[Focus] Cédric Virassamy

À l’occasion de son expo éclair chez Arts Factory, du 27 au 29 juin, à Paris, on se regarde quelques jolis dessins de Cédric Virassamy et on lui pose une ou deux questions.

Cédric Virassamy est le dessinateur des pochettes du label Rue de Plaisance. C’est comme ça, d’ailleurs que nous avons pour la première fois croisé son dessin si caractéristique. Un dessin qui marche dans les pas des grands graveurs et des jeunes fous des années 30. C’est vrai qu’on y pense à Frans Masereel, à Albrecht Dürer mais aussi, plus récemment, à Honoré voire Jochen Gerner. Mais Cédric Virassamy y met autre chose, une fougue, une énergie bien à lui et qui nous plait beaucoup beaucoup.

 

© Cédric Virassamy / Rue de Plaisance
© Cédric Virassamy / Rue de Plaisance
© Cédric Virassamy / Rue de Plaisance
© Cédric Virassamy / Rue de Plaisance
© Cédric Virassamy / Rue de Plaisance
© Cédric Virassamy / Rue de Plaisance
© Cédric Virassamy / Rue de Plaisance
© Cédric Virassamy / Rue de Plaisance
© Cédric Virassamy / Rue de Plaisance
© Cédric Virassamy / Rue de Plaisance

 

Kiblind : Peux-tu nous raconter ton parcours, comment tu en es venu à l’illustration ?

Cédric Virassamy : Le dessin a toujours été présent dans ma vie, je dessine depuis tout petit et je n’ai jamais arrêté. Cette accoutumance m’a amené à étudier de 1999 à 2004 à l’école des Beaux-Arts de Bordeaux. À cette époque, j’ai fait partie du collectif d’artistes LaPlakett avec des artistes comme Bobaxx, Grems, le studio Gusto (nouvellement Bon pour 1 tour) pour ne citer que les plus connus. C’est eux qui m’ont donné le goût pour l’illustration et les belles images. En 2005, j’ai fondé avec Clément Lavedan et Grems, le studio Shlag design à Paris et c’est à partir de là que j’ai commencé à faire mes premières vraies illustrations pour de la musique.

 

Kiblind :  Il y a quelque chose de suranné dans ton trait, quelque chose ente la gravure et le dessin de presse. D’où tires-tu ce style particulier ?

Cedric Virassamy : J’admire depuis mon plus jeune âge les illustrations de Gustave Doré ou Albrecht Dürer mais aussi toutes ces illustrations vintages des années 30. Hélas, je n’aurai jamais leur patience… Généralement, je dessine rapidement, j’aime produire des illustrations détaillées mais cela peut m’ennuyer terriblement et c’est assez laborieux. J’ai donc dépouillé mon trait pour “caricaturer” cet effet gravé, en m’inspirant des gravures expressionnistes allemandes. Le dessin de presse m’influence aussi car c’est surement nom premier contact quotidien avec le dessin.

 

Kiblind : Tu utilises beaucoup le noir et blanc, et semble très prudent avec la couleur. As-tu une explication ?

Cedric Virassamy : J’aime l’intensité de l’encre de chine, j’ai une relation particulière avec ce médium et ces nuances qui expriment pour moi une vraie dualité. J’utilise beaucoup de noir et blanc pour Rue de Plaisance ou parce que souvent les commanditaires me le demande, mais comme vous le verrez dans l’exposition, il y a aussi des illustrations en couleurs et encore plus à venir.

 

Kiblind : Comment en es-tu venu à être le graphiste de Rue de Plaisance ?

Cedric Virassamy : J’ai rencontré Varoslav à Paris en 2004, c’était un des premiers à croire en mon travail à l’époque. C’est ainsi qu’en 2009, il a pensé à moi pour illustrer les sorties vinyles de Supplements Facts. C’est à partir là que nous avons commencé à vraiment travailler ensemble sur des projets récurrents. En 2010, alors qu’il fondait le label Rue de Plaisance, il m’a proposé de le suivre dans cette aventure.

 

Kiblind : Y a-t-il quelque chose de jouissif à être seul aux commandes de l’identité visuelle d’un label ?

Cédric Virassamy : Je ne suis pas seul, nous sommes trois. Et nous prenons les décisions de la direction visuelle du label ensemble. Sinon les pochettes couteraient plus cher que le disque ! Mais oui, c’est très excitant et valorisant de pouvoir réaliser l’ensemble des pochettes et l’identité visuelle d’un label, de pouvoir imprimer une vraie atmosphère et vibration à un projet culturel et qui plus est musical dans une totale liberté de création.

 

Kiblind : Comment vois-tu ton rôle dans le label, quelle importance peut avoir, selon toi, le visuel dans la musique ?

Cédric Virassamy : J’ai le rôle de designer et d’illustrateur. Je m’occupe essentiellement de l’aspect visuel du label. La couverture est pour moi indissociable du disque. C’est le premier contact que l’on avec la musique.

 

Kiblind : Essaies-tu de construire une cohérence global ou t’attaches-tu à la singularité de chaque artiste ?

Cédric Virassamy : Plus une cohérence globale par le traitement plastique et technique, le choix du noir et blanc (auparavant).

 

Kiblind : Quelle place prend la musique des disques que tu illustres dans ton procès de travail ?

Cédric Virassamy : Bizarrement la musique ne m’influence quasiment jamais. Je travaille souvent simplement à partir du titre du disque.

 

Kiblind : Y a-t-il des DA, illustrateurs, graphistes dans la musique qui te fascinent et/ou t’inspirent ?

Cédric Virassamy : Dans la musique exclusivement je dirais rapidement des artistes comme Jan Fijnheer, Stephan Marx, Raymond Pettibon, Jeff Jank, Milton Glaser, Jean-Auguste Ringard ou Yoko Ochida.

 

Kiblind : Aurais-tu des jeunes artistes à nous conseiller ?

Cédric Virassamy : Camille Lavaud, Guillaume Dénervaud, Sarina Nihei pour les premiers qui me viennent à l’esprit.

 

© Cédric Virassamy

 

Site / Exposition chez Arts Factory, du 27 au 29 juin

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