[Employé Modèle] Louis Grosperrin

Un beau matin, Louis Grosperrin nous a envoyé un mail et puis, notre coeur est resté suspendu au fil de notre souris. On venait de réaliser qu’on tenait là un nouvel homme dont la photo se retrouverait collée dans notre cahier Panini spécial « idoles de l’illustration ».

Pourtant, avant d’accéder au star system, Louis a fait du chemin. De ses premières esquisses de verges sur les agendas de ses petits camarades de classe à ses études en design graphique à la Central Saint Martins à Londres en passant par ses périodes de latence dans d’autres pays, le parisien a eu le temps de peaufiner son style. Espiègles et décalées, ses illustrations ont la capacité immédiate de bien nous faire marrer, en plus d’être esthétiquement irréprochables. Aujourd’hui freelance pour une compagnie de médias, il a la chance de vivre de sa passion, tout en continuant – heureusement – à nous partager ponctuellement les petits dessins coquins dont il a le secret.

© Louis Grosperrin
© Louis Grosperrin
© Louis Grosperrin
© Louis Grosperrin
© Louis Grosperrin
© Louis Grosperrin
© Louis Grosperrin
© Louis Grosperrin
© Louis Grosperrin

 

Kiblind : Pourrais-tu nous raconter ton parcours d’illustrateur ?

Louis Grosperrin : J’ai fait un Bachelor à Central Saint Martins à Londres en Graphic Design, ayant une vague conviction que je voulais faire quelque chose en lien avec le dessin. Plus tard vers la fin de mon cursus universitaire, je me suis spécialisé en animation parce que je voulais pouvoir donner une dimension de mouvement à mes dessins et aussi parce que j’estimais que ca m’ouvrirait plus de portes. Je pense que la vraie raison à ça, c’est aussi que j’ai passé ma vie à dessiner beaucoup de bêtises et que je n’envisageais pas vraiment la possibilité de pouvoir en faire un métier et d’en vivre. J’ai toujours dessiné pour faire marrer mes amis et mon travail reflète toujours cette intention, meme si mon public et moi avons un peu mûri et que je dessine moins de bites dans des agendas. Depuis ma graduation en 2015, j’ai mené la vie de bohème en Espagne pendant un bout de temps vivant de petits boulots alimentaires d’illustration et d’animation etc. C’est seulement récemment que j’ai décroché un boulot en freelance pour une compagnie de médias pour qui je fais toutes ces choses mais avec de l’argent à la clef, ce qui me contrarie moins et me donne le temps et la tranquillité de bosser plus sur mon illustration !

Kiblind : Quelle technique utilises-tu ?

Louis Grosperrin : Tristement, le monde du digital et ses mille avantages m’ont vite rattrapé, mais il y vient aussi avec ses inconvénients. J’ai eu une très longue phase ou je dessinais essentiellement sur Illustrator, ce qui m’a distancé du travail à la main, ce qui explique que j’ai eu du mal à y revenir. L’aspect parfait et vectorisé m’a vite lassé et j’ai retrouvé le plaisir de tenir un outil en main avec ma tablette et Photoshop. J’utilise plusieurs brushes et textures pour donner l’illusion du fait « à-la-main », car au fond, la dimension thérapeutique papier-crayon me manque, mais j’essaye d’y recourir le plus possible pour sketcher mes idées, c’est essentiel.

Kiblind : Comment se passe une journée type ?

Louis Grosperrin : Jusqu’a récemment, une journée type de travail se déroulait en position essentiellement horizontale, bossant beaucoup depuis mon lit. Maintenant j’ai un vrai bureau donc plus d’excuses, mais la transition au vertical a été une épreuve.

Kiblind : Comment définirais-tu ton univers graphique ?

Louis Grosperrin : Drôle ou du moins essayant de l’être. J’aime jouer sur les symboles, représentations et détourner les objets pour en faire ressortir un autre sens, ou simplement créer des situations ou compositions absurdes et risibles. J’ai énormément et majoritairement produit pour moi, dans le but de travailler mon portfolio, avec rarement des commandes et commissions, donc beaucoup de ce qui existe a été réalisé dans un but narcissique. J’ai complètement fait table rase de précédents styles et univers graphiques à plusieurs reprises par agacement, ennui mais malheureusement aussi pour m’adapter un peu au goût du jour des agences d’illustration. J’ai beaucoup de mal a rester constant dans un style et ça pose un soucis car les potentiels clients ne savent pas à quoi s’attendre. En fin de compte, il n’y a que les cons qui ne changent pas et c’est toujours bien de se réinventer et d’évoluer.

Kiblind : Quel sont les thèmes qui t’inspirent ?

Louis Grosperrin : Le monde digital et l’internet, toutes les pépites et la crasse qu’on peut y trouver. Le corps humain, celui de la femme notamment (parce que je suis un petit coquin hihi). Ma mère dirait aussi évidemment une dimension pipi-caca-prout que je ne peux ignorer et que je traine depuis tout jeune, peut-être dans lequel je me réfugie comme Peter Pan pour échapper au monde des adultes, des cotisations et déclarations de revenus, des avis à l’amiable et du jingle téléphonique interminable de l’URSSAF.

Kiblind : De quels autres illustrateurs admires-tu le travail ?

Louis Grosperrin : La liste est interminable car j’en découvre tous les jours des nouveaux, c’est dur de se faire une place dans un monde aussi bourré de talents divers mais aussi dominés par des parrains indétronables comme Jean Julien ou Malika Favre. Place aux jeunes un peu !

Kiblind : Quels sont tes projets à venir ?

Louis Grosperrin : Rien de pharaonique pour le moment, j’ai un projet personnel de court-métrage en animation qui mijote dans un coin de ma tête depuis quelques années et qu’il serait bien de mettre à terme pour pouvoir passer à autre chose. J’entreprend beaucoup de trucs en même temps, et j’en fini rarement, donc je compte me concentrer sur mon illustration pour le moment, peaufiner mon style et solidifier mon portfolio. Récemment j’ai mis en vente un petite collection de pins qui marche pas trop mal donc peut-être que j’en ferai plus. Inch’allah !

 

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