Les Gens du Mag : Beya Panicha

Éclatantes, les illustrations de Beya Panicha brillent entre mille. Suite à son illustration publiée dans Kiblind « Cash », on avait vachement envie de faire plus ample connaissance avec celle qui enchaine les œuvres d’art. C’est chose faite, ouf.

Impossible de se frotter à une illustration de Beya Panicha sans ressentir immédiatement après avoir détourné le regard, un goût tenace de reviens y. Il faut dire que Beya Panicha travaille fort pour. Grâce à une attention particulière prêtée aux textures, aux mouvements, au grain de ses images et à la construction méticuleuse de leur composition, chaque nouvelle illustration révélée par la Thaïlandaise est un bijou de conception.

Ne se contentant pas juste d’être belles, ses créations regorgent également de sens cachés et de ce petit quelque chose qui fait se dessiner un rictus sur les visages. L’illustration de Beya que nous avons eu la chance d’imprimer dans les pages de Kiblind « Cash » n’a pas dérogé à la règle. Faisant figurer une machine bien connue des Japonais, elle rappelle que dans la vie, les plus belles choses ne sont pas forcément les plus inaccessibles. La preuve : il est possible de se délecter des œuvres de Beya Panicha gratuitement en tapant simplement son nom sur Google.

Création originale répondant à la thématique « Si j’étais riche » pour Kiblind « Cash »

Hello Beya ! Pour notre numéro « Cash », tu as dessiné une machine qui peut, en échange de quelques billets, distribuer aléatoirement aux joueurs de bonnes ou de mauvaises choses. Peux-tu nous parler de ton idée pour cette illustration ?

Le « Gashapon » (machine à capsule japonaise) symbolise la vie comme une machine aléatoire et imprévisible. En ayant plus d’argent, les riches ont accès à plus de choses et à de meilleurs choix (VVIP machine). Cependant, tous ces choix ne sont pas forcément positifs, tout comme ceux que la vie amène.

« Face your fear »

Cette question peut paraître simple mais elle est aussi fondamentale : au départ, qu’est-ce qui te motivais dans le fait de dessiner ? Était-ce un moyen d’exprimer tes émotions à travers un medium, de faire passer des messages ?

Au début, je l’ai plutôt vu comme un moyen d’exprimer mes sentiments quand je m’ennuyais ou quand j’étais heureuse. Mais j’aime aussi profiter de ces illustrations pour faire passer des messages. J’adore réfléchir à des concepts et à des idées spécifiques pour communiquer à travers mes images. Mais plus que tout, j’aimerais que les personnes s’amusent lorsqu’elles voient mes illustrations.

Il y a beaucoup de sujets récurrents dans des dessins comme la nourriture, la nature, les objets de la vie quotidienne… Où puises-tu tes inspirations ?

Je trouve de l’inspiration dans tout ce qui m’entoure. J’adore manger et tester plusieurs types de nourriture, donc la plupart de mes illustrations tournent autour de ce sujet. Je discute aussi beaucoup avec mes proches. Ils ont des personnalités différentes et des occupations très diverses. Les histoires qu’ils me racontent m’intéressent beaucoup. De petits détails racontés dans leurs histoires peuvent facilement m’inspirer pour des œuvres.

« Ignition »

Tes illustrations sont très reconnaissables avec leur couleur pastel, leur texture granuleuse et les mouvements qui les composent. Quels sont tes outils de prédilection quand tu travailles sur une illustration ?

Je dessine dans tous les cas sur un iPad pro. J’ai pour habitude d’utiliser Procreate sur l’iPad Pro pour réaliser mes dessins. C’est super facile et cool à utiliser quand j’ai envie d’utiliser de nouveaux pinceaux ou de nouvelles textures.

Pour les illustrateurs, la notion de « cash » a une résonance particulière. On a d’ailleurs dédié un article de notre précédent magazine au statut des illustrateurs et à leur rémunération. Peux-tu nous en dire plus sur le système de rémunération des illustrateur.rice.s en Thaïlande ?

Selon moi, cela dépend vraiment des détails et des types de projets. En plus de ça, la façon dont l’œuvre est utilisée joue beaucoup. La passion d’un client affecte également sa valeur. Je pense que c’est similaire dans la plupart des endroits, mais peut-être moins dans certains pays.

« Ignition »

Il semblerait que tu adores les challenges de design (« Still here still life », « 36 days of type »). Quel serait ton plus gros challenge en tant qu’illustratrice ?

Ces derniers temps, je me suis beaucoup intéressée aux types d’animation qui pourraient rendre mon travail plus intéressant, et j’essaie d’apprendre tant bien que mal. Honnêtement, je ne suis pas très forte en animation ou avec les logiciels 3D, donc c’est un très gros challenge pour moi.

Peux-tu nous parler de trois projets qui ont été particulièrement importants pour toi ?

Ignition

Cette série de 3 illustrations traite du fait de retrouver de l’inspiration après avoir subit un épuisement global et de se transformer en une meilleure version de soi même. Cette métaphore est symbolisée avec les différents stades de consumation de la bougie.

Ce travail a été inspiré de mon expérience personnelle lorsque je m’ennuyais et que j’avais l’impression d’être une bougie qui se consume et fond. En prenant en compte ce sentiment, j’ai pensé que nous pourrions faire une nouvelle bougie à partir des bougies qui ont déjà brûlées. Si une bougie peut être modelée à nouveau, pourquoi ne pourrais-je pas faire de même avec moi-même ? Cette œuvre ne raconte pas seulement mon histoire, mais encourage aussi les personnes qui se sentent à bout.

« Ignition »

Face your fear

Ce dessin est inspiré par une de mes amies. Elle est typo-phobique (ndlr. peur des trous), donc nous avons souvent des conversations à ce sujet avec mon frère qui est médecin. Mon frère dit que la seule façon de surmonter la peur est de l’affronter. Une bonne façon de commencer est d’affronter les petites peurs pour se mesurer ensuite aux plus grandes. Si j’ai créé cette œuvre, c’est pour encourager les gens à surmonter leurs propres peurs.

Alphabet room

Alphabet room est un ensemble d’œuvres créé pour le défi « 36 Days of Type ». Le thème porte sur les lettres d’alphabets de A à Z, et s’inspire de la décoration intérieure et du design de meubles. Tous ces alphabets sont également reliés entre eux. C’était la première fois que je faisais ça et j’ai pris beaucoup de plaisir à m’inspirer du mobilier design, ce qui a été ma partie préférée du processus. En outre, j’aime que les spectateurs remarquent non seulement la pièce, mais aussi les lettres qui y sont dissimulées dans un second temps. J’adore surprendre les gens.

« Alphabet Room »

BEYA PANICHA // KIBLIND CASH

Restez Connecté

Recevez nos dernières actus, nouveaux talents et musique

Fermer la recherche