Illustration : six étudiant·es à suivre en 2025

Car iels sont les artistes sur qui il faudra compter demain, nous avons pris un peu d’avance en proposant à des étudiant·es en illustration de nous envoyer la création dont iels sont les plus fier·es. À notre tour de vous présenter les 6 illustrations que nous avons préféré, ainsi que les artistes prometteur·euses qui se cachent derrière.

Quand on parle de créativité, les étudiant·es en art mettent la barre très haut. Qu’ils soient encore en formation ou en passe de décrocher leur diplôme, ils nous inspirent par leurs visions uniques et leurs projets ambitieux. On a sélectionné six jeunes artistes à découvrir absolument : entre maîtrise des crayons de couleur, fascination pour la bande dessinée et passion pour l’animation, chacun·e d’entre elle·eux a une approche qui lui est propre.

Cet article, c’est aussi l’occasion pour d’autres étudiant·es de s’inspirer, d’apprendre de leurs parcours et, pourquoi pas, de créer du contact. Car ces six talentueux·euses illustrateur·rices feront également partie de la scène artistique de demain. Donnons-leur la visibilité qu’ils méritent et laissons-nous inspirer par leurs univers.

SOPHIA BAIDOURI

Salut Sophia, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Sophia Baidouri, je suis française et j’ai 23 ans. Je suis illustratrice et je fais de la bande dessinée. Je suis bientôt diplômée d’un master de l’atelier de communication visuelle et graphique de La Cambre, à Bruxelles. C’est un très chouette atelier dans lequel j’ai fait du graphisme, mais aussi de l’illustration, du motion design… C’est très ouvert et on y apprend plein de choses. 

Peux-tu nous parler de ta pratique de l’illustration et des illustrateur·rices qui t’inspire ?

J’aime par-dessus tout créer de grandes images immersives. J’aime perdre mon regard dans une image, y passer du temps, y cacher des petits détails drôles. J’ai beaucoup travaillé au digital, mais depuis quelques mois, je suis revenue au tradi, avec des feutres à alcool, des crayons de couleur et un super stylo plume japonais. J’aime beaucoup imprimer en risographie et varier les formats, créer des mini fanzines. 

Je suis fan de plusieurs illustrateur·rices contemporain·es – Julia Sarda, Carson Ellis, Brecht Evens, Simon Hanselmann… mais aussi de plus ancien·nes, comme Ann & Bruce Butte, couple d’illustrateur·rices des années 70 qui ont fait des pépites, ou Elisabeth Ivanovksy, illustratrice jeunesse (qui est d’ailleurs passée par La Cambre !)

Quel est ton projet rêvé ?

Mon rêve, c’est de produire mes propres albums, et surtout une première bande dessinée, qui allierait humour absurde et belles images. Je rêve de faire des livres immersifs, qui happent les lecteur·rices, les font sortir de leur quotidien, les font marrer et réfléchir en même temps. 

Je rêve aussi de faire des animations pour des clips, créer un langage graphique autour de l’univers musical d’un artiste. J’aimerais beaucoup faire une exposition aussi, en variant les formats, m’essayer à la peinture, au volume… plus qu’à s’y mettre !  

LOUISE MOGER

Salut Louise, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Louise Moger, j’ai 19 ans et j’habite actuellement en banlieue parisienne mais je viens de la Seine-et-Marne (77). Après une année de prépa art à Prép’Art Paris, je suis maintenant étudiante en direction artistique dans le domaine de la communication visuelle à l’EPSAA (École Professionnelle Supérieure d’Arts Appliqués) à Ivry-sur-Seine (94). Je suis en première année dans le cursus Arts Graphiques. 

Peux-tu nous parler de ta pratique de l’illustration et des illustrateur·rices qui t’inspire ?

J’ai découvert mon style l’année dernière lors de mon année en prépa art, j’expérimentai avec le crayon de couleur puis au fur et à mesure, j’en suis devenue addict. J’adore les couleurs vives, le crayon permet beaucoup de rendus différents et c’est ce qui me plaît, chaque illustrateur·rice l’utilise de façon totalement différente. Pour ma part, je sature mon papier avec, ce qui laisse un effet brillant et très pigmenté. Pour mes dessins, je pars toujours de photos de références que je prends souvent moi-même et puis je me laisse aller, j’essaye de me rapprocher le plus possible de la réalité tout en y apportant de la couleur. J’aime beaucoup le travail d’illustratrices comme Caroline Péron, Clara Debray ou encore Mathilde Bedouet

Quel est ton projet rêvé ?

Le projet de mes rêves serait sans doute de réaliser un roman graphique, lorsque j’aime le travail d’un·e illustrateur·rice, je regarde toujours s’ iel a publié un beau livre, j’adore les collectionner. Sinon, j’aimerais beaucoup que mes dessins prennent vie par l’animation mais cela me prendrait un temps fou, je rêve aussi d’être exposée en galerie.

ALICE LOUIS

Salut Alice, peux-tu te présenter ?

Moi c’est Alice Louis, aka alicenouille sur les réseaux sociaux ! Je suis designeuse graphique, et illustratrice. Je viens de Bourgogne, ma belle région, et je fais mes études à Paris depuis 6 ans maintenant. Je suis passée par une prépa artistique, l’école Estienne, et le lycée Jacques Prévert à Boulogne, tout ça en design graphique. Aujourd’hui, j’avais pas envie de lâcher encore les études, alors je fais une dernière année de design au M2 des 4 écoles, en lien avec CNAM et les 4 écoles d’art de Paris (Estienne, ENSAAMA, Duperré, Boulle), et on est en résidence à l’Académie du Climat ! Le but, c’est de créer des collectifs de designer·euses de parcours de design différents (architecture, graphisme, numérique, objet, événement…etc) et de faire des projets de design, et je suis trop contente d’avoir continué parce que c’est vraiment super !

Peux-tu nous parler de ta pratique de l’illustration et des illustrateur·rices qui t’inspire ?

J’ai toujours beaucoup aimé dessiner, et d’ailleurs avant de faire des études de graphisme, je voulais faire de l’animation, donc ça a toujours été un peu là. J’ai ensuite eu un énorme coup de coeur pour le crayon de couleur. J’adore la texture que ça donne sur le papier, et comment on peut s’amuser avec les couleurs. C’est vrai que j’adore aussi les couleurs dans la vie en général, que ce soit dans mes habits, ma déco, et dans mon taff d’illustration aussi forcément. Je veux que mes illustrations racontent des histoires. Souvent, je suis inspirée par des textes que j’écris, par des musiques, ou des anecdotes que je vis. Je pense qu’une de mes références principales, c’était le fauvisme, avec les choix colorés que j’adore particulièrement. Mais sinon en ce qui concerne les artistes qui m’inspirent beaucoup aujourd’hui, je pense à Caroline Péron, Élisa Marraudino, María Medem, ou encore Laura Passalacqua, vraiment elles sont toutes très talentueuses et inspirantes ! 

Quel est ton projet rêvé ?

Franchement, j’ai beaucoup de rêves et de projets que j’ai envie de faire. J’adore le cinéma, donc j’ai envie de continuer de faire des vidéos, et peut-être des courts-métrages. J’aimerais aussi trop faire de l’animation, et revenir à mes inspirations de départ. 

Ensuite le rêve de fou serait de faire une bande dessinée ou un roman graphique avec mes illustrations. De voir mes illustrations dans un livre qui serait en librairie. À chaque fois que je vais dans une librairie, je dis à mes potes : « un jour, ce sera moi ! ».

Et le rêve fou bis, ce serait d’avoir un atelier avec des créatif·ves (et des potes aussi) pour bosser ensemble. J’avais dit que j’avais beaucoup de rêves, c’est pas une vanne !

HIPPOLYTE MAILLOLS

Salut Hippolyte, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Hippolyte, j’ai 22 ans, et je viens de Paris. Après être passé par l’Atelier de Sèvres en prépa, j’ai étudié pendant 3 ans à l’EPSAA (l’école de communication visuelle de la Ville de Paris), où j’ai obtenu un diplôme en direction artistique en communication visuelle l’année dernière. Un peu paumé dans ma vingtaine, je jongle entre des missions freelance de graphiste/illustrateur, des ateliers de maquettes pour enfants, une exposition avec des amis et un job en restauration.

Cette année, j’envisage de tenter une nouvelle école à l’étranger, qui, je l’espère, me fera découvrir de nouvelles approches créatives. Donc si toi aussi, lecteur·rice, tu es dans la même situation que moi, ben t’inquiètes, on est ensemble hein.

Peux-tu nous parler de ta pratique de l’illustration et des illustrateur·rices qui t’inspire ?

Mon processus de création est relativement simple, bien qu’un peu alambiqué parfois : si j’ai une bonne idée d’illustration et/ou de composition (ce qui arrive très aléatoirement), je trace mon croquis sur papier au crayon 9B – parce que sinon, ça ne sert à rien – ou même parfois à la pierre noire ou au fusain, puis je le décalque au feutre noir ou au crayon de couleur pour avoir un tracé plus propre ou pour corriger certaines parties. Ensuite, pour les couleurs, je fais ma cuisine sur Photoshop et Illustrator.

Côté inspiration, je me tourne beaucoup vers les créatures de Moebius ou de Miyazaki. Mais aussi vers des univers plus alternatifs comme ceux du magazine japonais Garo ou du magazine satirique polonais Szpilki. Ces derniers sont de véritables mines d’or pour moi ; je vous invite vivement à découvrir leurs univers si vous ne les connaissez pas !

Quel est ton projet rêvé ?

J’ai deux gros projets de rêve en ce moment. Le premier est de créer un magazine de graphisme et d’illustration alternatif consacré aux étudiant·es qui sortent tout juste d’une école et cherchent à montrer leurs productions, de préférence des projets pas totalement aboutis, des bouts de dessins ou des pages de carnets de recherche.

Le second est un projet de voyage en Europe de l’Est (Lituanie, Estonie, Lettonie, Bulgarie, Slovaquie, Hongrie). Avec un ami, on aimerait interviewer, photographier, répertorier et redessiner les ambiances graphiques de cette région de l’Europe.

Ah, et pour un troisième projet – qui n’a rien à voir –, je rêve depuis longtemps de faire du wingsuit (oui, oui, cette chute libre en écureuil volant hyper dangereuse).

INÈS LAUNAY

Salut Inès, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Inès, j’ai 22 ans. J’ai passé mon diplôme l’année dernière à l’école Estienne dans le cursus Images et Narration. Actuellement, je suis en FCND ( formation complémentaire non diplomante, que propose l’école après les dnmade), où j’ai l’opportunité de réaliser divers stages tout au long de l’année. 

Peux-tu nous parler de ta pratique de l’illustration ?

Le dessin, pour moi, c’est un peu comme cuisiner.  Ça fait partie du quotidien, tu n’as pas forcément envie de t’y coller, et tu ne sais pas quel va être le résultat mais pour autant, je sais que ça m’est indispensable. De ce fait, je me mets derrière mon bureau, j’ouvre mon carnet et je gribouille jusqu’à trouver un truc qui me pousse à continuer, à approfondir. C’est d’ailleurs de cette manière que proviennent la plupart de mes projets et de mes visuels : je dessine et après je vois. 

J’utilise principalement des techniques sèches ( crayon de papier, de couleurs et feutres). Non pas par préférence mais plus par flemmardise. J’adore la peinture, mais devoir tout installer, ça me décourage malheureusement très vite. 

Quel est ton projet rêvé ?

Je n’ai pas de projet de rêve mais je rêve d’avoir mon propre atelier, partagé ou non, mais un espace autre que mon espace de vie. 

J’aimerais certes réaliser une bande dessinée (voire plus) mais si cela ne se fait pas, je ne le prendrai pas comme un échec. Ce que je me souhaite, c’est de réaliser divers projets, seule ou accompagnée. J’aimerais autant travailler pour de l’édition, que de print, de l’objet et même du textile !

LAVI

Salut Luna, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Luna Debris et Lavi c’est mon pseudo dans notre petit monde d’artiste, j’ai 24 ans et je suis Caennaise. Je suis actuellement graphiste et motion-designer dans un studio graphique nommé Unik Studio à Hérouville-Saint-Clair. Je sors depuis peu de ma dernière année d’étude ( septembre 2024 ), mon cursus à débuté aux Beaux Arts de Caen (ESAM) à la sortie du Bac, j’ai passé quatre magnifiques années la bas pour enfin décrocher mon DNA (diplôme national d’art) en section Design graphique. C’est là bas que je me suis forgée et que j’ai développé mon travail illustratif. J’ai ensuite enchaîné en quittant mon cocon caennais pour faire un Master 1 en motion-design à la MJM de Rennes, j’ai donc appris l’art du motion dans toutes ces formes ( 2D, 3D, Stop-motion, montage… ). Cette année me permet maintenant d’expérimenter avec l’animation 2D frame by frame, les techniques de morphing et l’animation contemplative toujours de manière fidèle avec ma patte d’illustratrice. C’est aussi pendant cette année que je me suis déclarée auto-entrepreneuse et que j’ai organisé plusieurs expos/événements à Caen. Finalement, je me suis retrouvée à Brassart Caen pour un Master 2 en Direction artistique et branding en alternance dans mon agence actuelle. C’est finalement après 6 années que s’est terminé mon parcours d’étudiante, je suis désormais plongée dans le microcosme d’un studio graphique et continue la production de mon côté pour l’amour de l’art.

Peux-tu nous parler de ta pratique de l’illustration et des illustrateur·rices qui t’inspire ?

Je pratique l’illustration digitale depuis quelques années, je travaille avec ma tablette graphique sur Illustrator et Animate. Je suis principalement inspirée de la culture populaire et du consumérisme, inspirée également d’un tourbillon d’artistes qui va d’illustrateur·rices (Andrey Kasay, Caroline Mills, David Rappeneau…) aux photographes contemporain·es comme classiques (Maurizio Cattela, Martin Parr, William Eggleston, Raphael Lugassy..) et également de ma propre vie !

Effectivement, ce que je préfère c’est la composition  graphique / visuelle, je crée des images à partir d’autres images et ainsi ma propre narration silencieuse, des chemins de regards ou encore des images incompréhensibles qui partent dans tous les sens. Je dessine en général à partir de photos ou d’objets, je représente le populisme et souvent ce populisme confronté à des images ou objets plus bourgeois ou poétiques. J’ai aussi un petit faible pour les motos si vous n’aviez pas remarqué… Je veux montrer à quel point le populisme est beau et souvent absurde, je veux questionner les regards et donner à interpréter.

Quel est ton projet rêvé ?

Évidemment je répondrais de vivre de mon art même si en réalité je n’ai pas de rêve particulier a part peut être d’acquérir un magnifique studio/bureau avec tout l’espace dont j’ai besoin pour réaliser, tester, créer, expérimenter comme bon me semble. À part ça j’aime le partage et les connexions, je veux continuer d’apprendre, découvrir, participer à des événements inspirants.

À vrai dire, mon projet de rêve serait sûrement d’animer mon propre dessin animé 2D ou réaliser un clip (ou juste des illustrations) en animation 2D pour les projets de mes chanteurs, rappeurs, musiciens favoris.

Propos recueillis par Terry Macaluso

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