoratif ou de design d’intérieur. J’ai fini par dessiner une personne avec une coupe de cheveux en forme de champignon, chevauchant un chat et tenant une plante portant la même coiffure. C’est un moment fort pour moi, je pense explorer davantage ce personnage.
Tu sembles être inspiré par le cinéma lorsque tu dessines, peux-tu nous parler de tes références ?
Le cinéma est un point de référence constant dans mon travail. J’aime beaucoup la magie du cinéma, surtout dans les vieux films. J’essaie souvent de recréer l’ambiance de films tels que Conversation Secrète et De l’autre côté du vent. J’aime les teintes légèrement orangées, les costumes, la vieille technologie, les véhicules et l’indécence, la technologie ancienne, les véhicules et l’aura indescriptible que ces films et d’autres du même genre ont en raison de leur âge. Le film Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson est également l’un de mes préférés, pour les mêmes raisons. En plus, il y a l’ajout de renards et de blaireaux anthropomorphisés et une histoire que je me souviens très bien avoir lue quand j’étais enfant – ce qui est un bonus supplémentaire.
CameraMan Wood is Magic
Tu dessines souvent des personnages. Qu’est-ce qui te plais le plus dans cet exercice ?
Les personnages reflètent en quelque sorte mes expériences ou mes sentiments actuels. Dessiner des personnages est naturel pour moi, et c’est un moyen pour moi de m’amuser avec des tenues, des styles et des combinaisons de couleurs amusants, ce qui me divertit et peut parfois influencer mes propres choix lorsque j’achète des vêtements, etc.. J’observe souvent les gens et le monde qui m’entoure, c’est vraiment agréable de caractériser les choses que je vois et d’imaginer la personnalité d’une personne ou d’un objet.
Ta palette de couleurs est assez réduite. Qu’est-ce qui explique ce choix ?
J’aime simplement la simplicité de cette palette, je pense qu’il s’agit d’un désir d’atteindre une esthétique vintage et d’une tentative pour que mon travail ait l’air aussi lo-fi que possible.
Ces derniers temps, tu sembles t’intéresser à l’animation, est-ce quelque chose que tu souhaites développer davantage ?
Absolument ! Faire de l’animation prend du temps, mais c’est très gratifiant. J’apprends quelque chose de nouveau à chaque tentative d’animation. J’ai récemment investi dans un iPad qui m’a beaucoup aidé à comprendre l’animation. Il est aussi incroyablement pratique pour le travail d’illustration statique. J’espère créer une forme d’animation plus longue à l’avenir.
Peux-tu nous parler de trois projets qui ont été importants pour toi et nous dire pourquoi ?
L’une de mes premières commandes était pour un réseau de téléphonie mobile ici au Royaume-Uni. C’était important parce que c’était le premier projet pour lequel je me sentais relativement libre de créer ce que je jugeais bon pour le brief, et il m’a donné l’occasion de pousser mon style dans une nouvelle direction. De plus, travailler avec une entreprise bien connue, dont je suis client, était génial et m’a permis de me sentir un peu certifié en tant qu’illustrateur commercial. C’est aussi très agréable de voir à quel point mon travail a évolué depuis ce projet d’il y a quatre ans.
L’année dernière, on m’a commandé un petit travail rapide pour le New York Times, qui a été imprimé. Bien que l’image soit assez petite, c’était quand même très surréaliste de penser que mon travail était imprimé et circulait à New York.
L’année dernière, j’ai également réalisé un certain nombre de projets pour Slowdown Studio. C’était un rêve absolu et quelque chose que j’avais toujours voulu faire. Nous avons travaillé ensemble sur une mini-couverture pour enfants. Voir le résultat de la couverture était incroyable et encore une fois, surréaliste. La couverture est actuellement drapée sur le dossier de mon canapé et je suis toujours ravie de la voir…
