[Interview] Zulu & Paradoxe Club

Le 30 septembre dernier, le collectif Parafoxe Club (Birol, Le Dom, Sunareht et De Grandi) devenait label en dévoilant une première compilation au bon goût de reviens-y. Celle-ci pouvait se targuer d’accueillir les jolis Feadz, Oklou, Deke Soto, Martel Ferdan, ainsi que les membres du crew. Mais parmi les artistes invités s’est glissé un intrus : l’illustrateur Zulu, chargé de dessiner chacun des morceaux de la compilation. Galvanisé par le thème « Boss Rush » (nom de la compilation), Zulu s’est fait gravement plaisir et a, au passage, provoqué notre admiration la plus totale. À l’aide de ses plus beaux feutres et d’une culture hors norme de la méchanceté, Zulu est parvenu à faire de la compile musicale du Paradoxe Club une œuvre graphique ô combien appréciable. On lui a demandé que, quoi, comment.

Kiblind : Comment t’es-tu retrouvé dans ce projet ?

Zulu : Quand Octave (Abaji, graphiste du label) m’a proposé de faire les dessins pour l’ensemble du projet de paradoxe club surtout avec un thème pareil j’ai de suite dit oui. Faut savoir que c’est super dur, même avec internet, de trouver des gens sérieux prêts à aller au bout de leur projet et surtout à payer pour ça !

Kiblind : Comment tu as imaginé les Boss (et les héros) dessinés ?

Zulu : À vrai dire je dessine sans trop penser, j’ai des banques d’images dans ma tête et je pioche dedans. Ça va assez vite, j’aime pas passer trop de temps sur un dessin.

Kiblind : De qui, de quoi tu as pu t’inspirer ?

Zulu : Rien de précis, ils étaient plusieurs sous la même bannière Paradoxe Club alors pourquoi pas des ninjas ! Pour le monstre, à ce moment là, j’écoutais Salem un groupe israélien de métal. À la base ça devait être un golem et puis c’était trop sérieux, trop marqué. Alors j’ai fait ce qui me passait par la tête. De manière plus générale, mes inspirations sont les jeux de rôle, la musique que j’écoute – surtout du métal – les séries que je regarde à la chaine, le sport, les comics et les mangas. Je compose de manière assez instinctive grâce au graffiti. Ça permet d’avoir des réflexes au niveau des couleurs et des « placements ». J’ai pas de cultures artistique réelle, je connais pas grand chose à l’art.

Kiblind : C’est quoi, c’est qui le boss ultime de la vie ?

Zulu : Ha ben un monstre avec une tête d’écran qui projetterait pleins de vidéos de conspirations ! Ce serait horrible ! Hahaha.

Kiblind : Comment as-tu pris en compte la musique pour réaliser les illustrations ?

Zulu : Pour ça j’ai été sincère avec Octave et Birol (l’un des fondateurs du label). J’ai écouté plusieurs fois les morceaux, histoire de saisir la dynamique du projet et générer des images mais j’écoute pas de musique électronique. Du coup j’ai surtout essayé de dessiner des choses dynamiques dans le thème des boss de jeux vidéo. Ça tombe bien c’est ce que je fais la plupart du temps

Kiblind : Comment s’est passé la collaboration avec Octave Abaji ?

Zulu : Octave, génial évidemment après c’est un de mes meilleurs amis alors ça y joue. Plus généralement ils ont tous été super ! À aucun moment, ils m’ont demandé de faire autre chose que ce que je sais faire. Ça parait logique mais on sait tous que ça se passe pas de manière logique : les gens demandent des couleurs différentes, te montrent des dessinateurs et te demandent de faire « truc » dans ce genre. Ha! Voila pour moi le boss ultime c’est ça un mec chiant comme ça, indestructible.

Kiblind : Pourquoi choisir le feutre comme technique ?

Zulu : Ça dépend des projets. Le feutre est la technique que je préfère et je pratique le plus parce que c’est immédiat et ça donne une certaine texture aux aplats.

Kiblind : Peux-tu nous expliquer la place prépondérante de la couleur dans ton travail et comment tu l’utilises ?

Zulu : Y a pas vraiment d’explications c’est hyper subjectif et ça dépend des sujets. Je fais beaucoup de dessins en noir et blanc. La couleur me permet de faire des choses plus instinctives, plus directs, je peux dessiner sans crayonné. La couleur me permet de plus me concentrer sur une composition que sur les détails. Quand je veux des choses plus précises alors je dessine au noir.

Kiblind : Où peut-on et où pourra-t-on trouver des dessins de Zulu ?

Zulu : On peut les trouver surtout sur Instagram : https://www.instagram.com/zuluskaya

© Zulu
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