Blanka – Yasuda

Le trio montréalais a eu, en ce mois de mars, la courtoisie de sortir physiquement son mini-album Yasuda. Accueillis comme les princes qu’ils sont par le label lyonnais S.K. Records, les six titres de l’album ont sonné forts et beaux dans nos oreilles pourtant propices à l’égarement. On sait gré à Blanka de nous les avoir remises dans le droit chemin.

Si vous voulez notre avis, c’est louche. Déjà, elle a accueilli les J.O. de 1976. Trop de chance. En plus elle a un bar – pas terrible d’accord… – qui s’appelle Les Foufounes Éléctriques – …mais quel nom ! Et, avec ça, elle se paie le luxe d’avoir une des meilleurs scènes indépendantes de tout le monde libre. Montréal pue la conspiration. Montréal est trop chanceuse. Heureusement, avec cette histoire de karma, ça se paiera bien un jour.

 

 

 

En attendant, la belle Québecoise continue de déverser sur la vieille Europe son flot de groupes géniaux (comme ça, au débotté, citons Essaie Pas, Homeshake, She Devils, oh pis tiens, Suuns). Et le trio Blanka, qui sort ces temps Yasuda sur le label S.K. Records, n’est certainement le plus branque d’entre eux.

 

Yasuda a attendu, attendu, attendu, avant de pouvoir enfin sortir physiquement et assez étrangement sur le label lyonnais S.K. Records. Démarrré en 2014, l’album fut perdu, puis refait, puis sorti sur internet pour enfin arriver en mars 2016 dans les radiocassettes. Un parcours cahin-caha qu’on doit féliciter puisqu’il nous permet d’avoir la cassette en terre française et, qui plus est, agrémentée d’un remix plutôt ragoûtant, par Matt Loveridge de Beak>.

 

 

 

Mais parlons peu, parlons bien, Yasuda est un disque d’une richesse assez exceptionnelle, où les genre se croisent sans jamais se marcher dessus. Ceux-là se proposent plutôt de s’entraider, venant soutenir le camarade blessé, réveiller l’ami fatigué, câliner l’être désirer. Cold Wave, Pop, Garage et musique industrielle se tiennent la main dans un grand concert des styles musicaux.

 

 

 

Yasuda est un bon disque, disait-on, et nous le sentons dès l’ouverture (joliment appelée « Open »). C’est ce genre de premier morceau qui dit pas mal de choses sur la suite des évènements. On y apprend : 1. que Blanka a des idées ; 2. des bonnes ; 3. que sans avoir l’air d’y toucher, ils arrivent à nous scotcher. Un premier titre tout en massage hypnotisant, bientôt cassé par un « Potential In Abundance » bien rock’n’roll et sa fin majestueuse. Lui-même sera bientôt blackboulé par son successeur, « Somewhere », petite mélopée pop au goût amer.

 

Etcaetera, etcaetera, serait-on tenté de dire, puisque ce petit jeu des masques dure tout l’album. Mais que cette flemme dans l’énumération des titres ne nous fasse pas dire ce que nous n’avons pas dit : Yasuda est un album remarquable tout du long. Précisément, sans doute, car il jongle avec les styles et qu’il en utilise les rouages judicieusement. Mais loin de la boîte à outils fastidieuse et mégalomane, Yasuda est avant tout un album foisonnant où les idées – nombreuses – sont fouillées une à une avec respect. Ce qui le rend tout de même fort agréable à écouter.

 

 

Blanka // S.K. Records

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