[Festival] Station Electrique #4

La 4e édition de Station Électrique, le festival des musiques électroniques organisé par La Station – Gare des Mines est en route. Retrouvailles prévues les 23, 24 et 25.08 à Aubervilliers (93).

Quand La Station – Gare des Mines organise son évènement consacré aux musiques électroniques, on peut être sûr qu’il ira gambader loin de ses petits camarades. Peu amatrice des éternels rois et reines de promo, elle préfère s’en aller trouver ses semblables qui jouent du télescope et du microscope à la recherche de nouveaux mondes. On appelle ça la curiosité.

La programmation est bourrée de cet ingrédient magique au goût prononcé. Le festival Station Électronique ne se contente pas, en effet, de suivre les effets de foule ou de renifler l’air du temps. Il va, voit et écoute ceux qui tracent leurs propres routes. Du live puissant de E-Saggila à celui mielleux de Domenique Dumont, il n’y a que ce fil rouge qui les tient. Les DJs sets Kampire, représentant du label ougandais Nyege Nyege, et celui du parisien Oxyd devraient également diverger dans la sonorité mais se retrouver sur une même philosophie : tester les barrières de la musique.

Pour comprendre un peu mieux la vision de La Station quant au bon déroulement de la fête, nous leur avons posé quelques questions. Et pour se mettre dans l’ambiance, nous leur avons demandé de nous concocter une playlist maison.


Kiblind : Quelle est l’idée générale derrière ce festival ?

La Station : Cette année, c’est la quatrième édition du festival Station électronique. Il y avait en premier lieu le souhait très clair d’inviter des artistes internationaux qu’on ne voit pas souvent à Paris et qui n’étaient encore jamais passés par La Station. Tutu, par exemple, c’est la première fois qu’elle jouera à Paris. Kampire, E-Saggila et object blue, toutes trois sont très rares aussi.

Ensuite, il y avait certainement une envie de proposer une vision et une appréhension un peu différente des musiques électroniques, en associant des performances LIVE particulièrement intenses à vivre (SKY H1, E-Saggila, Mun Sing…) et des dj sets, sans forcément tenir compte des schémas habituels de programmation, qui veulent que l’on commence par des musiques planantes pour finir sur du son qui tabasse. Pour le jour d’ouverture, il y aura notamment un live ambiant, en plein milieu de soirée, après deux lives techno, suivi par de la bass music, du grime et sûrement un peu de gabber pour la fin. Plus globalement, on a la volonté de proposer de véritables expériences, que l’on espère marquantes, et pas uniquement de quoi agiter le dance floor. On aimerait offrir au public l’occasion de se laisser porter à travers différents univers bien particuliers, portés par des personnalités affirmées. On fait confiance aux artistes pour ça.

 

Kiblind : Entre la sauce sucrée de Domenique Dumont, la techno de E-Saggila et les voyages de Mathias Aguayo, quels sont les point communs entre les artistes invités ?

La Station : Tou.te.s ces artistes ne se cantonnent pas à un style précis et restreint, ce sont tou.te.s des explorateur.rice.s dans leur approche de la production comme dans leurs sets, des artistes curieux.ses qui n’ont pas peur d’expérimenter et de tenter de nouvelles choses en s’extirpant de leur zone de confort. Pas de sets kilométriques et monotones à l’horizon : tou.te.s à leurs manières créent la surprise, à travers leurs disques ou sur scène. C’est ça qui d’abord les rapproche.

 

Kiblind : Pourquoi recommencez l’année par un festival ? Qu’est-ce qu’offre ce format par rapport aux soirées habituelles ?

La Station : Recommencer l’année ? On ne la termine jamais, depuis 3 ans ! Ces formats « festival » que l’on propose 3 fois par an, que ce soit le Garage Mu Festival (en juillet), Station Électronique (en août) ou Magnétique Nord (en décembre) sont l’occasion pour nous de construire des programmations fournies et plus réfléchies. Ce sont aussi des moments privilégiés où l’on se permet d’inviter des artistes étrangers qui coûtent plus cher. Là, on a l’occasion de se faire plaisir, de construire toute une programmation. C’est un jeu d’assemblages et d’articulations. Finalement, les festivals que l’on montent nous même marquent les moments où l’ADN de la Station s’exprime le plus fortement. C’est l’occasion d’exprimer nos goûts, de partager nos découvertes, nos coup de coeur. Ces temps forts sont aussi des moments fédérateurs pour l’équipe. Tout le monde est là, on partage, c’est le bordel dans les loges jusqu’à tard, et il n’y a plus personne le lundi qui suit…

 

Kiblind : Vous définissez la Station comme un lieu mutant. De quels croisements génétiques est-elle le résultat ?

La Station : La Station est devenu un lieu d’accueil pour tout un tas de communautés assez différentes : il y a des soirées très branchées queer, les soirées pour les gens qui s’épanouissent avec de la techno très dure, des concerts que l’on pourrait assimiler à des circuits plus « alternatifs »… À chaque événement, c’est toute une nouvelle troupe, tant du côté de l’organisation, de la programmation, que du public qui déboule chez nous. C’est peut être ça qui donne à La Station sa richesse, sa faculté à accueillir des gens d’horizon très différents. Autrement, La Station a vocation à être un lieu de résidence pour artiste. Et toujours dans cette idée de grand mélange, on accueille autant les répètes de Jessica93 que les ateliers de BrutPop, qui s’adressent à des publics en situation de handicap notamment. C’est aussi là que l’on produit des projets culturels de type installation sonore, comme à Nuit Blanche par exemple. Toutes ces activités, ça diversifie d’autant plus les gens qui sont amenés à se croiser ici. Et ne parlons pas de Station Station, notre média local, qui rameute régulièrement toute une faune d’animateurs agités en permanence dans nos locaux !

 

Kiblind : Comment voyez-vous l’avenir du lieu ?

La Station : Ça fait 3 ans qu’on est ici, et on est à un moment charnière où il est nécessaire que l’on se renouvelle, tant au niveau de la programmation que sur les formats que l’on propose. Au niveau de la programmation d’abord, parce que même si on aime inviter régulièrement certain.e.s artistes avec qui on s’entend particulièrement bien, on ne veut pas tomber dans la facilité. C’est important pour nous d’accueillir de nouvelles têtes, de ne pas tomber dans une routine. À nos débuts, nous n’avions pas de licence de nuit, et l’obtenir en cours de route nous a permis de développer des soirées club qui fonctionnent bien chez nous. Mais on fuit la répétition : on réfléchit à proposer de nouvelles choses, que ce soit en terme d’horaires, d’espaces utilisés, de type d’activités… Il y a une envie commune de la part de l’équipe de proposer des choses plus hybrides, entre concerts, ateliers, stands, performances artistiques diverses, cinéma… Ça existe déjà sous différentes formes chez nous, entre autres grâce aux filles qui gèrent les actions culturelles ici. Globalement, on est constamment en train de réfléchir à ce qu’on pourrait proposer de nouveau, on essaye. Quand ça plaît à l’ensemble de l’équipe de la Station, c’est que ça peut parler à un plus grand nombre. On est attentif à ça, et on veut pas se forcer à proposer des schémas qui ne nous plaisent pas d’abord à nous.

 

 

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